Sur cette tribune, le 5 mars, Michaël Lessard fustigeait Israël comme étant la seule entité responsable de ce qui se passe présentement dans la bande de Gaza — un territoire évacué par Israël en 2005. M. Lessard nourrit son argumentation de faits qui tendent sélectivement tous vers une accusation arbitraire d'Israël.
Qu'il me soit permis, à mon tour, de mentionner d'autres éléments fondamentaux que le représentant de Québec pour la paix préfère visiblement glisser sous le tapis.
Premièrement, des analyses du Jerusalem Center for Public Affairs [www.jcpa.org] illustrent qu'entre 2005 — année du retrait israélien décrété par Ariel Sharon — et 2006, le nombre d'attaques à la roquette en provenance de Gaza vers le territoire israélien a connu une hausse de 500%. Étant donné qu'Israël ne contrôle plus la frontière entre Gaza et l'Égypte, la quantité d'armes et d'explosifs infiltrés dans le territoire contrôlé par le Hamas a également connu une hausse vertigineuse. À ce chapitre, pas moins de 130 tunnels (connus) ont été recensés. Au lieu de poser les jalons d'un État moderne axé sur une action bénéfique rejaillissant sur ses citoyennes et citoyens, les dirigeants palestiniens préfèrent susciter et alimenter la confrontation armée.
Des pas vers la paix
Cela nous amène à considérer les pas effectués par Israël dans cette direction. En 1993, les accords d'Oslo laissaient présager un avenir prometteur aux Palestiniens. Pourtant, leurs dirigeants ont renoué avec la voie des armes. Celle-ci a culminé avec la seconde Intifada qui s'est notamment soldé par plus d'un millier de morts du côté israélien, sans compter les blessés et les dégâts. En 2000, Tsahal s'est retiré de la région méridionale du Liban. Le Hezbollah y est revenu en force et en a profité pour déployer une agression armée contre le territoire israélien qui débouché sur le conflit de 2006, dont les civils israéliens ont aussi fait les frais. Le retrait de la bande de Gaza il y a deux ans ne fait pas exception à cette règle. C'est à se demander qui souhaite véritablement la paix?
Rôle de Téhéran
Deuxièmement, un rapport récent de l'American Enterprise Institute [www.aei.org] expose la proximité entre les dirigeants du Hamas qui trônent à Gaza et la république islamique des Mollahs qui est au pouvoir en Iran. Véritable grand patron de la lutte armée contre Israël, le régime de Téhéran fournit de l'armement et un entraînement non seulement au Hamas mais également au Jihad islamique palestinien. Au surplus, le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad constitue le principal bailleur de fonds du Hamas.
Dans sa charte et ses actions, le Hamas souhaite clairement la disparition violente de l'État d'Israël. Il n'est donc pas étonnant que ses actions trouvent une oreille bien attentive à Téhéran, puisque Ahmadinejad appelle lui aussi la destruction d'Israël de ses vœux.
Troisièmement et finalement, il y a la dimension humaine israélienne. Cette escalade militaire, doublée d'une intention annihilatrice du Hamas et de l'Iran, hypothèque inévitablement la vie des Israéliennes et des Israéliens. Depuis 2001, moment des premiers lancements de projectiles en partance de Gaza, pas moins de 5500 obus et missiles ont atterri dans la région du Néguev.
En janvier dernier seulement, cette région a subi en moyenne 12 attaques quotidiennes. S'en est suivi un coût humain de plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés et de nombreux traumatismes. Maintenant que la ville de Ashkelon se situe à portée des roquettes palestiniennes, ce sont 250 000 personnes qui sont quotidiennement menacées. Pourquoi n'abordez-vous pas cet aspect dans votre défense des droits humains fondamentaux? Les Israéliens n'ont-ils pas aussi droit à la vie et à la sécurité? À la lecture de votre tribune, on serait facilement porté à croire le contraire.
S'il est un droit primordial que l'État d'Israël a acquis chèrement, c'est bien celui à la sécurité, à la survie. Et on ne saurait blâmer les dirigeants de Jérusalem de vouloir y veiller méticuleusement. Le contraire reviendrait tout simplement à cautionner les visées destructrices de ceux qui veulent rayer de la carte un membre de la famille des nations.
Confrontée à des ennemis intérieurs renforcés principalement par la république islamique d'Iran, Israël doit également répondre de ses actions devant des détracteurs qui lui refusent ce qui est pourtant accordé à tout autre État : la prérogative légitime de se défendre. Pour paraphraser Churchill, Jérusalem est forcé de combattre «avec les deux mains liées derrière le dos».
(Photo Reuters)
Marc Nadeau
Coordonnateur du [Projet pour l'avenir d'Israël->www.majoritesilencieuse.net]
LE SOLEIL - RÉPLIQUE
Une accusation arbitraire d'Israël
S'il est un droit primordial que l'État d'Israël a acquis chèrement, c'est bien celui à la sécurité, à la survie. Et on ne saurait blâmer les dirigeants de Jérusalem de vouloir y veiller méticuleusement, rappelle l'auteur.
Gaza: l'horreur de l'agression israélienne
Marc Nadeau4 articles
Doctorant à l'Université de Sherbrooke, l'auteur a porté les couleurs du Parti conservateur lors des dernières élections fédérales. Il est présentement coordonnateur du Projet pour l'avenir d'Israël (PAIX).
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