Cap sur l'indépendance

Constitution du Québec

Lutte aux inégalités

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Tribune libre

Dans Se remettre en marche ailleurs ici, Gilbert Paquette retient l’idée d’un vote majoritaire (50 +1 %) des électeurs pour des candidats favorables à l’indépendance, peu importe quel parti politique ces candidats représentent, comme indicatif de leur volonté que le Québec gradue de province à pays. Quelque chose comme une élection référendaire. Mandatoire ?

En commentaire, Claude Bariteau expose que viser 50 % + 1 d’appui des électeurs à l’indépendance sans chercher en même temps l’élection d’une majorité de députés indépendantistes lui apparaît peu sérieux.

Personnellement, viser 50 %, c’est risquer une chance sur deux de succès, je suggère viser 60 %, mais là n’est pas la question.

Gilbert rétorque à Claude : « Ma solution : on s’en remet au peuple par une démarche constituante fondée sur la souveraineté populaire et le droit du peuple de choisir son statut politique, un vaste débat de société qui vise à briser l’impasse, un débat dans lequel tous les arguments seront confrontés et qui vise justement à construire ces deux majorités. »

Une voix - Fort bien !

Vous connaissez sans doute ce premier paragraphe de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique.

Nous proclamons les vérités qui suivent comme évidentes en elles-mêmes, que tous les hommes sont nés égaux, qu’ils sont dotés par leur Créateur de droits inaliénables,

que parmi ceux-ci se trouve la Vie, la Liberté et la poursuite du bonheur,

que pour sécuriser ces droits, les gouvernements sont institués parmi les hommes, obtenant leurs justes pouvoir du consentement des gouvernés,

que lorsque quelque forme de gouvernement que ce soit empêche l’atteinte de ces buts, il est du droit du Peuple de le modifier ou de l’abolir, et d’en instituer un nouveau, faisant reposer ses fondations sur des principes tels et organisant ses pouvoir d’une forme telle qu’ils lui semblent plus aptes à assurer sa sécurité et son bonheur…

Cette déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, 4 juillet 1776, est inspirée en partie de la déclaration des droits de l’État de Virginie datée du 12 juin 1776, rédigée par un comité de cinq personnes, sous la direction de Thomas Jefferson.

En 1995, dans un livre intitulé La Juste Inégalité : Essai sur la liberté, l’égalité et la démocratie, Robert Dutil en propose une mise à niveau renversante de son invention pour plus de justice :

Nous proclamons les vérités qui suivent comme évidentes en elles-mêmes, que tous les hommes et toutes les femmes sont nés inégaux, qu’ils sont dotés par leur Créateur de capacités intellectuelles et physiques dissemblables, qu’ils sont plongés à leur naissance dans des milieux sociaux et culturels disparates, et qu’ils ne bénéficient donc pas des mêmes chances.

La justice réclame toutefois que soient reconnus à tous des droits inaliénables, parmi lesquels se trouve la vie, la liberté et la poursuite du bonheur. Les gouvernements sont institués parmi les humains, obtenant leurs justes pouvoir du consentement des gouvernés, pour sécuriser ces droits, pour permettre une juste égalité des chances, pour encadrer la collaboration entre les citoyens et pour s’assurer que les inégalités économiques et sociales soient au plus grand bénéfice des plus désavantagés.

Lorsque quelque forme de gouvernement que ce soit empêche l’atteinte de ces buts, il est du droit du Peuple de le modifier ou de l’abolir, et d’en instituer un nouveau, faisant reposer ses fondations sur des principes tels et organisant ses pouvoirs d’une forme telle, qu’il lui semblent plus aptes à assurer sa sécurité et son bonheur.

« … pour s’assurer que les inégalités économiques et sociales soient au plus grand bénéfice des plus désavantagés. » Ce bout de phrase est une mise en application du premier alinéa du second principe de John Rawls dans Théorie de la justice, 1987. « Les inégalités économiques et sociales doivent être telles qu’elles soient : a) au plus grand bénéfice des plus désavantagés, dans la limite d’un juste principe d’épargne, … ».

Pour qui ne connaît pas John Rawls, en traite brièvement mais substantiellement dans un billet sur la liberté individuelle.

Quand il a écrit La Juste Inégalité, Robert Dutil ne disposait pas du livre d’Amartya Sen .

ni de celui de Martha Nussbaum : Comment créer les conditions d’un monde plus juste.

Robert Dutil a été Ministre à 5 titres sous le Gouvernement Robert Bourassa de décembre 1985 à janvier 1994. Il ne s’est pas présenté à l’élection de 1994. Il a été Ministre à deux titres sous le Gouvernement Jean Charest de décembre 2008 à septembre 2012. Dans l’Opposition officielle après septembre 2012, il a été Leader parlementaire, Porte-parole à trois titres. Sous le Gouvernement Philippe Couillard après avril 2015, il a été Membre de deux commissions et du Bureau de l’Assemblée nationale, avant de démissionner avec sans prime de départ, pour aller s'occuper d'autres "vraies affaires".


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3 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    12 mars 2016

    J'essais de vous procurer mon tableau en le mettant en lien plutôt qu'en fichier joint.
    Il est logé chez Wordpress dans l'espace réservé à mon blogue.
    [bouchard 160226.001.jpeg->https://laqueste.files.wordpress.com/2014/08/bouchard-160226-001.jpeg]
    Chez Vigile, je crois que son nom est : speculations_160302.001-8b392.jpg
    Chez Vigile, je crois que le nom du tableau de Pierre Bouchard est : grille2ref-8b20c.jpg
    Je ne sais pas comment mettre en lien à partir de la mémoire de Vigile, d'un espace qui s'appellerais cache-vignettes.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2016

    J'oubliais...
    Merci beaucoup monsieur Lachance pour cette autre contribution. Votre texte et les liens fournis éclairent mes lanternes... une fois de plus :)
    Par ailleurs, il serait opportun et utile que nous puissions avoir accès à vos grilles d'analyse comparative (votre grille et celle de Pierre Bouchard) http://vigile.net/Referendum-initiateur-ou .

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2016


    "«L’objectif du développement mondial, tout comme l’objectif d’une bonne politique intérieure, est de permettre aux individus de mener des vies pleines et créatives en développant leur potentiel et en créant une vie sensée, qui exprime la dignité humaine, égale pour tous. En d’autres termes, le véritable objectif du développement est le développement humain; les autres approches et mesures [dont le PIB] ne fournissent au mieux que des approximations pour le développement [et la qualité] de la vie humaine (…)» Martha Nussbaum
    La marche est commencée...