Victoire, Djemila!

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«Une formidable leçon de courage»






Il ne faut pas désespérer de l’espèce humaine. De temps en temps, il y a de bonnes nouvelles!




Hier, on a appris que Djemila Benhabib, la militante qui voue son existence à la promotion de la laïcité, a remporté son procès.




En gros, elle était poursuivie pour avoir reproché à une école de faire la promotion de l’islamisme.




L’école en question a joué les vierges offensées et a voulu la faire taire en la traînant devant les tribunaux.




Manifestement, on voulait qu’elle serve d’exemple.




L’objectif? Envoyer un message clair: ceux qui combattront l’islamisme le payeront cher. On les ruinera financièrement. On ruinera aussi leur réputation.




Censure




C’était un procès politique. Et un procès fondamental.




Peut-on parler librement, sans toujours mettre des gants blancs, sans toujours prendre des pincettes? Peut-on appeler un chat un chat? Ou encore, appeler un islamiste un islamiste?




Peut-on se prononcer sur des questions controversées sans avoir toujours sur sa tête la menace d’un procès?




Sommes-nous encore en démocratie, dans une société libre, où les idées peuvent s’affronter sans que cela ne se transforme en querelle d’avocats?




La vérité, c’est que la liberté d’expression a terriblement régressé depuis quelques décennies.




Chacun, d’une manière ou d’une autre, sent qu’on ne peut plus dire grand-chose.




Imaginons des groupes d’humoristes comme les Cyniques, Rock et belles oreilles ou les Bleu poudre.




Ils ne pourraient plus faire un gag aujourd’hui sans susciter des scandales à répétition.




Dans notre société prisonnière du corset de la rectitude politique, un Yvon Deschamps serait condamné au silence ou au procès.




Imaginons maintenant quand on parle de politique.




Il y a quelque chose de plus efficace encore que la censure: c’est l’autocensure.




Combien de fois croise-t-on des politiciens ou des journalistes qui confesseront en privé une opinion tout en la taisant devant les caméras? Ils pourront même dire le contraire de ce qu’ils pensent.




Et c’est surtout vrai lorsqu’on parle de sujets sensibles comme l’immigration, l’identité, l’islam, les réfugiés ou autres questions du même genre.




Humour




Soudainement, la vie politique a le charme d’un robinet d’eau tiède. On parle pour ne rien dire, on multiplie les formules creuses.




Et on en revient ici à Djemila Benhabib.




Elle n’est pas comme les autres.




Elle a décidé de parler. Elle ne s’est pas couchée. Elle ne s’est pas terrée dans sa maison. Elle a décidé d’assumer ce qu’elle pensait et de le dire.




Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas eu peur. Je devine qu’on n’affronte pas des adversaires comme les siens sans s’inquiéter.




Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas eu de moments de découragements. Il y a quelque chose d’épuisant à se battre toujours pour avoir simplement le droit de dire ce qu’on pense.




Mais elle a continué. Elle nous donne ici une formidable leçon de courage.




Elle ne s’est pas battue que pour ses droits, mais aussi pour les nôtres. Hier, Djemila Benhabib a gagné. Mais ce sont tous les citoyens du Québec qui ont gagné en même temps.




Merci Djemila!



 




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