Le TGV de la dépendance consentie
15 janvier 2008
Je voudrais mentionner à la personne, qui a répondu à mon dernier commentaire et dont l'identité n'est pas connue, que les exemples qu'elle cite, savoir ceux 1)des noirs américains versus certains états du Sud et 2)de la France et de la Pologne vis-à-vis l'Allemagne, ne sont pas , me semble-t-il, très appropriés à mon dernier propos: 1) La guerre de sécession américaine mettant aux prises le Nord( 22 millions d'habitants, dont 2 millions d'enrôlés, incluant 186,000 noirs) et le Sud( 9 millions d'habitants, incluant 4 millions d'esclaves noirs, dont 900,000 d'enrôlés, s'est révélée pour le Sud être strictement l'affaire des blancs, les esclaves noirs n'ayant pas bougé: Ils n'ont pas levé la main contre leurs maîtres, leur restant pour ainsi dire fidèles. Dans les années 1960, leurs descendants ont vécu un sursaut d'énergie, de prise en main: Ce fut l'époque qui a mené à l'assasinat de Martin Luther King et à l'existence des "Black Panthers" qui furent facilement matées. Depuis lors silence! Leur prise de conscience s'est éteinte et, aujourd'hui, ils ne semblent plus réellement avoir la mémoire de ce qu'ils furent, ce qui fait ce qu'ils sont maintenant. Par analogie, parlons plus valablement d'Haiti où le peuple, descendants à 90% d'esclaves noirs et de mulâtres, a sacré dehors leurs colonisateurs francais sans leur proposer quelqu'union. 2) Quant à la France et la Pologne versus l'Allemagne, il s'agit là de pays indépendants l'un de l'autre depuis longtemps mais qui ont toujours eu entre eux une longue histoire de guerre où chacun se disputait dans l'Europe des intérêts divergents et qui avaient chacun, l'un contre l'autre ,des justes causes de reproche. Le dernier épisode de guerre les mettant en cause avaient principalement ses origines dans l'inéquité du traîté de Versailles, scellant pour la France et l'Allemagne l'issue de la première guerre mondiale, ainsi que dans l'impasse economique et la misère lui en résulant dans son ensemble de ses conséquences, lesquels ont été un terrain fertile pour l'émergence du fascisme qui a alors envoutée l'Allemagne pour finalement en faire ce diable qui a mis à feu et à sang, dans l'horreur, le monde. Au lendemain de cette guerre, l'Europe est apparue affaiblie au profit de l'Amérique et, quelque 50 ans plus tard, elle a fait le constat qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et qu'elle n'arriverait plus à rien pour concurrencer les nouvelles puissances économiques issues de la deuxième guerre mondiale, les U.S.A. et le Japon, si elle était incapable de s'affirmer et de se positionner comme une entité avec des intérêts communs: Ses composantes ont donc alors décidé d'oublier leurs querelles passées pour créer cette nouvelle entité propre à faire contre-poids aux nouvelles puissances de ce monde. Cet arrangement n'est pas une confédération mais une volonté de mise en commun de cetains éléments leur rapportant à chacun pour les servir à leur meilleur avantage. C'est donc un arrangement entre états déjà indépendants depuis longtemps, qui vise à améliorer le poids stratégique de l'Europe dans le monde afin d'assurer à chacun de ses membres une plus grande richesse et influence. C'est par ailleurs un beau projet qui risque d'avoir ses écueils dans l'avenir: La perte d'une partie de l'autonomie, qu'elle implique pour chacun de ses membres, risque en effet de leur réserver éventuellement un réveil brutal: L'Europe repensée et les états qui l'ont ainsi créée pourraient en effet un jour regretter ce qu'ils antipaient comme une situation gagnante pour chacun d'eux: Pour tout pays, jouer avec son autonomie, sa souveraineté, c'est un peu jouer à la roulette russe! Les Anglais, qui, eux, ont toujours été, de nature, plus méfiants, plus pragmatiques et calculateurs que leurs voisins, l'ont bien senti: D'où leur réticence à faire partie intégralement de cette nouvelle allégresse...// Je suis par ailleurs d'accord avec vous quand vous affirmez qu'un pays n'a pas besoin d'aimer son partenaire en autant que chacun y trouve son compte. Mais il y a des limites à la bonne volonté et à la raison: Rendu à un certain point de rupture, l'union entre les entités, sous prétexte d'intérêts communs, ne tient pas la route et demeure une véritable illusion. Personnellement, dans l'exercice de mon ancien travail, il m'est arrivé, à l'occasion, de voir d'anciens époux, qui venaient de divorcer, tenter de vouloir maintenir artificiellement, pour diminuer les charges financières résultant de leur rupture, une forme restreinte de vie commune, basée sur le partage de leurs charges d'entretien, mais, croyez-moi, cela n'a jamais duré très logtemps: Veut, veut pas, le naturel reprend vite le dessus et chacun en vient finalement à la décision qu'il vaut mieux y mettre le prix pour se débarasser totalement de la cause de son embarras. Imaginez, maintenant, l'instant d'un moment, cet exercise dans le cas d'une femme qui, depuis plusieurs années, a été dominée, privée de son autonomie, abusée et violentée!