Un gouvernement minoritaire possible

Le vote demeure très volatile à 11 jours du débat des chefs

Québec 2007 - Sondages



Bourgault-Côté, Guillaume - Un premier gouvernement minoritaire au Québec depuis 1878 semble aujourd'hui possible. Le plus vaste sondage de l'actuelle campagne électorale, réalisé par Léger Marketing et dévoilé hier soir par TVA, confirme en effet le soutien à l'ADQ, les difficultés du PQ, l'avance stable du PLQ... et la grande fragilité des intentions de vote des électeurs.
Selon le coup de sonde Léger Marketing réalisé entre le 24 et le 28 février pour le compte de TVA, Le Journal de Montréal et The Gazette, le Parti libéral du Québec est maintenant crédité de 36% des voix, contre 29% pour le Parti québécois (ce qui serait son pire résultat depuis 1970), 25% pour l'Action démocratique du Québec, et 5% chacun pour Québec solidaire et le Parti vert. Quelque 3100 Québécois ont répondu au sondage, ce qui laisse une faible marge d'erreur de 1,8%, et ce,19 fois sur 20.
Selon ces Québécois, c'est Jean Charest qui ferait le meilleur premier ministre (30%), suivi par Mario Dumont (26%) et André Boisclair (19%). M. Dumont est ainsi le seul chef à être plus populaire que son parti.
Ce nouveau sondage tend à montrer qu'après 10 jours de campagne, le vote des Québécois commence à se cristalliser. Lundi, un autre sondage Léger Marketing -réalisé entre le 21 et le 24 février et publié cette fois dans Le Devoir- indiquait des résultats relativement semblables à ceux rendus publics hier soir: 37% pour le PLQ, 28% pour le PQ et 24% pour l'ADQ. Mille personnes avaient alors répondu.
La montée des troupes de Mario Dumont se mesure mieux en reculant dans le temps. Jeudi dernier, La Presse publiait un sondage Crop mené du 15 au 20 février, qui créditait le PLQ de 35% des intentions de vote, contre 32% pour le PQ et 18% pour l'ADQ.
En entrevue au réseau TVA hier soir, le sondeur Jean-Marc Léger faisait ainsi remarquer que «si on avait des élections aujourd'hui, on aurait [probablement] un gouvernement minoritaire», le premier de l'ère moderne au Québec. À 25% du vote, l'ADQ se trouve maintenant dans la «zone payante», dit-il, celle qui rapporte des députés.
Ce portrait pourrait toutefois changer du tout au tout d'ici la fin de la campagne. Le sondage d'hier montre effectivement que 45% des électeurs se disent prêts à changer d'idée d'ici le 26 mars, alors que 52% affirment avoir fait un choix définitif. Cette volatilité du vote est particulièrement inquiétante pour Mario Dumont: 52% des adéquistes d'aujourd'hui pourraient ne plus l'être dans trois semaines, selon Jean-Marc Léger. «Il y a peu d'indécis, note-t-il. Les gens savent pour qui ils votent... mais ils peuvent changer d'idée.»
Avec le sourire, le sondeur relève que le Québec de 2007 semble vouloir «voter libéral, avoir Mario Dumont comme premier ministre et appliquer le programme du PQ».
En 1878, le fragile gouvernement minoritaire libéral mené par Henri-Gustave Joly de Lotbinière, qui ne devait sa majorité qu'au soutien de deux conservateurs indépendants, avait dû redonner le pouvoir 17 mois plus tard aux conservateurs, à la suite de la défection de quelques députés libéraux.


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