Vous êtes belge, quel est l'impact de la crise politique pour vous ?

01. Actualité - articles et dossiers


Une certaine animosité, par Thomas Timmermans
Francophone, vivant à Bruxelles, bilingue et ayant des amis des deux côtés de la frontière linguistique, je mesure chaque jour combien la réalité est perçue différemment dans le nord et le sud du pays, tant et si bien que dans tous les lieux où se côtoient francophones et flamands, il est devenu politiquement correct d'éviter toute discussion politique.

Les francophones perçoivent une radicalisation du mouvement flamand. Je ne me sens pas toujours à l'aise de parler français en région flamande, même à un interlocuteur francophone. Dans les lieux touristiques flamands (tel le littoral par exemple, situé exclusivement en Flandre, et ayant perdu son nom de côte belge pour être rebaptisé officiellement côte flamande) il n'est pas rare de se faire bousculer, mal servir, ou de ressentir une certaine animosité lorsque l'on s'adresse à un commerçant en français ; des amis en ont encore fait l'expérience la semaine passée. De même, afficher un panneau bilingue est devenu illégal dans certaines communes flamandes. Même dans les communes où cela ne l'est pas, ces panneaux font l'objet de détériorations fréquentes par des extrémistes flamands, concourant à créer un climat peu serein.
Les politiques flamands organisent la délation, par Damien Vossen
Je vis en Flandre, en périphérie bruxelloise plus précisément, je parle le français, je comprends le néerlandais, et je passe le plus clair de mon temps à Bruxelles. Depuis tout petit, j'ai toujours vu les inscriptions francophones raturées et griffées dans ma commune. Les auteurs de ces détériorations étaient toujours les mêmes flamingants convaincus : c'était la populace flamande extrémiste, le mauvais peuple, comme il y en a dans chaque pays. Mais depuis quelques années, c'est le monde politique flamand qui en est devenu l'auteur, qui propage tant de stéréotypes qu'on ne les discerne même plus, qui va même jusqu'à organiser la délation pour connaître les commerces dans lesquels on parle "trop français".
Et le plus sinistre, c'est que cette montée en épingle est tout à fait superficielle. Tous les jours je rencontre des Flamands qui vivent leur vie tranquillement, sans même se demander si je parle français ou néerlandais. Les seuls signes ostensibles de cette crise – mis à part les autocollants flamingants qui ont toujours été là, même quand on n'en parlait pas –, ce sont les déclarations brutales des hommes politiques, flamands comme francophones, dans les médias...
Nous vivons déjà dans des mondes séparés, par amjad
La querelle communautaire belge n'est pas née d'hier. Elle est aussi vieille que l'existence de l'Etat belge. Par extension, lorsqu'on dit que Wallons et Flamands ne veulent plus "vivre ensemble", c'est une escroquerie intellectuelle. Ils n'ont jamais vécu ensemble mais seulement côte à côte. En témoigne le très petit nombre de mariages "mixtes" Flamands-Wallons par rapport aux unions entre Wallons et Français, Italiens, Espagnols, Marocains, etc.
Ces précisions apportées, non, la crise actuelle ne se ressent pas dans ma vie quotidienne puisque dans les faits, nous vivons déjà dans des mondes séparés (10 % de Flamands à Bruxelles !) avec nos propres journaux, chaînes de TV, clubs de loisirs, etc. Tout au plus se dispute-t-on aujourd'hui pour se partager l'argenterie alors que l'on fait déjà chambre à part depuis des années.
Trop de flux d'argent vers la Wallonie, par Annie van der Voorde
Etant flamande, je ressens que certains francophones refusent de faire un effort pour s'exprimer en néerlandais, même s'ils en font de plus en plus parce qu'ils commençent à comprendre que cela ne les aide pas à trouver un boulot. Le gouvernement a perdu beaucoup trop de temps avec ces questions communautaires : tout le monde commence à comprendre qu'il faut réformer l'Etat pour augmenter son efficacité et une meilleure gestion des sous (dans le passé, il y a eu trop de flux d'argent vers la Wallonie). La solidarité, d'accord, mais nous les Flamands nous voulons voir le résultat de ces investissements parce que, malgré ces flux, les Wallons ne sont toujours pas au même niveau. Ils doivent faire preuve d'initiative, de créativité et d'enthousiasme, et ne pas rester dans leur fauteuil.
Les politiques manquent d'imagination, par Nicolas Hachez
Ce que je vois actuellement en Belgique me rend profondément perplexe. Nulle part je ne ressens, dans ma vie quotidienne partagée entre Flandre et Wallonie, la tension, voire la haine qui anime les hommes et femmes politiques du Nord et du Sud. Je crois que, comme la Belgique est organisée de manière bipolaire entre deux communautés, nos politiciens (souvent relayés par la presse) manquent simplement d'imagination et cèdent à la tentation facile du rejet de l'autre, de la désignation d'un ennemi. La polarisation du débat actuel donne un tour presque ethnique à ces demandes de réformer des institutions compliquées. Si celles-ci ont en effet besoin d'un coup de frais, l'entreprise devrait être envisagée comme une amélioration technique, une rationalisation de leur fonctionnement, et non avec l'idée d'une "purification" linguistique de chaque domaine de compétence ou de chaque zone de territoire. Les Belges n'ont pas les politiciens qu'ils méritent...
Racisme linguistique, par Fabrizio Gravino
La présence du racisme linguistique est bien présent à Bruxelles. Les discriminations à l'embauche pour toute personne d'expression française sont réelles et choquantes. Actuellement, même si la personne est capable de s'exprimer en néerlandais, ce n'est pas suffisant pour obtenir le poste (dans des entreprises internationales comme Deloitte, PwC, KPMG, Ernst & Young, mais aussi UCB). Il faut être flamand né de parents flamands. C'est révoltant lorsqu'on sait que 90 % des personnes à Bruxelles s'expriment en français.
Dégradations des écoles francophones, par Manuel Alvarro
Cette crise est issue de la "cause" flamande, revanche historique et culturelle d'un mouvement né avec la Belgique. Les années 90 se vivaient sous le signe de l'apaisement. Mais l'hystérie collective dans le nord du pays s'est accélérée, et l'émission "Bye Bye Belgium" a fait exploser des émotions sous-jacentes.
Mon quotidien a été modifié : jeune père, vivant dans une commune tendue, je ne supportais pas les différentes dégradations envers les inscriptions et écoles francophones de ces communes à facilité. Grandes démonstrations de force des groupuscules radicaux, cloisonnement de la Flandre en instaurant des décrets visant à faire taire les francophones... Traitement en justice inégal, aussi : ma femme, francophone mais s'exprimant en parfait néerlandais avec un avocat néerlandophone, s'est fait humilier. Pour un coup de téléphone en voiture, la sanction tombe : 650 euros d'amende et huit jours de retrait de permis, sanction d'un juge flamingant. Appel à Bruxelles : la sanction redescend à 100 euros.
Tous ces actes répétés, nous ne les supportions plus, pour nous et nos enfants, de plus nos impôts flamands cautionnaient cette idéologie : vente de notre villa, déménagement dans le Brabant wallon, comme des exilés. La vie est y bien plus agréable et paisible. Je suis devenu séparatiste, pour un état Bruxelles-Wallonie.
Les Flamands font tous les efforts, par Philippe Verte
Les Wallons n'ont jamais fait aucun effort pour apprendre le néerlandais et s'offfusquent que les Flamands (dont ils savent très bien qu'ils parlent tous ou presque parfaitement le français) en aient assez d'être les seuls à faire des efforts. Ajoutez à cela la rancœur vis-à-vis de l'époque où les francophones ont dirigé la Belgique et sa communauté néerlandophone de manière méprisante. Ajoutez à cela la peur des Flamands de voir leur langue et leur culture s'éteindre peu à peu, noyées dans l'Europe et une Wallonie véritable boulet économique pour la Flandre, sans parler de ses scandales politiques à répétition, et vous comprenez pourquoi on en est là.
Le courrier en français n'arrive pas, par Dimitri Nicolaides
Comment vivons-nous en tant que francophones établis en périphérie flamande (je vis à Tervueren) ? On vit bien à condition de :
- ne pas exposer un drapeau belge le jour de la fête nationale,
- ne pas s'attendre à ce que le courrier labélisé en français arrive à destination (j'ai donc une boîte postale à Bruxelles),
- ne pas s'offenser quand les préposés de la mairie vous répondent sèchement et sans aucune courtoisie quand, en tant que francophone, vous essayez de communiquer en néerlandais, alors qu'ils répondrons en anglais avec le sourire aux étrangers (non francophones) même si ces derniers habitent depuis plus de quinze ans dans la commune.
J'ai appris et suis habitué à vivre dans une commune où, en tant que francophones, nous ne sommes pas désirés mais juste tolérés.
Ik ben kwaad ! (je suis en colère !), par Martine Moeraert
Je suis belge d'origine flamande, née à Evergem, je vis en France depuis trente ans, et pour rien au monde je ne prendrai la nationalité française. Ça me fait mal tout ce que j'entends, surtout quand on dit vouloir changer de pays. Je crois que le problème vient surtout de Bruxelles. Je parle français, à l'école j'ai été obligée de l'apprendre, nous n'avions pas le choix. Est-ce qu'en Wallonie on enseignait le néerlandais ? Il y a peu de francophones belges qui parlent le néerlandais. Pourquoi ? J'ai toujours eu l'impression que c'était à nous de faire l'effort. Pourquoi, quand on est à Knokke-le-Zoute, il faut parler français, ça fait plus classe ? Pourquoi, quand on va dans les Ardennes, personne ne fait l'effort de dire un mot en néerlandais ? "Dank u wel" n'est pas si dur à prononcer ! En Flandre, on peut dire "merci" aussi. Les Flamands ne connaissent pas la Wallonie et les Wallons ne connaissent pas la Flandre, dommage, il y a tant de jolies choses à voir et de gens à rencontrer.
Nous nous sentons belges avant tout, par Arnaud T.
Je suis bruxellois francophone, je travaille avec des néerlandophones (nous parlons anglais entre nous) ; toute cette agitation politique ne change pas grand-chose à mes relations avec mes collègues néerlandophones. Nous en parlons souvent entre nous, et la conclusion est que nous nous sentons belges avant tout et que nous ne nous reconnaissons pas vraiment dans toutes ces querelles communautaires. Beaucoup de compétences ont été transférés aux communautées et régions de la Belgique depuis la mise en place du système fédéral en Belgique, ce qui fait que dans certains domaines (l'enseignement, la culture, les infrastructures, les transports, l'économie...) le pays continue à fonctionner.
Le pragmatisme belge, quelle illusion !, par Françoise Hiraux
Depuis l'enfance, je maudis le sort qui m'a fait naître 50 km trop au nord. Cette attitude ne s'alimente en rien de considérations sur ce que nous appelons les affrontements communautaires. Elle procède d'un regard navré, devenu refus, vis-à-vis de la culture belge, c'est-à-dire des qualités que revendiquent les Belges. En tête y figureraient le pragmatisme, le bon sens. Quelle illusion ! Notre usage de la langue (l'une ou l'autre également) est, par exemple, si pauvre que nous ne parvenons pas à conceptualiser quoi que ce soit, et, ainsi, à penser. Les hommes et femmes politiques s'invectivent au nom de "'BHV" ou des "accords de la Saint-Polycarpe" : comment pourrions-nous résoudre nos problèmes sans les poser ? En d'autres mots : il me semble que l'inextricable crise dans laquelle nous sommes plongés procède moins du conflit d'intérêts entre régions (voire nations – comment le dire puisque nous n'avons pas les mots ?) que d'une attitude existentielle.
Nous nous sentons à l'étranger en Flandre, par Nathanaël Brugmans
C'est un euphémisme de dire que la crise politique que traverse actuellement la Belgique se ressent au quotidien. Et pourtant j'habite Liège, une ville traditionnellement francophile et peu concernée par les conflits qui minent périodiquement le plat pays. Car il devient impossible d'échapper à ce qui se passe actuellement dans ce qui est toujours la Belgique : autour de nous, la presse écrite, radiophonique, les magazines, les journaux télévisés et même les émissions de divertissement nous rappellent quotidiennement le clivage qui sépare dorénavant le nord et le sud du pays. Depuis un an, au quotidien, les Belges s'interrogent sur leur avenir. Si la montée de la tension se ressent dans les médias, elle se marque aussi dans le quotidien : un francophone ne peut plus dorénavant pratiquer sa langue dans de nombreuses communes du Nord. Nous en arrivons à nous sentir plus à l'étranger en Flandre qu'aux Pays-Bas ou en Allemagne (sans parler de la France, bien sûr...).
Français de Charleroi (Wallonie), par Julien P.
Voilà bientôt un an que je vis et travaille en Belgique à Charleroi (deuxième agglomération de Wallonie derrière Liège). En un an, j'ai pu observer l'évolution du désarroi de certains de mes collègues francophones qui, pour beaucoup, vivent à Bruxelles ou en communes périphériques (flamandes officiellement, mais francophones pour beaucoup). Le ressentiment des Wallons que je côtoie se dirige plus vers la classe politique flamande que vers leurs compatriotes.
N'étant pas flamingant, je n'ai accès qu'aux médias francophones, et à leurs récits des contraintes de plus en plus lourdes dont souffrent les francophones en Flandre : les enfants francophones interdits de crèche et de jardin d'enfants, refus de la nomination par la communauté flamande des bourgmestres francophones de Wezembeek-Oppem, Crainhem et Linkebeek, obligation de parler flamand pour acquérir une maison en Flandre, dénonciation (officielle !) des non-flamingants dans la commune d'Overijse, et autres joyeusetés qui fleurent bon le nationalisme.
Une maladie européenne : le nationalisme, par Benoît Franck
Demandez à un Français, un Allemand ou un Portugais si son pays existera encore dans vingt ans. Vos interlocuteurs seront surpris de devoir répondre à une question qui appelle une réponse évidente. Dans mon pays, cette question simple appelle mille commentaires, et la plupart de mes compatriotes ne savent pas dans quel pays ils vivront dans vingt ans, a fortiori s'ils mourront belges. La Belgique est aujourd'hui livrée à une maladie bien européenne : le nationalisme. Certains Flamands veulent partager sur un territoire homogène la même langue, la même culture, la même histoire. Ce sentiment n'est heureusement pas partagé par la majorité des néerlandophones ; cependant, des partis extrémistes (le Vlaams Belang) ne cessent de caricaturer le Wallon en profiteur doublé d'un fainéant qui vit aux crochets d'une Flandre riche, travailleuse et prospère.
La fin des tabous, par Nicky Santoro
En tant que fonctionnaire fédéral, je puis affirmer qu'au niveau professionnel la crise nous touche, au quotidien, insidieusement. En effet, d'abord la période d'affaires courantes qui nous a paralysés durant un an au niveau de la mise en place de nouveaux projets, ensuite le climat politique délétère empêchant le gouvernement, et donc la fonction publique, d'aller de l'avant. On peut observer la fin des tabous entourant la question de la scission du pays. L'idée n'effraie plus, les mentalités évoluent.
De plus, la surenchère des partis flamands en matière communautaire (encouragement à la délation, vente de logements sous condition de réussite d'un examen linguistique...) traduit dans les faits l'évolution des deux parties du pays dans deux directions totalement opposées. D'un côté la Flandre, dynamique d'un point de vue économique avec un échiquier politique composé à plus de 80 % de partis de droite ou d'extrême droite. De l'autre, une Wallonie peinant à se remettre du déclin de son industrie sidérurgique dans les années 60 et ancrée dans une tradition socialiste/progressiste.
Ma femme est belge, par Jack Kern Yard
Je ne suis pas belge mais marié avec une femme belge et père de deux petits garçons (7 ans et 3 ans) de double nationalité belge et française. Au lit hier soir, ma femme s'est déclarée un peu ennuyée de devoir échanger un jour son passeport de sujette belge contre un passeport de citoyenne de la Nieuwe Republiek van Vlaanderen. Elle est un peu conservatrice. Mais je crois qu'elle s'y fera.
Bruxelles, ville en état de siège, par Pascal Deprez
Je ne supporte pas de vivre à Bruxelles, car je trouve cette ville en état de siège pour les francophones. Vous connaissez l'humiliation des francophones en périphérie : le wooncode (la vente de maison autorisée uniquement aux personnes parlant flamand), les plaines de jeux réservées aux enfants parlant flamand, les maires élus par 80 % des électeurs non nommés car francophones...
Bruxelles suscite l'envie de la Flandre, par Michel Van Roye
Capitale à plusieurs titres, troisième plus riche région d'Europe, plus connue dans le monde que la Belgique et donc que la Flandre et la Wallonie, Bruxelles suscite l'envie de la Flandre de s'approprier ce petit territoire enclavé, ou du moins de le gérer conjointement avec la Wallonie. En dehors du fait qu'il est désagréable de se faire imposer une politique décidée ailleurs, les dirigeants flamands montrent depuis plusieurs années, dans la périphérie de Bruxelles, comment ils conçoivent les rapports – peu harmonieux – entre l'administration flamande et les habitants francophones. Il faut cependant reconnaître que Bruxelles prête le flanc à la critique : la gestion interne de la capitale n'est pas un modèle, en l'absence d'une bonne organisation des compétences entre les niveaux de pouvoir régional et communal, au détriment d'une bonne gestion de la capitale.
Pour une Belgique unitaire, par Hans
La Belgique était initialement composée de neuf provinces. Ce système fonctionnait très bien jusqu'à ce que les petites minorités de nationalistes aient convaincu les partis traditionnels d'adopter un système linguistique et bipolaire en 1969. C'était une erreur capitale dont nous constatons les conséquences catastrophiques à l'heure actuelle. La Belgique a besoin d'une politique active de bilinguisme (néerlandais-français) via les écoles et les médias, d'unitarisme avec un seul gouvernement et un seul Parlement (et non les six d'aujourd'hui), d'une décentralisation sur la base des provinces, ainsi que de nouveaux partis politiques bilingues et nationaux disposant d'un accès minimal et garanti aux médias.
Aller en Flandre me paraît risqué, par Corinne Dufour
Bruxelloise, je pense que je ne connais plus et ne comprends plus les Flamands : leur langue, leur culture, leur façon d'envisager la vie et le travail, leur vision du monde et des autres, etc. !!! Je suis loin d'eux et j'ai la nette impression qu'ils nous aiment de moins en moins, quand ils ne nous méprisent pas. Aller en Flandre me paraît aujourd'hui risqué et je ne m'y sens pas accueillie. C'est complètement fou d'en arriver à penser cela de gens qui vivent dans le même pays que moi !!! J'affirme que les politiques, que la politique menée dans ce pays et les médias ont eu et ont encore un rôle négatif dans ce qui se passe aujourd'hui !!! Tout a été mis en place pour creuser un fossé entre les deux communautés. Il suffit de regarder comment les cours de langue sont donnés dans les écoles : édifiant !!!
Discrimination devant la justice, par Louis Simonet
Habitant d'une commune à facilités (Linkebeek comptant 85 % de francophones), j'ai été contraint de m'exprimer en néerlandais devant le juge de paix de Rhode-Saint-Genèse (autre commune à facilités comptant 65 % de francophones). Avant moi, un ressortissant libanais pouvait s'exprimer en français ! Un autre plaignant se désolait de ne pouvoir se présenter avec son avocat, celui-ci ne s'exprimant pas en néerlandais.
Aucun problème dans la vie de tous les jours, par Armand Altieri
Je vis à 10 km de la ville de Halle (BHV, Bruxelles Halle Vilvoorde), j'ai une entreprise wallonne et beaucoup de mes ouvriers travaillent en Flandre. Je ne vois aucun problème dans la vie de tous les jours. Les gens sont toujours aussi sympathiques. Je ne parle pas le néerlandais et personne n'a arrêté de parler le français avec moi. Les Belges de la partie flamande commencent à avoir une réputation de racistes qui n'est pas du tout justifiée. Je pense que ce sont les politiciens qui n'ont pas envie, de part et d'autre, de faire des concessions.
Le patronat flamand veut s'écarter de la Wallonie, par B. Hubert
Nul n'a la lucidité de répéter inlassablement que lors de l'indépendance de la Belgique, PERSONNE ne parlait le français dans le pays. A l'époque, le français était la langue véhiculaire des affaires, de la diplomatie et des techniques. Cette langue "étrangère" a donc été imposée à tous les Belges par la bourgeoisie. Et lorsque les Flamands ont voulu adopter leur propre langue, ils n'ont pas pu se mettre d'accord sur un dialecte flamand acceptable et ont choisi un dialecte hollandais : une autre langue "étrangère". Quel cirque !
Personne non plus ne veut dire que le patronat flamand veut s'écarter de la Wallonie parce que le mouvement social y est plus puissant, et que dès lors, il sera plus difficile d'imposer des mesures socialement critiquables si une certaine forme de séparation n'est pas imposée.


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