2018, année politique

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Élections en 2018 : le PQ peut rebondir s'il affronte le politiquement correct

Pour les mordus de politique, l’année 2018 sera excitante. Nos voisins ontariens et néo-brunswickois choisiront un nouveau gouvernement et les élections de mi-mandat américaines donneront un avant-goût de la suite des choses avec Donald Trump.


Évidemment, nous sommes beaucoup plus directement concernés par les élections générales québécoises, prévues pour le 1er octobre. N’en doutez pas, analyses et spéculations préélectorales occuperont plus que leur part d’attention médiatique d’ici cette échéance.


Trajectoire


Les élections sont des exercices fascinants, parce qu’elles tracent, en quelques semaines ou même quelques jours, ce que sera notre trajectoire collective pour plusieurs années. Suffit d’une erreur stratégique d’un des protagonistes ou d’un faux pas d’un aspirant lors du débat des chefs pour que notre vie publique change de tonalité pour quatre ans et encore plus.


L’enjeu immédiat, c’est de voir si la Coalition avenir Québec restera portée par la brise favorable qui la pousse pour détrôner le Parti libéral, dans un contexte où le Québec ressemble de plus en plus à une démocratie à parti unique.


De même, on se demandera si le Parti québécois peut rebondir et, à tout le moins, demeurer une force politique d’avant-plan, alors qu’on cherche à quoi il sert, dépouillé de son objectif référendaire. On voudra également savoir si Québec solidaire est capable de sortir de sa niche montréalaise.


Peu prudents ceux qui, à ce stade-ci, se livrent déjà au jeu des prédictions. L’histoire politique récente nous appelle à plus de retenue.


Il n’y a qu’à se souvenir que personne n’anticipait la vague orange au déclenchement des élections fédérales de 2011 et que Pauline Marois partait en tête lorsqu’elle a convoqué celles de 2014. De même, Justin Trudeau était bon troisième avant qu’une campagne de plus de deux mois ne lui confère un gouvernement majoritaire en 2015.


C’est comme ça à l’étranger également. En 2016, le Brexit nous a surpris, quelque temps avant l’élection tout aussi inattendue de Donald Trump. L’année dernière, les Français ont choisi comme président quelqu’un qui leur était inconnu six mois plus tôt, puis la première ministre britannique Theresa May a failli sortir minoritaire d’une campagne déclenchée avec l’espoir d’un balayage.


Le verdict


Dans la démocratie occidentale de 2018, les campagnes ne peuvent plus être vues comme des chorégraphies savamment exécutées, les électeurs ne veulent plus jouer la partition. Déjouer les plans du gagnant présomptif génère une forme de plaisir pas si coupable pour beaucoup de citoyens.


De même, on devra rappeler que les sondages constituent des photos instantanées, encore assez fiables, de l’humeur des gens. Ils ne servent pas à prédire les résultats et ne doivent surtout pas viser à les influencer.


C’est que ceux-ci exprimeront – peut-être imparfaitement, mais légitimement – la volonté des Québécois, pour les années à venir. La séquence des événements qui nous mènera au prononcé de leur verdict est toutefois bien engagée et promet d’être passionnante à suivre.


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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.