Une fiction dans un décor

John Furlong - l'inimitié canadian

Dix pages pour s'expliquer sur l'absence du français à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Vancouver. Beaucoup ou peu? Mensonger selon les témoignages. Mais surtout pathétique.
En début de semaine, le Canada anglais a été gratifié d'une narration exhaustive de monsieur Furlong sur son expérience de président et d'organisateur en chef des jeux olympiques de Vancouver. Une tache dans cette épopée mémorable: le français.
Monsieur Furlong semble avoir d'immenses qualités et de grandes capacités. Pour conduire au port semblable bateau il ne faut certes pas être dépourvu d'habiletés. Alors le français? Que s'est-il passé?
Monsieur Furlong est un homme d'affaires. Il n'est ni idéologue, ni politicien. C'est un gestionnaire aguerri. Genre "pratique". Alors, le français? Le cadet de ses soucis. Et pour cause. En Colombie Britannique, le français est une langue très très seconde. La septième en fait, après le mandarin, le pendjabi, le coréen, le tagalog (Philippines), le vietnamien et le perse. Alors lui demander, à lui, le président du Comité Olympique de Vancouver de faire de la place au français, c'est comme lui demander de prévoir à la table d'honneur une chaise pour le livreur.
Il n'y a pas qu'en Colombie Britannique où le francais n'est pas la langue seconde. En Ontario également. Le français y est la troisième langue, après le chinois. Et c'est ainsi dans tout le Canada, Canada bilingue? Une fiction. Sauf en Acadie. Le reste c'est du décor. Du toc. Pas surprenant alors que des gens sérieux comme monsieur Furlong résistent à faire du théatre.
Mais alors ce monsieur Furlong devrait s'assumer. Il devrait dire tout haut ce qu'il ressent tout bas. Que ce Canada est une supercherie. Qu'il n'existe pas. Et que ceux qui prétendent que le français y rayonne sont des hypocrites !
En lieu et place, un an après, Furlong cherche des coupables. Et il en trouve. Quelle chance, ils sont Québécois! Et ils ont pour noms, Gilles Vigneault et Réjean Tremblay. Et voilà les victimes devenues coupables. Comme dans toutes les histoires coloniales.
Et nous allons tolérer encore longtemps que la Cour suprême de cette nation mette ses gros doigts dans notre politique linguistique?


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