Retour sur la formule Parizeau-Laplante
14 novembre 2007
Le Canada atteint son point d'extrême faiblesse quand il essaie de se réformer, dis-je bien, comme l'illustre l'épisode du lac Meech ou l'accord de Charlottetown. Ce sont des révélateurs du système politique. Les fédéralistes le savent. C'est pour cela que les fédéralistes répètent tellement que la souveraineté ne doit pas se faire par la porte d'en arrière et qu'il faut prôner la séparation sans négo. C'est pour cela qu'ils disent que les indépendantistes ne veulent rien savoir du Canada. Ils n'ont qu'à répéter que les séparatistes veulent briser le pays. Le statut de province est plus facile à faire accepter si on a des séparatistes face à soi qui semblent promettre la confrontation, une fragmentation potentielle.
La grande manoeuvre stratégique de 1982 en bétonnant toute possibilité réformatrice a potentiellement aggravé le problème qu'elle était censé corriger. Que l'on propose des réformes constitutionnelles qui marquent un changement de cap, pas la province avec ses latitudes administratives mais une instance républicaine qui représente la nation québécoise par exemple. Mettre le Fédéral en position où il doit rendre des gages de réussite par rapport à des requêtes qui visent à plus que l'amélioration du sort provincial. Les fédéralistes souhaitent la fermeture du dossier constitutionnel et les séparatistes purs et durs aussi. Les uns, parce que l'ouverture de ce dossier affaiblit le Canada en risquant de le révéler et les autres, les séparatistes, parce qu'ils disent que ça ne fait que décaler le problème.
La souveraineté doit se faire par la porte d'en avant et par la porte d'en arrière, les deux.