PKP et l'indépendance nationale

Une force s'est levée

On se crache dans les mains et on finit le travail

Une force s’est levée

Une force s’est levée. Nous l’avons sentie vendredi soir au Centre des congrès de notre capitale nationale. Élu à la tête du Parti Québécois selon le mandat clair et fort qu’il avait appelé de ses vœux, Pierre Karl Péladeau a parlé d’une belle voix sonore et puissante, avec cette assurance de l’homme qui comprend avec certitude et confiance la voie sur laquelle il veut mener le Québec.

Ce fut ô combien rafraîchissant. Nous avions presque oublié cette parole libératrice, dépoussiérée de ses vétustes et suicidaires canons de «la bonne gouvernance» et des «conditions gagnantes». Avec ce leader, le PQ retrouve sa véritable raison d’être, la seule qui puisse lui donner la force d’avancer et de sortir la nation engoncée dans les lourdeurs du «confort et de l’indifférence», celle de faire l’indépendance nationale.

Fini les égarements par quatre chemins. Il ne faudra pas attendre longtemps d’ailleurs pour que les fédéralistes usés et le PLQ radoteur ne reviennent à la charge avec la proposition ô combien saugrenue d’avoir à choisir entre le référendum et l’économie. Que cela est simpliste! Que cela est réducteur et démagogique, comme si les Québécois étaient tous des benêts guidés par la peur éternelle de s’assumer et par le refus de grandir, de prospérer! Le PQ et son nouveau chef ont trois ans pour déconstruire le langage des fourbes et en démontrer toute la vacuité. Ils ont trois ans pour nous sortir d’un engourdissement létal qui nous mène inexorablement à la «dépossession tranquille».

Ohé les braves! Nous n’avons pas sué 400 ans pour nous retrouver Gros-Jean comme devant.

Eh bien oui!, répondrons-nous aux vendeurs du temple. Oui, il y aura un jour un référendum afin de choisir entre la servitude ou la maîtrise totale des champs de l’agir politique; il y aura un jour un référendum parce que cela est normal, parce que cela est démocratique, parce que cela participe du respect qu’une formation politique nourrie de démocratie se doit d’avoir envers les citoyens du Québec, envers tous les citoyens du Québec. Nous respecterons toujours la volonté du peuple, a rappelé hier soir Pierre Karl Péladeau. Alors pour la peur, non merci.

Il n’y a rien de négatif dans l’indépendance, comme le disait il n’y a pas si longtemps le président islandais à la face même d’un Philippe Couillard rouge de surprise sur le point de s’étouffer. Et tout le message lancé ce 15 mai historique par Pierre Karl Péladeau nous rappelle cette vérité.

Les paroles prononcées par PKP ce soir-là sont les avant-courriers du travail qui doit être accompli pour nous faire avancer, pour plus de justice sociale, plus d’équité, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, pour le choix viscéral que nous avons fait de vivre en français, pour l’essor de cette économie nullement solvable dans l’ordre pétrolier canadien, pour dire oui à ce que nous sommes au fond de nos tripes. C’était bon à entendre pour tous ceux qui ont la profonde conviction que le Québec a plus qu’il ne faut pour participer au concert des nations en tant qu’État prospère, pacifique et démocratique. L’appel de PKP à nos voisins du continent nord-américain à cet égard fut des plus pertinents car il était empreint de fraternité. Voilà le pays que nous voulons.

Nous ne croyons pas, à Vigile, que Pierre Karl Péladeau soit un sauveur. Laissons ces images puériles aux caricaturistes et aux pisse-vinaigre. Nous pensons que le message que le nouveau chef nous a transmis – en appelant notamment à l’unité des forces indépendantistes – est celui d’une refondation de la cause indépendantiste loin des chemins de traverses qui nous ont trop longtemps éloignés de l’essentiel. «Point à la ligne», a tranché PKP.

C’est comme si, vingt ans après, le message de Jacques Parizeau au soir du dernier référendum était enfin compris. Souvenez-vous : «On se crache dans les mains et on recommence». PKP, par le ton et le contenu de son discours, y a cependant ajouté quelque chose qui irait comme suit : on se crache dans les mains et on finit le travail.


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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 juin 2015

    Il semble qu'on commente de moins en moins...
    Vigile.net perdrait-il de la visibilité?
    Avons-nous le choix d'investir dans l'avocate ou dans la publicité?