Une de plus

Le cercle vicieux : colonisation, résistance, répression

Il y a eu les accords d'Oslo, puis les négociations de Madrid, la déclaration de Taba, les pourparlers de Wye Plantation, l'entente de Charm el-Cheikh, le sommet de Camp David, quoi d'autre? La Feuille de route dessinée à quatre. Autant de documents balisant les termes d'une paix négociée entre Israéliens et Palestiniens. À cette liste, non exhaustive évidemment, s'est ajoutée la rencontre d'Annapolis, qui s'est poursuivie ces jours-ci en Israël comme en Cisjordanie.
Foi d'Éhoud Olmert, premier ministre israélien, foi de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, et foi du président Bush, cette fois-ci est la bonne. Dans un an, il y aura à la frontière d'Israël un État palestinien qu'on promet viable. On veut bien croire qu'un terme va être mis à cette guerre qui ressemble à une guerre de Cent Ans, mais bon... On espère qu'au moment de mettre sous presse, soit après l'envol de Bush pour le Koweït, des maçons israéliens ne sont pas en train de construire une autre colonie et que des militants du Hamas ne sont pas en train de lancer des roquettes sur le nord d'Israël. Passons.
Si l'intention finale du ballet diplomatique en cours est la même, grosso modo, que celles des tentatives évoquées plus haut, il reste qu'elle présente deux ou trois singularités de poids. Tout d'abord, du côté palestinien, c'est la première fois que la cause est défendue par quelqu'un d'autre que Yasser Arafat. Il s'agit évidemment d'Abbas, qui, à la différence de son prédécesseur, doit composer avec un coefficient de difficulté passablement élevé.
En effet, même s'il a été élu président, il n'est plus maître de la situation qui prévaut à Gaza, où domine un Hamas qui ne veut pas reconnaître le droit à l'existence d'Israël. Le hic, c'est que, sans dialogue avec les islamistes, on se demande comment Abbas va agir pour les empêcher d'obtenir ce qu'ils souhaitent. Quoi donc? Aucune paix.
L'autre trait distinguant le présent accord de celui de Camp David, par exemple, réside dans la méthode de travail choisie. À ce propos, Bush a clairement indiqué qu'il n'est pas question de s'impliquer directement dans les négociations. C'est à Olmert et à Abbas d'y voir. C'est à retenir, ces pourparlers vont s'amorcer alors que chaque partie connaît, à la suite de récentes discussions, ce que l'autre peut faire et ne peut pas faire, ce qu'il souhaite et ce qu'il ne souhaite pas. Et ce, sur des sujets aussi délicats et centraux que le statut de Jérusalem, les frontières de la Palestine et le retour des réfugiés. En ce qui concerne ce dernier élément, Bush s'est engagé à créer un fonds international d'indemnisation.
Cela étant, les optimistes font le pari que, les acteurs concernés affichant une bonne volonté qui faisait défaut à leurs prédécesseurs, les chances de succès sont plus grandes. Ici et là, on n'a pas manqué de souligner qu'à la différence d'Arafat et d'Ariel Sharon, Abbas et Olmert sont beaucoup moins enclins à l'unilatéralisme. On ne demande qu'à les croire.


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