Les athlètes québécois se sont surpassés aux Jeux de Vancouver

Tribune libre

Louis Fournier
Les athlètes québécois ont contribué à la moitié de la récolte des médailles canadiennes aux Jeux olympiques d’hiver à Vancouver. Les Québécoises et les Québécois ont gagné 8 des 16 médailles individuelles remportées au nom du Canada et ils ont participé à la conquête de 5 des 10 médailles gagnées en équipe.
C’est là un très bon score pour les athlètes d’une nation, le Québec, qui n’est pas --- encore --- représentée sous son nom aux Jeux olympiques.
Les 25 athlètes de chez nous récompensés aux Jeux ont récolté, individuellement ou collectivement, 13 des 26 médailles gagnées par le Canada : 7 médailles d’or sur 14, 3 médailles d’argent sur 7, et enfin 3 médailles de bronze sur 5.
On peut aussi calculer que les athlètes québécois ont contribué pour 30% de la récolte canadienne de médailles, «soit 28 sur un total possible de 93 médailles gagnées quand on tient compte des sports d’équipe, réparties en 20 médailles d’or, 5 d’argent et 3 de bronze». C’est la méthode de calcul qu'a employée le journaliste sportif Marc Lachapelle qui écrit sur le site RueFrontenac.com, celui des syndiqués en lock-out du Journal de Montréal.
Deux fois médaillés
Trois de nos athlètes sont montés sur le podium à deux reprises : Marianne St-Gelais, âgée de 20 ans, de Saint-Félicien au Lac Saint-Jean, qui a gagné deux médailles d’argent ; Charles Hamelin, 25 ans, né à Lévis, qui a récolté deux médailles d’or, et Francois-Louis Tremblay, 29 ans, d’Alma au Lac Saint-Jean (lui aussi!), qui a gagné une médaille d’or et une autre de bronze. Une Canadienne anglaise a fait de même, l’Ontarienne Kristina Groves (argent et bronze).
Et que dire de tous ces athlètes du Québec qui ont frôlé le podium comme Kalyna Roberge, Éric Guay, Alex Harvey, Jean-Philippe Leguellec et d’autres encore?
C’est un Québécois, Alexandre Bilodeau, qui a brisé la glace le troisième jour des compétitions en allant chercher une médaille d’or en ski acrobatique, la première gagnée par un athlète canadien lors de Jeux tenus au Canada.
Le hockey
Les deux équipes de hockey sur glace, féminine et masculine, ont permis à des Québécoises et des Québécois de s’illustrer. Chez les femmes, la jeune Marie-Philip Poulin de Beauceville, âgée de 18 ans, a marqué les deux buts vainqueurs lors de la finale qui a permis de remporter l’or.
Chez les hommes, le gardien de but Roberto Luongo, un Italo-Québécois né à Saint-Léonard, a joué de très bons matchs en demi-finale et en finale. Il a grandement contribué à la conquête de la médaille d’or la plus attendue des Jeux. Sa belle performance et celle de ses coéquipiers nous ont un peu fait oublier le très petit nombre de joueurs québécois dans l’équipe (4 sur 23), et en particulier l’absence de Martin St-Louis et Vincent Lecavalier.
Par ailleurs, on doit mentionner la bonne performance du jeune Franco-Manitobain Jonathan Toews, âgé de 21 ans, qui a été choisi l’attaquant par excellence lors du tournoi par la Fédération internationale de hockey sur glace. «Toews sera un jour, et un jour pas si lointain, le meilleur joueur de la Ligue nationale de hockey», a écrit dans La Presse le 1er mars, le journaliste François Gagnon.
Les athlètes québécois médaillés aux Jeux
Voici, par ordre alphabétique, la liste des athlètes québécois qui ont remporté des médailles aux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver en février 2010 :
* Jasey-Jay Anderson, surf des neiges (or)
* Alexandre Bilodeau, ski acrobatique (or)
* Équipe féminine de hockey sur glace : Gina Kingsbury, Charline Labonté, Caroline Ouellette, Marie-Philip Poulin, Kim St-Pierre, Sarah Vaillancourt, Catherine Ward (or)
* Équipe féminine de patinage de vitesse, courte piste, 3 000 m, relais : Kalyna Roberge, Marianne St-Gelais, Tania Vicent (argent)
* Équipe masculine de hockey sur glace : Patrice Bergeron, Martin Brodeur, Marc-André Fleury, Roberto Luongo (or)
* Équipe masculine de patinage de vitesse courte piste, 5 000 m, relais : Guillaume Bastille, Charles Hamelin, François Hamelin, Olivier Jean, François-Louis Tremblay (or)
* Mathieu Giroux, patinage de vitesse longue piste, poursuite (or)
* Charles Hamelin, patinage de vitesse courte piste 500 m (or)
* Jennifer Heil, ski acrobatique (argent)
* Clara Hughes, patinage de vitesse longue piste, 5000 m (bronze)
*Joannie Rochette, patinage artistique (bronze)
* Marianne St-Gelais, patinage de vitesse, courte piste, 500 m (argent)
* François-Louis Tremblay, patinage de vitesse courte piste, 500 m (bronze)
Conclusion : quand on peut admirer toutes ces réussites, on voit bien que si le Québec était un pays, avec ses athlètes et ses équipes nationales, il se serait classé en bonne place au tableau des médailles lors de ces Jeux olympiques d’hiver. Et nous serions encore plus fiers d’être Québécois.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2010

    Jenny Heil vient de l'Alberta et Clara Hughes du Manitoba.
    Les deux parlent un français très laborieux....

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2010

    @ Ryan, et pourquoi un(e) Québécois(e) portant un nom écossais,
    gallois, ou irlandais, ne serait-il (elle) pas apte à déployer
    le Fleur-de-Lysé? Un exemple: pendant les années '30, deux des
    patriotes les plus fervents, en ce qui a trait au nationalisme
    de l'époque, s'appelaient "O'Leary" (Dostaler et Walter). Souche
    irlandaise, s'il en fut.
    Mon nom est d'origine allemande (Jodoin = Gottwyn, originaire du
    Schleswig-Holstein), des envies d'ostracisme avec ça? Quelle
    image votre mirroir vous
    renvoie-t-il, au petit matin?
    Claude Jodoin Ing., Amérique Française

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 mars 2010

    @ C. Jodoin:
    «Et nous serions encore plus fiers d’être Québécois.»
    Certainement!
    Entretemps, la situation est difficile, voire malsaine, pour nous...
    En tout cas, moi, en regardant certaines épreuves des Olympiques de Vancouver, à la télévision avec des amis, je me sentais comme déchiré. Parce que tout en voulant encourager nos athlètes québécois, je ne me sentais pas capable de scander: «Go, Canada!». Peu importe ce qui pouvait être écrit sur les uniformes.
    Je suppose que, parce que tels sont mes sentiments, au Rest of Canada, on dirait de moi, «Ah, mais quel salaud; quel sale raciste de souverainiste, ce Jean-François! Un vrai nazi! Pas capable d'encourager les athlètes de son pays...».
    Ce n'est pas pour rien, qu'on parle du phénomène des Deux solitudes.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2010

    M. Jodoin,
    « Donc, il serait temps que ces athlètes, au lieu de collaborer au spectacle "canadian in english only, with red maple leaf", aient eu le courage de faire flotter - surprise - un drapeau du Québec, une fois sur le podium. »
    Donc vous voulez que Jenn Heil ou Clara Hughes flotter le fleurdelisé ? C’est très drôle !

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2010

    Si je comprend bien le commentaire qui suit mon intervention, les "conditions
    gagnantes" ne sont tout simplement pas là. (Bouchardisme, quand tu nous
    tiens) Selon moi, la masse populaire est, et sera, toujours amorphe, occupée
    qu'elle est par "son confort et son indifférence". (Consommation anonyme,
    quand tu nous tiens) Ce sont toujours les individu(e)s d'exception qui font
    avancer l'Histoire. Et nos vertueux athlètes prétendent, justement, l'être,
    exceptionels!! Une simple affirmation de soi - Québécoise - de leur part, aurait
    suffit pour rappeler au bon peuple qui il est vraiment. Mais non, "on veut pas
    déranger". Ce qu'on nous a servi, je parle des organisateurs et leurs collabos
    locaux (c'est le mot!), c'est une "sortie organisée", hors de la réserve, selon les
    paramètres établis par le fédéral, puis la propagance finie, ouste! Coucouche
    panier, le grenouilles! Ouste au marais! Vos croassements nous em*****ent,
    maintenant que la "fête" est finie.
    Claude Jodoin Ing., Amérique Française

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2010

    Merci M. Jodoin de votre commentaire. Mais je ne crois pas que nous puissions demander aux athlètes québécois de faire, individuellement, ce que nous ne sommes pas encore capables de faire collectivement , c'est-à-dire de nous tenir debout et de nous donner un pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2010

    Donc, il serait temps que ces athlètes, au lieu de collaborer au spectacle
    "canadian in english only, with red maple leaf", aient eu le courage de faire
    flotter - surprise - un drapeau du Québec, une fois sur le podium. Comme les
    athlètes noirs américains avaient tenus leurs poings fermés bien haut sur le
    podium en 1968. C'était pour marquer leur désaccord avec les habitudes
    raciales aux USA "en ces temps-là". Comme pour les "canadians" nous sommes
    des Nègres Blancs", voir Pierre Vallières, nous sommes tenus de manifester de
    même. Le dernier qui ait eu le courage de déployer un drapeau québécois en
    pleine orgie fédérale, s'appelle ... Paul McCartney.
    Malheureusement, l'occasion est passée; personne ne s'est manifesté avec
    force. Ce ne sont pas quelques brindilles de phrases murmurées, qui changeront
    cette triste réalité.
    Claude Jodoin Ing., Amérique Française