Une campagne électorale ethnique

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Le régime libéral en pleine panique : quiconque s'oppose à lui sera traité de raciste

Le ministre des Finances Carlos Leitao veut être réélu comme ses collègues du PLQ. Devant des sondages si inquiétants, celui qui a réussi à se mettre à distance des attaques virulentes contre le gouvernement a décidé de déstabiliser la CAQ, qui pourrait être élue le 1er octobre.


Il a donc quitté le terrain des finances où ses succès sont indiscutables pour descendre dans la politique remplie de pièges à ours. Dans une entrevue à la Gazette, il a reproché à la CAQ de François Legault de pratiquer le nationalisme ethnique.


La sortie de Carlos Leitao est annonciatrice du contenu de l’argumentaire libéral contre l’adversaire le plus redoutable.


Les derniers sondages prévoient 17 % seulement de votes francophones au parti libéral, ce qui signifie que les libéraux s’adresseront aux anglophones et aux allophones. Ceux-ci ont tendance à considérer le nationalisme québécois dans les mêmes termes que monsieur Leitao.


Attaques


Le nationalisme québécois a le dos large. L’associer à l’ethnicité et au racisme est un pas que franchiront sans état d’âme nombre d’électeurs libéraux. Le PLQ aurait sans doute préféré que le Parti québécois soit son adversaire principal avec sa menace même lointaine d’un référendum. Ayant perdu cet atout indéniable de campagne électorale, le PLQ tirera à boulets rouges — c’est le cas de le dire — sur le nationalisme. L’ajout du mot « ethnique » ou « raciste » pimentera les attaques, mais le rejet du nationalisme au profit du communautarisme sera un thème majeur du PLQ pour être reporté au pouvoir.


Le gouvernement libéral rejette le nationalisme et le Québec annonce ainsi des lendemains qui ne chanteront plus. Ou ils chanteront en anglais.


Comment Carlos Leitao, d’origine portugaise, peut-il déclarer que les nationalistes « ethniques », comme il désigne la majorité des Québécois, « considèrent que la majorité française est attaquée par tous ces étrangers » ? S’inclut-il parmi les Québécois ou les étrangers ? S’est-il senti attaqué au cours de sa remarquable carrière qu’il a pu poursuivre dans les institutions québécoises où il a été accueilli et reconnu pour ses talents ?


Tremplin nationaliste


Le nationalisme québécois a été le tremplin qui a propulsé des générations de bâtisseurs, d’entrepreneurs, de banquiers, le fameux Québec inc. vers le succès personnel et collectif.


Il faut s’inquiéter de la prochaine campagne électorale. Si les libéraux en vue comme Carlos Leitao succombent à la démagogie ambiante et ressortent à l’endroit de la CAQ, un parti ouvertement fédéraliste, des épouvantails comme le nationalisme ethnique ou raciste, les francophones doivent déjà préparer leurs armures afin de se blinder contre des coups bas permanents.


Car toute attaque diffamatoire contre les nationalistes francophones n’est pas un coup d’épée dans l’eau. Passera-t-on des mois à se défendre d’être bornés, racistes, anglophobes, « soufflant sur les braises de l’intolérance », pour reprendre la déclaration de celui qui est tout de même le premier ministre du Québec ? Celui-ci devrait savoir que s’il encourage une campagne faisant appel à la peur, jouant de l’irrationnel et visant les francophones, il provoquera une crise politique grave dont il devra assumer la responsabilité.