À situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles

Coalition BQ-NPD-PLC



Dans les moments de crise économique, et il va sans dire dans un contexte de Parlement minoritaire, il est nécessaire de faire preuve d’ouverture et d’accepter de faire des compromis. Or, le récent énoncé économique nous a démontré encore une fois la détermination du gouvernement Harper à maintenir le cap sur son idéologie et ses manœuvres partisanes qui ne tiennent compte ni de la population ni de la situation économique.
Depuis vendredi, les conservateurs ont reculé sur certains points, uniquement en raison de leur peur de perdre le pouvoir. Mais rien ne peut réparer le lien de confiance que Stephen Harper a brisé. Il a démontré son absence totale de sens des responsabilités en tentant d’exploiter les drames et les inquiétudes des gens dans une situation de crise économique. C’est totalement inacceptable et c’est pourquoi des actions concrètes et immédiates s’imposaient.
Aujourd’hui, les trois partis d’opposition à Ottawa en sont venus à un accord possiblement historique voulant qu’une coalition formée par le PLC et le NPD, appuyée par le Bloc Québécois, prenne les commandes de l’administration de l’État fédéral. Un accord exceptionnel visant à répondre à une situation tout aussi exceptionnelle devant le constat commun selon lequel Stephen Harper et les conservateurs menacent de mener le Canada et le Québec dans une crise sans précédent, pour ne pas dire extrêmement critique. L’absence de mesures pour contrer la crise économique est inacceptable.
L’entente intervenue entre les trois partis respecte d’ailleurs bien davantage les intérêts du Québec que l’énoncé idéologique des conservateurs. Elle reprend plusieurs des mesures sociales et économiques portées depuis longtemps par le Bloc Québécois au nom des Québécoises et des Québécois. Soulignons notamment le retour du financement des organismes de développement économique; le maintien des programmes de promotion de la culture, l’accélération des programmes en infrastructures et l’abolition de la pénalité de deux semaines pour les primes d’assurance-emploi, une mesure qui procurera une aide immédiate à ceux et celles qui en ont le plus besoin. Le gouvernement de coalition s’engage également à mettre enfin sur pied un vrai programme de soutien aux travailleurs âgés, une demande de longue date du Bloc Québécois. Sur le plan aussi bien de l’économie que de l’environnement, nous avons convenu de la création d’un marché du carbone, avec des cibles de réduction absolues des gaz à effet de serre, avec 1990 comme année de référence.
Finalement, nous avons obtenu la création d’un mécanisme permanent de consultation, impliquant le Bloc Québécois, sur toute question d’importance pour le Québec, notamment concernant l’adoption du Budget.
Cette entente prévoit que le Bloc Québécois s’engage à ne pas renverser le gouvernement de coalition sur les questions budgétaires et le discours du Trône jusqu’en juin 2010, au moment où la plupart des experts s’entendent pour dire que la crise économique prendra fin. Elle laisse au Bloc Québécois toute la latitude nécessaire à défendre avec la même efficacité les intérêts du Québec sur tous les autres projets de loi ou motions, ce qui représente près de 90 % des votes en Chambre.
Il ne faut pas oublier que, en mettant sur pied ce gouvernement de coalition, plusieurs projets conservateurs néfastes pour le Québec ne verront pas le jour. Pensons par exemple à la diminution du poids du Québec à la Chambre des communes, à l’horrible projet de loi sur les jeunes contrevenants ou encore à la création, envers et contre tous les cris de protestation provenant du Québec, d’une agence unique des valeurs mobilières.
Sachez que le Bloc Québécois a toujours défendu sans condition les intérêts supérieurs du Québec, et que notre appui à cette coalition a été ratifié dans cet esprit, uniquement dans cet esprit. C’est pourquoi je considère qu’il n’appartient pas au Bloc Québécois de choisir qui sera à la tête de la coalition, et jusqu’à quand. Car bien au-delà des intérêts divergents et des considérations partisanes, la situation exige que nous prenions des actions énergiques et, je le répète, exceptionnelles. C’est ce que nous faisons, au nom du Québec.


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