Accord Canada-UE: non à des médicaments plus chers!

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Une sinistre farce dont nous sommes partis pour en être les dindons

Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, est venu au pays la semaine dernière discuter avec M. Harper et Mme Marois de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG). Malheureusement, lors des rencontres protocolaires d’usage, ils ont oublié de mentionner à quel point cet accord pourrait changer nos vies… à la négative. Notamment en ce qui concerne le coût déjà trop élevé de nos médicaments.
Le Québec participe en effet depuis 2009 aux négociations de cet accord, dont la portée est sans précédent. Le 17 janvier dernier, le négociateur en chef pour le Québec, M. Pierre-Marc Johnson, affirmait que l’Union européenne (UE), dont la France, tenait beaucoup à la prolongation des brevets pharmaceutiques. Or, toutes les études sont unanimes pour signaler qu’en retardant l’arrivée sur le marché des versions génériques, plus abordables, cette clause de l’AECG en matière de propriété intellectuelle occasionnerait une hausse importante des coûts pour notre système de santé. Entre autres, l’Association canadienne du médicament générique évalue que l’impact sur les régimes public et privés d’assurance médicaments du Québec pourrait s’élever à 773 millions de dollars annuellement.
Devant l’insistance de l’UE, il semblerait que Québec s’apprête à plier et à demander compensation à Ottawa… Seuls des néophytes des relations Québec-Canada sous le régime Harper peuvent arriver à se convaincre qu’un tel dédommagement fédéral est réaliste.
Il en coûte déjà, au Québec, 38 % de plus que dans la moyenne des pays de l’OCDE pour acheter nos médicaments. Il est grand temps de prendre toutes les mesures pour réduire les dépenses en médicaments, notamment grâce à l’adoption d’un régime entièrement public d’assurance médicaments qui, selon les estimations, permettrait une économie annuelle de 1 à 3 milliards de dollars.
Nous nous attendons à ce que la première ministre Marois fasse savoir qu’elle refuse catégoriquement toute prolongation des brevets pharmaceutiques, au nom de la nécessité urgente de mieux contrôler les coûts de nos médicaments au Québec. Cela n’est que cohérent avec le fait que l’un des premiers gestes qu’a posés le nouveau gouvernement péquiste a été d’abolir la règle de 15 ans qui protégeait les brevets et privilégiait exagérément les pharmaceutiques.
Ont signé ce texte: France Latreille - Union des consommateurs, Carolle Dubé - Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, Claude Vaillancourt - ATTAC-Québec, Jacques Benoît - Coalition solidarité santé, Michèle Boisclair - Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec et Pierre-Yves Serinet - Réseau québécois sur l’intégration continentale


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