Un poste créé sur mesure pour réaffecter une haute fonctionnaire

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Flagrant délit de patronage libéral

(Québec) En pleine période d'austérité budgétaire et alors que le gouvernement a décrété un gel d'embauche dans la fonction publique, un nouveau poste au ministère du Tourisme a été créé afin de réaffecter l'ex-responsable des communications du gouvernement Charest, Marie Claire Ouellet.
Mme Ouellet s'est jointe au Ministère le 14 octobre à titre de «conseillère stratégique au bureau du sous-ministre», indique le porte-parole du ministère du Tourisme, Denis Simard. «Le poste qu'elle occupe est un nouveau poste», précise-t-il. Le salaire de la fonctionnaire s'élève à 190 840 $. À titre de comparaison, celui du premier ministre, Philippe Couillard, est de 184 398 $.
M. Simard souligne que bien que Marie Claire Ouellet occupera un nouveau poste au Tourisme, celui-ci n'est pas «additionnel» pour le gouvernement du Québec puisqu'elle est une employée permanente faisant déjà partie des effectifs. «Il est à noter que le gel d'embauche n'empêche pas les mouvements de personnel entre ministères», ajoute le porte-parole.
Dans ses nouvelles fonctions, Marie Claire Ouellet a notamment pour tâche de conseiller le bureau du sous-ministre sur plusieurs dossiers, dont celui de la révision du modèle d'affaires et de gouvernance de l'industrie touristique, explique M. Simard.
Mise au rancart par les péquistes
Lorsque Pauline Marois a été élue à la tête du gouvernement en 2012, la haute fonctionnaire avait été remplacée aux communications gouvernementales par l'ancien attaché de presse de l'ex-premier ministre péquiste Bernard Landry, Hubert Bolduc. En novembre de la même année, Marie Claire Ouellet avait hérité pour deux ans d'un poste à l'Office du tourisme de Québec, une nomination qui avait fait des vagues.
Elle avait ainsi été «prêtée» à la Ville de Québec pour prendre la relève de Daniel Gagnon à titre de responsable du marketing et de la mise en marché de la ville comme destination. Ce dernier touchait 120 000 $ annuellement tandis que Mme Ouellet était payée 182 975 $. Le maire Régis Labeaume avait qualifié son embauche d'«aubaine» pour la municipalité. «Quand il y a un changement de gouvernement, le poste des communications est assez stratégique. Alors ils nous ont dit qu'ils voulaient bien traiter Marie Claire Ouellet. Ils nous ont demandé si on avait des besoins en nous disant que ça ne coûtait pas un sou, avait affirmé M. Labeaume. Alors on a trouvé un besoin!»
Puisque M. Gagnon ne quittait pas ses fonctions avant le mois de juillet 2013, il a côtoyé Mme Ouellet pendant une période de huit mois. Le porte-parole de la Ville de Québec, Jacques Perron, avait soutenu qu'une aussi longue transition n'était pas inhabituelle. «Ce n'est pas exceptionnel. J'ai vu ça dans d'autres secteurs», avait-il expliqué. L'Office du tourisme assurait pour sa part qu'il n'y avait pas de doublon puisque Daniel Gagnon veillerait à boucler ses dossiers.
L'actuel directeur, André Roy, confirme qu'une nouvelle personne a été embauchée pour remplacer Mme Ouellet. Il s'agit de Manon Colette. La période de transition a cette fois été très courte, soit «une semaine ou deux», selon M. Roy. Il souligne avoir entretenu de «très bonnes relations» avec Mme Ouellet qui a été une employée «très utile».
Avant de grossir les rangs de la fonction publique en 2005, Marie Claire Ouellet avait travaillé pendant 10 ans au bureau de Québec de la firme de relations publiques National. Elle a aussi été attachée de presse de l'ex-ministre libéral Marc-Yvan Côté et journaliste à TQS, Radio-Canada et CJRC. Il a été impossible de la joindre lundi.


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