La béatificatiion de Jean-Paul II
16 janvier 2011
Tétraède : je vois que vous êtes pour le bien et contre le mal. G.W. Bush s’était lui-même défini contre le mal et pour le bien. Je suppose que dans l’humanité l’ensemble des personnes se définissent davantage en faveur du bien plutôt que du mal. Le problème est d’établir les références qui permettent à chacun d’établir les fondements du mal qu’il rejette et du bien qu’il choisit. Parler de l’Église c’est nécessairement se référer à Jésus de Nazareth. Pour lui le bien se retrouve en celui qui vient au secours du voyageur blessé, qui ne juge pas la prostituée que les âmes bien pensantes se préparent à lapider, celui qui est persécuté pour la justice, la vérité, qui agit de bonne foi et sans arrière pensé, qui ne juge pas.
Le mal se retrouve en celui qui ne se préoccupe pas des malades, des personnes abandonnées, des laissés pour compte des sociétés. Le mal il se trouve dans l’hypocrite qui se donne des airs de grandeur, dans le docteur de la loi qui met sur les épaules des autres des fardeaux qu’il ne peut lui-même porter.
Vous voyez que le critère évangélique pour distinguer le bien du mal est bien différent de celui que mettent au point les diverses doctrines qui nous conviennent. Bush avait la sienne, vous, vous avez la vôtre, certains courants de l’Église parlent avec des termes qui se ressemblent de choses souvent très différentes. Par exemple quand vous parlez de la théologie qui se fait promotrice de la violence, j’aimerais bien en connaître les sources. Par contre l’institution ecclésiale accompagne des armées dans des guerres qui sont par nature violentes et les cautionnent par ses prières et ses silences. C’est le cas de la guerre en Afghanistan et d’interventions violentes d’oligarchies comme ce fut le cas au Honduras en 2009. Le cardinal était partie prenante de l’intervention militaire pour déloger un président légitimement élu. Si vous me parlez de cette théologie, je suis alors bien d’accord avec vous, mais si vous pensez à d’autres théologies j’aimerais en connaître les sources. Peut-être pensez-vous à la théologie de libération. Si c’est le cas je vous dirai que ce sont ses promoteurs qui se font tuer et non l’inverse.
Je termine tout simplement en vous posant ces quelques questions : d’où tenez-vous que le mariage des prêtres est un mal absolu, que le mariage des personnes de même sexe l’est tout autant et que l’ordination des femmes le serait tout autant?
Au plaisir de vous lire de nouveau