Une proposition à cent milles à l’heure

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Mario Dumont approuve la proposition du PQ

Le Parti québécois a proposé cette semaine de revoir à la hausse la limite de vitesse de 100 km/h sur les autoroutes québé­coises.


Voilà une suggestion concrète et claire qui provoque une discussion dans les chaumières. Que penser de cette proposition du Parti québécois ?


Sur la forme


Sur la forme, cette proposition sort un peu de nulle part. Deux députés d’arrière-ban convoquent la presse un beau mercredi matin et lancent l’idée. Pas une proposition débattue par les membres dans un congrès du parti, pas le résultat d’un groupe de travail, la proposition sort comme d’une boîte à surprise.


L’idée surgit en parallèle d’une commission parlementaire sur la sécurité routière. Personne ne semblait être au courant qu’une réflexion sur le sujet était en cours. Les membres du PQ eux-mêmes, autant que les journalistes qui consacrent leur vie à la couverture de la vie parlementaire, ont découvert la nouvelle position du parti le matin même.


Cela fait plus ou moins sérieux. Le parti de Jean-François Lisée prête le flanc aux critiques qui diront qu’il sort n’importe quel lapin du chapeau pour attirer l’attention. Et disons que la proposition n’est pas étayée par des cahiers d’études et de recherches sur le rapport coûts/bénéfices ou sur les conséquences d’un tel changement. Ça sent le coin de table.


Le PQ ayant mis sur la glace la notion de référendum sur l’indépendance pour le prochain mandat, il doit miser sur d’autres enjeux. Par contre, on imagine difficilement que celui qui voulait voir le Québec devenir souverain à court terme va voir dans la hausse des limites de vitesse un projet de société alternatif...


Sur le fond


Sur le fond des choses, le Parti québécois a néanmoins entièrement raison. Bravo pour le réalisme ! Bravo pour l’audace de le proposer ! La limite de 100 km/h date d’une autre époque. Les véhicules ont évolué et les technologies permettent de rouler plus vite en toute sécurité.


En fait, la majorité des pays modernes n’ont plus une limite de vitesse uniforme. Les panneaux de vitesse sont électroniques. À distance, les autorités de transport peuvent adapter la limite en fonction des conditions routières. Notre 100 km/h est parfait pour les jours de pluie, de neige ou de brouillard. Mais en période de beau temps, la limite devrait être rehaussée.


Notre gestion de la vitesse est archaïque. Notre limite est une des plus basses au monde. Le Parti québécois a entièrement raison de vouloir au minimum lancer des projets pilotes en vue de la revoir.


Il pourrait rester un seul argument en faveur de notre très basse limite de vitesse : l’état pitoyable des routes, les trous, les nids de poule. Réglons donc cela en même temps !


Le Parti québécois doit être audacieux et prendre l’initiative. Traînant en troisième place dans les sondages, il ne peut se contenter de jouer la carte de la prudence. Il doit oser, surprendre, provoquer des débats.


Celui-ci, malgré son curieux caractère improvisé, est fort utile.