SONDAGE CROP-LA PRESSE-CYBERPRESSE

Les libéraux réélus et majoritaires

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SONDAGE CROP-LA PRESSE-CYBERPRESSE - Avril 2008


Les Québécois auraient réélu, avec un mandat majoritaire, les libéraux de Jean Charest, si des élections avaient eu lieu cette semaine, révèle un sondage CROP qui montre une baisse graduelle du Parti québécois et de Pauline Marois.

Du côté de Mario Dumont, le verdict est sans équivoque ; tous les voyants clignotent sur le tableau de bord. Larguée par les régions, l’ADQ descend en vrille et Mario Dumont est entraîné dans cette chute. Le Parti vert atteint 9 % et Québec solidaire 5 %.
Si des élections s’étaient tenues cette semaine, le Parti libéral aurait récolté 38 % des suffrages, contre 29 % au Parti québécois et un maigre résultat de 17 % à l’ADQ, estime CROP dans son coup de sonde réalisé pour La Presse du 17 au 27 avril derniers. Une telle enquête auprès de 1000 répondants comporte une marge d’erreur de trois points de pourcentage.
Avec de tels résultats, Jean Charest aurait retrouvé une majorité de sièges à l’Assemblée nationale, estime Claude Gauthier, expert de la maison de sondages.

Par rapport au mois dernier, les libéraux montent de quatre points de pourcentage, et le PQ baisse d’un cran, mais l’ADQ encaisse une nouvelle dégelée de cinq points, une fois distribués de façon proportionnelle les 19 % d’indécis.
Par rapport aux élections de mars 2007, les libéraux voient leurs appuis en hausse, de cinq points de pourcentage ; le PQ de Pauline Marois ne récolte qu’un point de plus que celui d’André Boisclair. L’ADQ implose et voit ses 31 % d’il y a un an réduits presque de moitié.
Surtout, par rapport au mois dernier, l’écart entre les libéraux et les péquistes passe de quatre à neuf points de pourcentage, ce qui permet à CROP de prédire une majorité de siège aux libéraux, compte tenu de l’écrasement de l’ADQ. Chez les électeurs francophones, le PLQ passe de 29 % à 32 % , n’étant désormais qu’à deux points de pourcentage seulement derrière le PQ ; l’ADQ traîne loin derrière, à 19 %.
Pour Claude Gauthier, la nouvelle glissade de l’ADQ peut s’expliquer par les déboires récents du parti – la controverse entre Gilles Taillon et son ancien commité exécutif de Chauveau, la démission fracassante de la vice-présidente Sylvie Tremblay et le débat soulevé par la publicité adéquiste sur l’immigration dans les complémentaires de Bourget et Pointe-aux-Trembles.
La satisfaction à l’égard du gouvernement reste forte à 53 %, soit un recul par rapport aux 61 % du mois précédent. Mais selon l’expert de CROP, le résultat du mois dernier surestimait probablement la popularité du gouvernement, le niveau de satisfaction constaté en avril, plus réaliste, reste confortable. « Le PLQ est depuis janvier nettement au dessus des 50 % », observe-t-il. Les francophones sont à 52 % satisfaits du gouvernement ; dans la région de Québec, on atteint 62 %. Même en région, le gouvernement garde la cote auprès de 49 % des électeurs.
Malgré ces signes favorables, Jean Charest est, selon M. Gauthier, bien avisé d’écarter des élections hâtives – au cours de la fin de semaine, il a prédit qu’il n’y en aurait pas en 2008 ni même en 2009. Bien des gens sont satisfaits du fonctionnement du gouvernement actuel, et n’approuveraient pas un appel aux urnes.
« Après un an de gouvernement de cohabitation, les gens ne semblent pas insatisfaits du geste qu’ils ont posé », observe le sondeur, selon qui Jean Charest a paru plus proche des gens, davantage à l’écoute, « et ça rapporte ».
Un coup d’œil sur le vote régional vient expliquer la déroute adéquiste. Le parti de Mario Dumont fait du surplace dans la grande région de Montréal, à 16 %, et dans la couronne à 23 %. Il reste à 29 % dans la région de Québec, mais frappe subitement un mur en région, en passant de 27 à 16 % des appuis.
Au cours des dernières semaines, Jean Charest et les libéraux ont marqué des points en soutenant que l’ADQ avait « largué » les régions dans la révision de la carte électorale, observe Claude Gauthier. Le PLQ a pris quatre points de pourcentage en dehors de Québec et Montréal (à 34 %), et le PQ fait deux points de mieux qu’en mars, à 35 %.
Les libéraux dominent désormais dans l’île de Montréal, avec 47 % des suffrages, contre 23 % au PQ et 11 % à l’ADQ. Mais fait nouveau, ils reprennent du poil de la bête dans la couronne, avec 35 % d’intentions de vote, contre 30 % au PQ et 23 % à l’ADQ.
Jean Charest prend désormais la tête comme « meilleur premier ministre » ; avec 32 %, il fait deux points de pourcentage de plus que Mme Marois, une différence en deçà de la marge d’erreur. M. Charest est au même niveau depuis le début de l’année, mais la cote de Pauline Marois, elle, a eu tendance à descendre. « Pour elle, c’est une baisse graduelle depuis ses 36 % de la fin 2007 », résume le sondeur Gauthier.
Pour Mario Dumont, c’est la catastrophe ; son étoile a pâli constamment depuis les élections. Il avait alors 32 % de cote personnelle, il s’était retrouvé à 22 % au début de 2007. Désormais, seulement 16 % des gens pensent qu’il est, parmi les trois chefs, celui qui est le plus apte à diriger le Québec.
Jean Charest (Photo PC)


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