La peur de l'autre
12 janvier 2013
@ M. Massicotte
Voici ce qu'écrit Neil Bissoondath,dans son livre "LE MARCHÉ AUX ILLUSIONS La méprise du multiculturalisme(1995) ":
"C'est en 1971 que Trudeau jeta les bases de sa politique du
multiculturalisme.Une sorte de caisse occulte où l'on puisait l'argent pour acheter les votes ethniques, réduire le Québec à un "phénomène ethnique":on offrait aux immigrants naturalisés, aux Canadiens "ethniques", un trait d'union(et des subsides gouvernementaux) en échange de quoi on attendait d'eux qu'ils se laissent manipuler comme
des pions dans la vieille épreuve de force entre Francophones et Anglophones.
"Les fédéralistes ont entrepris d'attirer les Canadiens français au fédéralisme par le bilinguisme et de désarmer psychologiquement les Canadiens anglais par le multiculturalisme. Autrement dit, le multiculturalisme est l'instrument grâce auquel on voudrait gommer l'arrogance historique du Canada anglais à l'égard du Québec-cette
arrogance est l'héritage psychologique de la conquête= au profit d'un équilibre entre les 2 parties, équilibre qu'on atteindrait en faisant d'elles de grands ensembles ethniques, indifférenciés l'un de l'autre sinon par leur passé."
Voici la préface qu'en fait Lise Bissonnette:
"Bissoondath est un écrivain de réputation internationale qui vit aujourd'hui au Québec dont il préfère le projet culturel sans épouser le projet de souveraineté....B affirme avoir éprouvé dès son arrivée au Canada le malaise qui l'amène à contester aujourd'hui la doctrine officielle du
Multiculturalisme. Sous le couvert de la bienveillance, du respect de son origine différente, le milieu universitaire recréait des ghettos, l'empêchait de s'intégrer pleinement au pays qu'il avait choisi....Sa critique du Multiculturalisme lui a valu beaucoup de critiques...
"Cet essai a tant fait couler d'encre rageuse au Canada anglais qui lui a valu une vindicte d'État et cent réfutations d'allure experte. Il a choisi de vivre dans un
ailleurs(ici) et d'aller jusqu'au bout de ce choix, c,à,d. de faire du présent sa maison, et de ses origines un ailleurs. La doctrine canadienne lui refuse une rupture aussi forte, un déplacement aussi définitif. Le Québec
officiel se dit lui aussi accueillant aux autres cultures, mais il les voit comme des apports à une culture centrale, celle de la majorité. Il ne s'agit plus d'assimilation mais d'un processus dynamique, d'un échange perpétuel,
d'une "intégration".
Voici ce qu'en disait René Lévesque:"Le multiculturalisme, en réalité c'est du folklore. C'est une notion inventée pour obscurcir la question du Québec, pour créer l'impression que nous sommes tous des ethnies et n'avons pas à nos
inquiéter d'un statut spécial pour le Québec.".
Chritian Dufour, dans "Le défi québecois":"Il s'agissait de répondre aux attentes des immigrants arrivés en Ontario après la Seconde Guerre mondiale, dont l'assimilation n'était pas encore complétée. Mais c'est également un
moyen d'éviter de reconnaître le biculturalisme du pays et d'admettre les conséquences politiques de la spécificité québecoise. Le multiculturalisme réduit en principe le fait québécois à un phénomène ethnique".