La vie des partis n'est jamais un long fleuve tranquille et celle du Bloc a été mouvementée depuis quatre ans. Mario Beaulieu a fait pour le mieux dans des circonstances difficiles. Il avait le courage et la détermination pour relancer le Bloc, mais il n'a pas eu le temps de se constituer une équipe et de refonder le parti. Non seulement a-t-il été élu à la suite d'une campagne précipitée et gagnée à l'arraché contre l'appareil du parti, mais il a par la suite été accaparé par des problèmes organisationnels qui l'ont empêché de donner sa juste mesure. Il lui aurait fallu quatre ans pour réaliser son projet de faire du Bloc un parti de militants conscientisés et engagés dans leurs milieux. Homme de conviction avant tout, il s'est effacé pour donner au Bloc de meilleurs chances de succès. Il a bien servi la cause en passant le flambeau à Gilles Duceppe et il continuera à le faire dans son rôle d'animateur et de futur député.
Le retour à la politique active de Gilles Duceppe est une nouvelle réjouissante pour tous ceux qui combattent le fédéralisme canadien et ses zélés propagandistes que sont les députés des partis fédéraux. Sa longue expérience politique redonnera confiance aux souverainistes désabusés et relancera l'espoir. Son action s'inscrit dans une nouvelle conjoncture où lui aussi aura les coudées plus franches pour mettre le projet d'indépendance au cœur de la campagne électorale. Par le passé, il a été entravé par la stratégie péquiste de la gouvernance souverainiste qui confinait son discours à une logique provincialiste. Avec l'élection de P.K. Péladeau, la donne a changé, le projet souverainiste n'est plus relégué aux oubliettes comme une ambition honteuse, il a été remis sur le devant de la scène et cela permettra au Bloc de tenir un discours plus cohérent.
Le rôle du Bloc est de promouvoir l'intérêt national du Québec et pour cela il doit affirmer que cet intérêt passe par l'indépendance. Il doit offrir aux Québécois souverainistes la possibilité de voter selon leur conviction et il doit faire élire des députés qui démasqueront la duplicité des députés et des partis qui représentent le Canada au Québec.
Le rôle du Bloc est de combattre l'ambivalence historique des Québécois à l'endroit du régime politique canadien. Il revient au parti qui œuvre sur la scène fédérale de dévoiler les traquenards de l'idéologie canadienne et de montrer comment le fédéralisme nuit aux intérêts du Québec et entrave nos capacités de développement. C'est ainsi que le Bloc peut paver la voie de l'accession à l'indépendance, en faisant la pédagogie critique du fédéralisme.
Il faut partir du principe que les Québécois qui votent aux élections fédérales sont les mêmes qui votent aux élections québécoises et qu'il y a un effet de vase communicant sur le plan idéologique. Chaque Québécois qui vote pour un parti fédéraliste renforce l'emprise politique du Canada sur les esprits des Québécois. Chaque fois qu'un député fédéraliste intervient dans le débat public il devient un agent actif de l'État canadien au service de la domination canadienne.
Voter pour un des partis fédéralistes c'est consentir à la subordination politique des Québécois. Voter pour le Bloc c'est le premier geste de rupture avec le Canada. Cela signifie refuser de se soumettre à la volonté du Canada. La mission du Bloc est de combattre la supercherie canadienne qui consiste à utiliser le vote des Québécois pour cadenasser la nation québécoise. Ne laissons pas ceux qui parlent au nom du Canada nous représenter.
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