Subventions en informatique

Vidéotron dénonce Québec

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a dû revenir sur ses déclarations et admettre que Québec subventionnera des emplois existants.

Charest - le naturel revient au galop ou quand "agir" est synonyme de "gaffer"...


Nouveau cafouillage au gouvernement Charest autour de la portée du programme de subventions aux sociétés informatiques annoncé dans le dernier budget.
La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a dû revenir sur ses déclarations et admettre que Québec subventionnera des emplois existants.
La création d'un nouvel emploi «n'est pas une exigence», a reconnu hier la ministre en point de presse après un duel avec le critique péquiste François Legault à l'Assemblée nationale.
M. Legault a pris de court Mme Jérôme-Forget en brandissant une note interne de Vidéotron où le vice-président aux Affaires corporatives, André Gascon, annonçait à des employés qu'ils seraient désormais employés à une nouvelle entité, Vidéotron Technologie, créée uniquement pour profiter des subventions gouvernementales.

«Le seul objectif de cette initiative est celui de s'inscrire au programme de crédit remboursable pour le développement des affaires électroniques mis en place récemment par le gouvernement» écrit M. Gascon, se disant «très heureux des avantages financiers» qu'a apporté le programme, «peu importe la bannière fiscale qu'on représente».
Déstabilisée Mme Jérôme-Forget a répliqué qu'il n'était «pas question d'aller donner de l'argent à du monde qui font des choses actuellement, c'est là pour améliorer la productivité des gens au Québec».
Elle a ajouté que «ce crédit d'impôt, ce n'est pas pour aller dans des postes qui existent actuellement».
Reconnaissant plus tard «s'être mal fait comprendre», elle a souligné que le bulletin diffusé par le ministère des Finances à l'intention des entreprises devra vraisemblablement être précisé.
Selon elle, le projet de Vidéotron - qui avait pourtant été validé avant d'être annoncé aux employés - n'est pas admissible parce que la nouvelle entité n'a que Vidéotron comme client.
Pour Isabelle Dessureault, de Vidéotron, la ministre Jérôme-Forget semble changer les règles du jeu. Vidéotron «n'aurait pas investi autant d'énergie dans une réorganisation sans avoir au préalable obtenu des assurances que son projet serait acceptable aux fins du programme. Tout avait été validé auprès de directeurs d'Investissement Québec», explique-t-elle.
Depuis que La Presse a révélé samedi que 200 des 500 emplois subventionnés au futur bureau montréalais de Morgan Stanley existaient déjà chez un sous-traitant, Compuware, les ténors du gouvernement Charest y sont allés de déclarations contradictoires.
En matinée mardi, à la radio de Radio-Canada, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, a expliqué que les emplois déjà subventionnés par l'ancien programme d'aide au multimédia et au commerce électronique pourraient «basculer» dans le nouveau programme, plus généreux - la subvention maximale par emploi passe de 15 000$ à 20 000$.
Mme Jérôme-Forget a fait la même réponse en fin de journée, soulignant que «les emplois seraient examinés un à un» et qu'il n'était pas question de financer des emplois pour des centres d'appels ou des transactions commerciales en ligne, ce que ne finançait pas davantage le programme mis en place sous le gouvernement Landry.
Selon François Legault, le gouvernement Charest, désireux «d'arroser le Québec avec des nouvelles positives», a créé un «bar ouvert» où viendront puiser les entreprises sans créer de nouveaux emplois.
«Il y en a combien d'entreprises? Combien cela va coûter en crédits d'impôt au total? Est-ce qu'encore une fois on va fouiller dans la grosse sacoche qui est supposée être gérée serré par Monique Jérôme-Forget?» a lancé le critique péquiste.


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