Saison 2009-2010 de la Ligue nationale de hockey

Un fort contingent de 91 joueurs québécois et francophones hors-Québec

Sports et politique

Pas moins de 91 joueurs québécois et francophones nés hors Québec ont fait partie de l’alignement de 27 des 30 équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH) cette saison, comme joueurs réguliers, réservistes ou recrues.
Ce nombre élevé représente un fort pourcentage de 11% des quelque 800 joueurs qui ont participé à au moins 5 matchs dans la Ligue nationale cette saison , selon les statistiques compilées par NHL.com. Plus encore, 15% des 100 meilleurs pointeurs de la ligue cette saison sont des joueurs québécois et francophones : http://www.fanatique.ca/lnh/saison-2009-2010-15-des-100-meilleurs-pointeurs-sont-des-francophones%2B5984.html

Les joueurs de notre nation, le Québec, sont au nombre de 65, soit 8% des joueurs de la LNH lors de la dernière campagne. Quant aux francophones nés hors Québec, il y en a 26 : 14 Franco-Ontariens, un Acadien, un Franco-Manitobain, un Franco-Albertain, 4 Canadiens anglais, 3 Suisses, un Français et un Franco-Américain.
Les joueurs francophones sont ceux qui peuvent parler français couramment, que ce soit leur langue maternelle ou leur langue seconde, selon la définition du dictionnaire (Le Petit Robert).
On compte par ailleurs 204 réservistes et recrues francophones qui n’ont pas joué dans la Ligue nationale cette saison mais qui, pour la plupart, ont joué pour des clubs affiliés à des équipes de la LNH, ou pour des clubs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). On trouve dans cette liste 155 Québécois et 49 francophones nés hors Québec, soient 18 Franco-Ontariens, 11 Acadiens, 7 Franco-Manitobains, 4 Franco-Albertains, 3 Suisses, 3 Américains, 2 Canadiens anglais et un Français.

Au grand total, il y a donc 295 joueurs francophones -- réguliers, réservistes et recrues – qui gravitent dans l’orbite de la LNH cette saison, les trois quarts (220) venant du Québec.
Les équipes ayant le plus de joueurs francophones
Sur les 30 équipes de la Ligue nationale, un peu plus des deux tiers (21) ont compté au moins trois 3 joueurs francophones dans leur alignement cette saison. Huit équipes alignaient 4 joueurs, trois en avaient 5 et une équipe 6, soit le Canadien de Montréal.
Le Tricolore a entamé sa saison avec seulement 3 joueurs francophones : Maxim Lapierre, Guillaume Latendresse et Georges Laraque. Ce n’est qu’en fin de campagne qu’il a pu se hisser en tête du peloton avec 6 joueurs francophones. Il est suivi de près par trois clubs qui en ont 5 chacun : les Flyers de Philadelphie, les Penguins de Pittsburgh et les Capitals de Washington.
Le Canadien a pu compter sur le Trifluvien Marc-André Bergeron, les Montréalais Maxim Lapierre et Mathieu Darche, ainsi que le Franco-Ontarien Benoit Pouliot. En février, il a pu ajouter à cette courte liste un Anglo-Ontarien bilingue, Dominic Moore. Ce diplômé de l’Université Harvard a fait ses études en immersion française quand il était jeune et sa conjointe est francophone. Enfin, le jeune David Desharnais, une recrue talentueuse du club-école des Bulldogs de Hamilton, a participé à 6 matchs dans l’uniforme du Bleu-Blanc-Rouge cette saison.
Georges Laraque a été rayé définitivement de l’alignement le 21 janvier dernier. Guillaume Latendresse a été échangé au Wild du Minnesota, en retour de Benoit Pouliot, le 23 novembre 2009.
Le petit nombre de joueurs francophones du Canadien cette saison est, hélas, le pire «score» enregistré en plus de cent ans d’existence par «notre équipe nationale» du Québec, ainsi que l’appelle le populaire groupe Loco Locass dans sa belle chanson Le But. Lorsqu’ils ont gagné leur dernière coupe Stanley en 1993, nos Glorieux comptaient pas moins de 14 joueurs francophones. De surcroît, le club n’a actuellement aucun joueur-vedette francophone, un autre record peu enviable pour la seule équipe québécoise dans la LNH et, par conséquent, la seule à évoluer dans un marché francophone.
3 équipes avec 5 joueurs francophones
Les Flyers de Philadelphie comptent trois joueurs-vedettes francophones qui brillent parmi les meilleurs pointeurs de la Ligue nationale : les Québécois Simon Gagné et Daniel Brière et le Franco-Ontarien Claude Giroux. Les deux autres membres du quintette sont le vétéran Ian Laperrière et le jeune David Laliberté, du club-école des Phantoms de l’Adirondack, qui a participé à 11 matchs cette saison.
Les Penguins de Pittsburgh peuvent s’enorgueillir d’avoir deux joueurs-étoiles, leur gardien Marc-André Fleury et le défenseur Kristopher Letang. Deux bons attaquants québécois, Pascal Dupuis et Maxime Talbot, ainsi qu’un Albertain bilingue, Craig Adams, complètent le groupe de 5 joueurs francophones.
Les Capitals de Washington peuvent compter sur leur gardien José Théodore, un ancien du Tricolore, et sur le vétéran joueur de centre Éric Bélanger. Ils ont aussi fait jouer à plusieurs reprises trois jeunes attaquants prometteurs de leur club-école, les Bears de Hershey : les Québécois Mathieu Perreault et Alexandre Giroux, ainsi que le Franco-Américain Christopher Bourque, fils de l’ancien défenseur-étoile des Bruins de Boston, le Montréalais d’origine Raymond Bourque.
8 équipes avec 4 joueurs francophones
On compte 4 joueurs québécois et francophones dans chacune des huit équipes suivantes, dont nous signalons les meilleurs pointeurs francophones : les Bruins de Boston (Patrice Bergeron), les Blue Jackets de Columbus (Antoine Vermette, Derick Brassard), les Stars de Dallas (Mike Ribeiro, Stéphane Robidas), les Predators de Nashville (Jean-Pierre Dumont, Steve Sullivan), les Coyotes de Phoenix (Matthew Lombardi), les Sharks de San Jose (Dan Boyle), le Lightning de Tampa Bay (Martin St-Louis,Vincent Lecavalier, Alex Tanguay) et les Canucks de Vancouver (Roberto Luongo, Alexandre Burrows).
Le Lightning se distingue en ayant deux joueurs dominants qui ont été les meilleurs pointeurs parmi les joueurs québécois cette saison, Martin St-Louis et Vincent Lecavalier.
Neuf clubs comptent chacun 3 joueurs francophones, quatre ont deux joueurs et deux n’en ont qu’un. Seulement trois équipes n’ont aucun joueur francophone : les Thrashers d’Atlanta, les Red Wings de Detroit et les Kings de Los Angeles.
La relève francophone
L’équipe qui a le plus de Québécois et de francophones hors Québec comme joueurs de relève -- réservistes et recrues -- est celle des Flyers de Philadelphie, qui en compte 12. Parmi eux, les Québécois Marc-André Bourdon, Jérémy Duchesne, David Labrecque, Kevin Marshall, Joey Mormina et Nicolas Riopel, le Franco-Ontarien Jason Ward et le Franco-Manitobain Jason Goulet.
Le Canadien de Montréal vient au deuxième rang avec 11 réservistes et recrues francophones. Les espoirs du Bleu-Blanc-Rouge sont presque tous des joueurs de son club-école de la Ligue américaine de hockey, les Bulldogs de Hamilton. Outre David Desharnais, déjà nommé, on y retrouve les Québécois Mathieu Carle, Olivier Fortier, Maxime Lacroix et Dany Massé, le Franco-Ontarien André Benoit, l’Acadien Cédric Desjardins et le Suisse Yannick Weber. Il y a aussi des joueurs de la LHJMQ comme Gabriel Dumont – depuis peu avec les Bulldogs - et Philippe Lefebvre. Le premier choix du Tricolore au dernier repêchage, Louis Leblanc, a joué cette saison pour l’équipe de l’Université Harvard.
Les autres clubs qui ont le plus de joueurs de relève francophones sont les Islanders de New York et les Coyotes de Phoenix (10 joueurs), puis les Sénateurs d’Ottawa, les Stars de Dallas et les Rangers de New York (9 joueurs).
Les joueurs anglophones
Bien sûr, le hockey professionnel est un sport qui se pratique en anglais en Amérique du Nord. Tous les joueurs québécois francophones parlent donc anglais et sont bilingues, de la même façon d’ailleurs que les joueurs québécois anglophones peuvent parler français et sont donc bilingues eux aussi.
Par contre, un nombre infime de joueurs anglophones nés à l’extérieur du Québec et actifs dans la LNH cette saison (4 selon notre relevé) peuvent parler français, c’est-à-dire couramment français. D’autres peuvent dire quelques mots, voire quelques phrases en français, comme c’est le cas de ceux qui ont joué deux ou trois saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mais ils ne sont pas bilingues. Par exemple, on peut apprécier les efforts pour parler français faits par des joueurs d’élite comme Sidney Crosby et Brad Richards, deux «Maritimer» qui ont évolué avec l’Océanic de Rimouski dans la LHJMQ. Cela ne fait pas d’eux des francophones pour autant.
Des liens de parenté
Fait intéressant à signaler en terminant : au moins 6 joueurs francophones de la LNH ont un frère qui fait partie du groupe des réservistes et des recrues.
L’exemple le plus connu est celui de Guillaume Latendresse (Wild du Minnesota) et de son frère aîné Olivier, qui joue pour le Heat d’Abbotsford, club-école des Flames de Calgary. Il y a aussi Martin Brodeur (Devils du New Jersey ) et son jeune frère Mathieu, qui joue pour un club affilié aux Coyotes de Phoenix ; Alex Tanguay (Lightning de Tampa Bay) et son frère cadet Maxime, qui joue pour un club-école des Blackhawks de Chicago ; Paul Stastny (Avalanche du Colorado) et son frère aîné Yan, joueur réserviste des Canucks de Vancouver ; Pierre-Marc Bouchard (Minnesota) et son frère cadet François, qui joue pour les Bears de Hershey, club-école des Capitals de Washington, et enfin le Franco-Manitobain Jonathan Toews (Chicago) et son jeune frère David, qui fait partie de l’organisation des Islanders de New York.
Vous trouverez plus d’informations sur les joueurs francophones dans un document publié sur ce site et mis à jour régulièrement : Liste des joueurs québécois et francophones hors Québec dans la LNH – Saison 2009-2010 http://www.fanatique.ca/lnh/liste-des-joueurs-quebecois-et-francophones-hors-quebec-dans-la-lnh-saison-2009-10+4935.html
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[->www.montrealfrancais.org] Jeudi de la langue: Bob Sirois «Le Québec mis en échec»
Date: 27 mai 2010 19:30

Lieu: Maison Ludger-Duvernay, 82 Sherbrooke Ouest, Montréal
Avis aux amateurs de sport et de statistiques: voici le dossier le plus étoffé jamais publié sur le sort des joueurs québécois dans la LNH. L’auteur a dressé la liste de tous les Québécois qui ont été repêchés par les clubs de la LNH ou qui ont joué dans la Ligue nationale au cours des quarante dernières années, avec leurs principales statistiques. C’est avec ces chiffres à l’appui qu’il aborde la question délicate de la discrimination à l’égard des hockeyeurs québécois. Au-delà de l’aspect polémique de l’ouvrage, l’auteur veut aussi mettre en valeur les accomplissements des Québécois sur la glace au fil des ans et exalter notre fierté nationale. Place aux débats!



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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2010

    M. Fournier,
    Votre définition de francophone est : « …sont ceux qui peuvent parler français couramment, que ce soit leur langue maternelle ou leur langue seconde… »
    À la même façon, on peut aussi dire : « Les joueurs anglophones sont ceux qui peuvent parler anglais couramment, que ce soit leur langue maternelle ou leur langue seconde… »
    Donc, selon votre logique, je pense je peux dire que les joueurs de la LNH sont 100 % anglophones, sans exceptions.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2010

    @ M. Noël : merci de votre question, fort pertinente, mais je n'ai pas la réponse...
    Il y a quand même trois quarts de million de francophones en Ontario, sinon plus. On a souvent tendance à oublier les francos hors Québec, surtout chez les indépendantistes comme vous et moi. J'ai décidé de les inclure dans ma liste car il y en a beaucoup dans le merveilleux monde du hockey.
    Vous pouvez ajouter Claude Julien (Boston) et Joël Quenneville (Chicago) aux deux noms d'entraîneurs que vous citez.
    Un Franco-Manitobain, Jonathan Toews ( sa mère, Andrée Gilbert, vient de la Beauce), sera le meilleur joueur de la LNH dans un proche avenir, a écrit récemment François Gagnon dans La Presse.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2010

    C,est étonnant, 14 Francos-Ontariens pour seulement 65 Québécois. Avez-vous une explication pour expliquer cette forte performance des Francos-Ontariens (on pourrait ajouter Jacques Martin et Bob Hartley)?