Un printemps chaud?

Bd6c76ce736fc5b332fb8f3df21e6415

Les sceptiques seront-ils confondus?






Les adversaires du gouvernement Couillard et de sa politique d’austérité veulent lui faire une jolie fête. Ce qu’ils veulent reproduire? Le printemps 2012. Celui des carrés rouges. Ils souhaitent le reproduire pour forcer le gouvernement à battre en retraite en mobilisant non plus seulement les étudiants, mais les syndiqués et tous les groupes touchés d’une manière ou de l’autre par les coupes gouvernementales.




Évidemment, ils ont le droit d’espérer. Mais ils rêvent probablement en couleur. Ils parviendront à organiser quel­ques manifestations. Peut-être seront-elles massives. Mais on les imagine bien mal convertir leur contestation en révol­te populaire et en mouvement de masse comme ce fut le cas avec le mouvement des casseroles quand des citoyens normalement occupés à leurs petites affai­res décidèrent de prendre la rue.




Autre contexte




Le contexte a changé. En 2012, le gouvernement Charest ne suscitait pas seulement la critique, mais le dégoût. Il levait le cœur à de grands pans de la population qui ne pouvaient même plus le voir en peinture. Ce gouvernement était usé et miné par une corruption systémique, révélée et confirmée dans le grand théâtre de la commission Charbonneau. Le pourrissement était tel que de grands pans du peuple rêvaient de se soulever.




Par ailleurs, 2012 avait comme déclencheur une crise étudiante. Le gouvernement Charest avait visé directement les étudiants universitaires. Et les étudiants sont probablement la seule catégorie socia­le à pouvoir ouvrir une guerre de position de longue durée avec le gouvernement. Généralement, ils n’ont pas encore d’enfants, de famille à nourrir, ils sont à l’âge idéaliste et ils peuvent se permettre le luxe du militantisme politique à temps plein.




Autrement dit, les étudiants ont les moyens, si l’enthousiasme les prend, de créer une crise sociale majeure. Pour l’instant, rien ne laisse croire qu’ils s’engageront dans cette voie. Évidemment, les plus radicaux, qui rêvent de jouer à la révolution tout en s’intoxiquant à l’anticapitalisme, vont courir à la première manifestation. Ceux-là ne rêvent qu’à la prochaine révolution. Mais le grand nombre pourrait bien cette fois passer son tour.




Et c’est normal. Il est bien que, de temps en temps, une société soit traversée par de grands mouvements de contestation. Ils rappellent aux gouvernants qu’ils ne peuvent pas tout faire, que tout ne leur est pas permis. Le peuple, en se révoltant, fait comprendre qu’il n’est pas une masse amorphe, un être docile et assoupi. Mais il ne peut pas se révolter chaque année. La vie ordinaire a ses droits.




Plus les hirondelles




Et il est bien possible que la population soit convaincue du nécessaire redressement des finances publiques. Évidem­ment, le gouvernement Couillard s’y prend bien mal et ne semble pas débordé de figures compétentes. Il n’en demeure pas moins que la population semble croire que le temps des grandes réformes économiques est venu et elle semble disposée à donner sa chance à celui qui les mènera.




Il se pourrait bien que ce printemps, on entende davantage les cris des hirondelles que le bruit des casseroles.




 



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé