La prière de la discorde
6 juin 2013
Le zèle laïc voudrait nous faire croire que toutes les religions doivent désormais être mises sur le même pied. Cela ne saurait se faire sans mépriser le poids de la majorité et la réalité sociologique du Québec. La majorité des Québécois s'inscrivent toujours dans la catholicité (et la chrétienté si on veut) et dans son prolongement. Par prolongement, j'entends que nous sommes encore catholiques de tradition, ou post-catholique. Dans cette continuité de valeurs, nous avons des points communs et souvent une approche des choses et du monde qui forment notre identité et qui nous ancrent dans le territoire.
Je crois que ce n'est pas commettre une injustice envers les adeptes de cultes minoritaires que de réserver une place particulière à la tradition religieuse qui est la nôtre. Je n'ai pas envie de justifier à chaque année auprès des intégristes laïcs qu'un sapin de Noël peut être installé et, horreur, une crèche sous l'arbre. Je pense que le crucifix au parlement vaut encore mieux que le signe du dollar. Car, par quoi d'autres de vraiment significatif pourrions-nous aujourd'hui le remplacer ? Nous avons suffisamment accepté notre déculturation (via Hollywood, Wall Street et Mac Do, etc.) pour tenir un peu à ce qui reste chez nous de différent.
Gilles Verrier