Cap sur l'indépendance

Un nouveau drapeau

À image régionale ou plurinationale ?

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Tribune libre

Une mascotte, un fou du roi avec ça !

Alain Dubuc en 2011 écrivait dans les circonstances du temps que « si le PQ était une entreprise, on pourrait dire qu’il a quatre problèmes : son PDG, sa marque, son produit et son marché. » Merci Alain !

Suite à la démission de Mme Marois en avril 2014, en mai 2015 le PQ s’est donné un nouveau chef. Fort bien ! PDG ? Où en est le PQ pour sa marque, son produit, son marché ? Après proche un ans, je n’en sais pas plus long qu’avant là-dessus suite à son dernier Conseil national et au renouvellement pour trois ans de ma carte. Mais là n’est pas la question.

Depuis son échec d’avril 2014 peut-être, depuis mai 2015 certainement, le PQ a abandonné l’idée qu’il détenait seul la maîtrise d’oeuvre de l’indépendance politique du Québec pour se concentrer sur son rôle d’opposition officielle. Le nouveau est qu'il l'avoue honnêtement. La priorité se maintient à la prise du pouvoir en 2018, majoritaire de préférence ou avec d’autres, s’il n’y a pas moyen de faire autrement. Pierre Karl Péladeau l’a laissé entendre dans son discours de la victoire et ensuite.

L’impulsion indépendantiste provient maintenant depuis février 2016 d’Option nationale et de son chef Sol Zanetti. La maîtrise d’oeuvre me semble s’organiser à OUI-Québec avec l’IRAI comme pourvoyeur d’arguments, Vigile comme salon littéraire Internet et le PQ avec une provision respectables d’élus expérimentés à évaluer d’ici le congrès de juin 2017 par les autorités en place, leurs électeurs.

Ce qui est bon pour Pitou étant bon pour Minou, OUI-Québec selon Alain aurait trois problèmes, celui de la présidence du Conseil d’administration étant résolu depuis septembre 2015 en la personne de Claudette Carbonneau. Trois problèmes communs à ceux du PQ donc : une marque, un produit et un marché, et un problème propre, son financement…

La priorité pour le moment ne me semble pas être celle de réduire un mouvement de retraités et moins au charisme d’un seul chef mais à un partage du travail et de ces retombées politiques entre des dizaines et des dizaines de patriotes, de millions et de millions de citoyens, dont il sera toujours temps d’en retenir une équipe officielle chapeautée d’un triumvirat de tout sexe plurinational.

C’est pourquoi, il me semble essentiel d’ouvrir un débat sur ce que sera le Québec dans une régénération, 30 ans. Côté structure, j'ai connaissance de deux projets de pays : l’un sur vidéos et PDF, Liberté-Nation de Guy Bertrand, à image plurirégionale, 2011, officiellement, mais …; l’autre en livre, La souveraineté du Québec : Hier, aujourd’hui et demain, 2009, aussi à image plurirégionale mais moins intensément.

Et pour ce, quoi de mieux que d’amorcer une aventure de conception de drapeau, au modèle du drapeau des États-Unis, avec des bandes de couleurs nationales et des pointes de couleurs régionales.

À moins que vous ne préféreriez une mascotte ou un fou du roi.

P.S. S’il faut l’écrire, ce billet n’est pas une tentative de suicide assisté.


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7 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    18 mars 2016

    Je me doutais qu’il y avait une question de pierre ou de papyrus pour l’usage du terme nation. J’ai lu je pense il y a longtemps dans Géopolitique et avenir du Québec de J.R.M. Sauvé. Ce qui fait que votre commentaire ne me déçoit pas, au contraire. Affirmer :
    « … pays plurinational : le groupe des Premières-Nations, le groupe des Deuxièmes et compagnie, le groupe des Troisièmes et compagnie. »
    c’était poser la question. Merci M. Verrier pour votre réponse !
    Je vais lire et possiblement revenir avec d’autres termes mais pas avant deux semaines.

  • Gilles Verrier Répondre

    17 mars 2016

    «Je vois qu’on s’entend sur l’importance de reconnaître le groupe des 11 Premières-Nations comme nation fondatrices dans un processus en trois cascades.»
    Au risque de vous décevoir, il n'y a pas de nations avant l'arrivée des Français. Vous faites de l'anachronisme. La concept de nation est un concept européen. Les collectivités antérieures étaient quoi ? Je laisse les ethnologues en discuter. Mais les collectivités dont il est question n'ont laissé aucun écrit dans la pierre ou le «papyrus». La sémiologie ne manquait pas mais n'était pas une écriture. Il est donc difficile de leur attribuer à postériori la nature nationale. Et encore moins de nation fondatrice. Pré-existante et contributrices oui. Dignes de respect, absolument. Le statut de nation récemment revendiqué en ce qui les concerne, grandement promu depuis l'essor du marxisme culturel (aussi appelé le politiquement correct), est un acquis chez eux de la colonisation européenne. En tout cas, le caractère national de ces populations ne remonte pas à l'ère pré-champlain.
    Sous l'empire d'un État national, les nationalités peuvent être reconnues, certes, Mais leur existence ne peut être magnifiée au point de faire disparaître l'essence de la nation véritablement fondatrice et historiquement structurante, comme vous semblez le faire.
    En ce qui concerne les peuples pré-européens d'Amérique, leur intégration de gré ou de force à l'euro-américanité était inévitable. Comme l'histoire et l'actualité en font foi. Il reste à se positionner. Savoir si cette intégration était mieux servie par l'alliance égalitaire avec les Français et les Canayens (de gré) ou si elle a été mieux servie par le système d'apartheid des réserves mis en place par les vainqueurs de la Guerre de sept ans (de force) ?

  • Robert J. Lachance Répondre

    15 mars 2016

    Salut Pierre,
    C’est sûr que graduer de région à pays, 17 régions d’un coup, ça prenait un patriote plus ambitieux que moi, pour investir dans ce projet révolutionnaire et original.
    Il nous donne dans son projet Liberté-Nation jusqu’à 2030 pour accomplir. Ça pourrais se faire une région à la fois, au moment jugé opportun par les bonnes personnes qui seraient aux bonnes places, aux bons moments, comme pour la [sécession de la Norvège->https://www.youtubhttps://fr.wikisource.org/wiki/La_Sécession_de_la_Norvègee.com/watch?v=n0pM7RQDX38] en 1905.
    S’il visait les régions, pourquoi a-t-il intitulé ce projet Liberté-Nation ? J'aurais mis un s à Nations, pour inclure les Premières et le groupe des Troisièmes ?
    je ne souhaite pas de débat sur ce projet, un simple coup d’oeil; plutôt un débat dans l'immédiat à celui plus abordable de La souveraineté du Québec : Hier, aujourd’hui et demain, chapitre VIII, Jacques Parizeau, 2009.
    Je ne vois pas l’indépendance politique du Québec comme une revanche sur le passé mais comme un pas de géant vers l’avenir à trois groupes de nations, un incontournable pour un confortable OUI à 60 %.
    Ma priorité d’action pour 2018 est la tenue d’un référendum d’initiative populaire, à la demande d’au moins 250 mille signataires, sur l’adoption d’un mode de scrutin visant à améliorer la représentation des gens de mon pays. Un sondage donne fortement gagnant.

  • Pierre Desfossés Répondre

    14 mars 2016

    Bonjour monsieur Lachance,
    Que dans un Québec indépendant on repense en profondeur le statut politique des régions, j'ai toujours trouvé cela plus que souhaitable et même nécessaire. Cette idée générale me suffit pour l'instant . Je ne souhaite pas qu'on s'engage à ce sujet dans des débats interminables qui nous font perdre de vue l'essentiel comme cela nous est arrivé avec la question du référendum. On voit ou cela nous a conduit.
    Que le Québec indépendant pour lequel nous militons devienne un état plurinational plutôt qu'un état unitaire, républicain, laïc, de langue française, qui assure la continuité de notre histoire et de notre culture, ne me souri pas vraiment. Mais je veux bien en explorer le concept. Concrètement cela ressemblerait à quoi? Parlons-en au plus vite avant que les élections de 2018 s'imposent comme priorité d'action dans l'immédiat.

  • Robert J. Lachance Répondre

    14 mars 2016

    Serge Jean a écrit ici ailleurs en commentaire à Lettre aux indépendantistes de Pierre Cloutier :
    … Quant aux anglais, ils n’ont rien fondé ici, ils se sont contenté d’envahir de tout voler, oui voler, détruire, diviser, réserver, brûler et nous empêcher d’exister par tous les moyens possibles, jusqu’à aujourd’hui. Ils ne peuvent donc pas, être considérés historiquement comme des fondateurs au Québec mais bien comme des conquérants destructeurs sans scrupules.
    J’ai écrit dans un commentaire ici précédemment donc ci-dessous :
    L’invention d’un drapeau vient loin dans mes priorités mais je trouve que notre fleurdelisé ne tient pas la route d’un projet de pays plurinational : le groupe des Premières-Nations, le groupe des Deuxièmes et compagnie, le groupe des Troisièmes et compagnie.
    Je vois qu’on s’entend sur l’importance de reconnaître le groupe des 11 Premières-Nations comme nation fondatrices dans un processus en trois cascades. On s’entend sur l’évidence du groupe des nations francophones comme deuxième fondateur. On ne s’entend pas sur la reconnaissance du groupe des nations anglophones comme troisième fondateur.
    Je pense qu’il y a lieu de distinguer les Anglais Irlandais, Écossais qui : « n’ont rien fondé ici, ils se sont contenté d’envahir de tout voler, oui voler, détruire, diviser, réserver, brûler et nous empêcher d’exister… » des Anglais Irlandais, Écossais qui ont colonisé les Cantons-de-l’Est, fondé Sherbrooke, peuplé le Haut-Richelieu, colonisé j’imagine le West Island de Montréal, fondé l’Université McGill, La Sun Life, la Brasserie Molson, le Canadien National et le Canadien de Montréal.
    Les "et compagnie" sont pour les immigrants qui viennent s'ajouter et s'intégrer aux francophones ou aux anglophones. je n'ai pas mis de et compagnie pour les Premières-Nations, j'ignore si elles se régénèrent aussi comme les francophones et les anglophones en partie par l'immigration.

  • Robert J. Lachance Répondre

    13 mars 2016

    « La priorité des priorités pour l’instant, c’est la préparation en vue des élections de 2018. »
    On peut marcher et imaginer loin devant en même temps, pour ne pas écrire marcher et mâcher de la gomme.
    Au sujet de ces élections, que seront-elles si les gens du pays, pour ne pas écrire le peuple, 250 mille Québécois minimum, réclamaient d’ici là par pétition un référendum d’initiative populaire sur un changement de notre mode de scrutin ?
    Un tel référendum serait gagné d’avance. [Un sondage->http://www.fil-information.gouv.qc.ca/Pages/Article.aspx?idArticle=2304085305
    ] indique que 70 % des Québécois y serait favorable. Le présent gouvernement songerait, pour en éviter les frais, à procéder de son initiative, avant 2018. S’il ne le faisait pas, il serait perdu; s’il prend les devants, il fera le changement au maximum en sa faveur, il est majoritaire.
    Pas question d'en réclamer un pour l'instant sur l’exercice, par procuration de parents le temps qu’il faut bien entendu, du droit de vote des moins de 18 ans, dès la naissance.
    Concernant encore les élections de 2018, je viens de relire Liberals forever ? Yes et Non de Jean-François Lisée.
    L’invention d’un drapeau vient loin dans mes priorités mais je trouve que notre fleurdelisé ne tient pas la route d'un projet de pays plurinational : le groupe des Premières-Nations, le groupe des Deuxièmes et compagnie, le groupe des Troisièmes et compagnie.

  • Pierre Desfossés Répondre

    12 mars 2016

    Bonjour monsieur Lachance,
    à ma grande surprise, une première réaction à votre texte a été bloquée. Je reformule. Votre idée de lancer une démarche pour l'invention d'un nouveau drapeau du Québec des régions me semble une mauvaise idée pour le moment. La priorité des priorités pour l'instant, c'est la préparation en vue des élections de 2018. Le PQ seul ou en coalition doit reprendre le pouvoir ! C'est un incontournable, un absolu! Débattre dans ce cadre du Québec que l'on veut, fort bien. Mais ne jamais perdre du vue que c'est l'ndépendance politique du Québec qui est la clé de voûte de notre projet de société et qui lui donne tout son sens.
    Pierre Desfossés