Qui a causé la perte de Bernard Landry ?
6 novembre 2011
[1] Tiens, tiens cela sent la panique chez les maroitistes.
[2] Pour écrire des conneries pareilles, il faut vraiment être culotté. D'ailleurs ce monsieur Champagne le dit lui-même : il spécule. Il fait de la politique fiction et ramasse tous les bobards qui traînent à gauche et à droite pour en faire un fourre tout contre Bernard Landry.
[3] Champagne fait erreur sur des faits historiques. Legault et Marois faisaient alliance, à l'époque, pour barrer la route à Bernard Landry. C'est Legault qui a laissé tomber Marois.
[4] S'il n'y pas eu de course à la chefferie, c'est que ni Legault ni Marois n'ont eu le courage, par la suite, de se présenter contre Landry. On se serait très bien accommodé d'une course à la chefferie sans aucune problème.
[5] Peut-on crier à un accroc à la démocratie si personne ne se présente contre un candidat? Comment a été élue Pauline Marois en 2007, sinon par acclamation?
[6] En 2003, Landry a hérité de 9 ans de pouvoir péquiste (1994-2003)et les électeurs avaient besoin de changement. Il ne pouvait pas aller en élection sur l'indépendance, car il héritait d'un caucus très conservateur dont beaucoup de députés avaient été recrutés sous Lucien Bouchard.
[7] En 2005, après une Saison des idées qui a réuni plus de 15,000 militants, les congressistes ont voté un projet de pays appuyé par Legault et par Marois. Legault avait même lancé un document sur un budget du Québec souverain. Quant à Pauline, elle est venue elle-même au micro pour appuyer la proposition d'un référendum rapide. Je le sais. J'étais là, mais pas Louis Champagne.
[8] Tous les deux, Legault et Marois ont changé d'idée en envoyant le référendum dans les limbes. Landry, lui n'a jamais changé d'idée. C'est un indépendantiste et un patriote et tout le monde le reconnaît.
[9] Le programme de 2005 n'a pas été respecté par Boisclair (ni par Marois). Avant le référendum, il fallait préparer avec tous les partenaires souverainistes un "projet de pays" et le présenter à la population lors de l'élection avec l'indépendance comme thème électoral.
[10] Cela n'a pas été fait. Le boulet pour Boisclair ce n'était pas le "projet de pays", mais lui-même, sa consommation de coke et son orientation sexuelle (eh oui, c'est comme cela). En dehors de Montréal, ses chances étaient nulles.
[11] Quant à la démission de Landry, il faudrait demander à Sylvain Simard, que Landry avait nommé comme organisateur en chef, le même qui a été à l'origine de la motion infâme contre Yves Michaud. Vous seriez surpris de ce qu'il vous raconterait. Disons qu'il a mis beaucoup de pression pour que Landry démissionne. C'est le moins qu'on puisse dire.
[12] Je n'ai aucune idée si M. Landry veut revenir en politique active. Cependant, je sais une chose fondamentale : si Bernard Landry et Gilles Duceppe faisaient équipe, le PQ aurait de fortes chances de l'emporter aux prochaines élections et surtout de mettre le cap sur l'indépendance.
[13] Tandis qu'avec Pauline Marois, les chances sont pratiquement nulles et cela tout le monde le sait.Le boulet du PQ, c'est elle et son programme. Qu'elle démissionne et tout redevient possible. Qu'elle reste et le PQ disparaît des écrans radar. Cela ne prend pas un doctorat en science politique pour comprendre cela.
[14] Le reste, c'est juste de la perte de temps et du fiel nauséabond.
Pierre Cloutier