Vincent Marissal critique les «dérives identitaires» du PQ

404ddf754aafe211a471ae8b67fe4c33

La gauche multiculturaliste a trouvé son homme

L'ex-chroniqueur de La Presse Vincent Marissal n'aime pas du tout les positions adoptées par le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée. Sa «dérive identitaire» aurait motivé en partie son passage chez Québec solidaire (QS).


Mardi, M. Marissal répondait à une question sur les négociations avortées entre QS et le Parti québécois.


«Les membres de Québec solidaire ont un certain inconfort avec ce que j'appelle les dérives identitaires du PQ. Il y a eu des positions, des commentaires du chef notamment sur l'immigration, sur certaines communautés culturelles», a-t-il dit.


M. Marissal a d'ailleurs confirmé qu'il sollicitera l'investiture de QS dans Rosemont et qu'il y affrontera donc le chef du PQ. D'ici à ce que la campagne électorale débute, il sera conseiller spécial en affaires publiques pour le parti.


Quant au co-porte-parole de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, il s'est dit surpris de l'intérêt de M. Marissal pour son parti.


«On a une liste de personnes qu'on pourrait approcher et M. Marissal n'en faisait pas partie. On n'avait aucune idée de la proximité idéologique entre M. Marissal et nous», a-t-il dit.


«J'ai toujours été un gars de gauche»


M. Marissal s'est présenté mardi aux côtés de Nadeau-Dubois et Manon Massé, les deux co-porte-parole de Québec solidaire, en affirmant d'emblée: «j'ai toujours été un gars de gauche; je suis profondément un homme de gauche».


Il a nié avoir approché le Parti libéral du Canada pour être candidat dans Outremont, comme l'affirmait le chroniqueur politique Bernard Drainville. Il a indiqué qu'il a toujours eu des contacts avec plusieurs partis politiques, à titre de chroniqueur dans ce domaine.


«Non, il n'y a pas eu d'offre de services. Je connais beaucoup de monde au Parti libéral, de fait je connais beaucoup de monde dans tous les partis. Sachez qu'au cours des 15 dernières années, tous les partis fédéraux, provinciaux et même municipaux, sauf le Parti conservateur - qui visiblement avait compris quelque chose - tous ces partis-là au cours des 15 dernières années, m'ont approché d'une façon ou d'une autre», a-t-il expliqué, pour justifier les contacts qu'il a eus.


«Je connais aussi Justin Trudeau. Je précise: ce n'est pas un ami; c'est quelqu'un que j'ai connu d'ami en ami et même avant qu'il vienne en politique», a-t-il ajouté.


Pourquoi Rosemont?


Interrogé à savoir pourquoi il choisissait Rosemont, nuisant ainsi au chef du Parti québécois, un parti avec lequel Québec solidaire avait envisagé un rapprochement, M. Marissal a répondu qu'il vivait dans cette circonscription et y élevait sa famille.


Il a lancé qu'il y allait «pour gagner» et devenir député de Québec solidaire.


Quant à ses convictions souverainistes, il affirme que «la relance du mouvement souverainiste passe par une nouvelle approche» que propose, selon lui, Québec solidaire.


Invité à justifier ses écrits laissant entendre que la souveraineté était un concept usé, dépassé, il a admis qu'après la défaite référendaire des souverainistes en 1995, une période «démoralisante» de «lassitude, de résignation» s'en était suivie et l'avait donc affecté lui aussi.



PAMÉLA LAJEUNESSE
Vincent Marissal



Pour ce qui est du programme de Québec solidaire, qui prône notamment la nationalisation des forêts, des mines, de même que la gratuite scolaire, M. Marissal a estimé qu'il fallait avoir au moins le loisir d'en débattre.


«La nationalisation des richesses naturelles: les pays qui ne le font pas en ce moment, notamment les pays africains - et c'est malheureux - et qui se font piller leurs ressources par des puissances étrangères, on les regarde un peu de haut en disant "mais vous vous faites piller vos ressources naturelles". Alors pourquoi nous, ici, on ne serait pas capable d'avoir au moins le débat sur la chose», a-t-il demandé.


Il a utilisé le même raisonnement pour la gratuité scolaire. «Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas débattre de gratuité scolaire? Et il y a tout de suite quelqu'un qui sort pour dire "vous êtes des pelleteux de nuages; ça n'a pas de bon sens; on ne peut pas faire ça". Moi, je revendique le droit de débattre de ça.»


Avec des informations de La Presse canadienne.