L’application pleine et entière de la loi 101 au cégep

Un exercice de vigueur nationale

j’ose croire qu’une telle application, en plus d’incarner le symbole de la réappropriation par les québécois de leur destin, ne pourra qu’être une démonstration, un exercice salutaire de vigueur nationale

Cégep en français

Confirmer une évidence, c’est ce qu’aura permis la dernière étude de l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA) concernant le parcours linguistique des cégépiens du réseau collégial de langue anglaise. Maintenant, il n’en tient qu’à nous d’en tirer les conclusions qui s’imposent, c'est-à-dire l’application pleine et entière de la loi 101 au cégep.
Plus encore qu’une question technique ou encore qu’une simple réponse à une nécessité, ce serait là l’occasion d’affirmer haut et fort une valeur non négociable de l’étant collectif qu’est la nation québécoise. Ladite valeur, comme bien d’autres, est bafouée plus souvent qu’autrement, et ce, notamment avec le renvoi de la Cour suprême sur la loi 103, proféré par le gouvernement des juges, auquel le politique cède incessamment la place qu’il eu toujours, bien que fort légitimement, occupé. L’occasion, donc, de remettre à sa place le gouvernement fédéral et sa judiciarisation excessive, comme autant d’institutions étrangères à la nation québécoise qui n’eu jamais consentit au statu quo constitutionnel bien qu’y étant soumis par une insidieuse supercherie judiciaire, orientée par un tropisme fort bien connu.
Une occasion, dis-je, de pousser à ses limites le système constitutionnel canadien qui nous a, en tout temps, si peu convenu. Et celui-ci, pour une fois, si tant est que le gouvernement québécois décide de prendre les décisions qui s’imposent, aura à s’accommoder de ce que nous sommes – non le contraire.
Il revient donc au gouvernement québécois de prouver à la population qu’il entend perpétuer l’essence même de la collectivité qui est à la base de sa légitimité, sans pour autant mettre les autres communautés de côté, en permettant simplement, et ce, autant que faire ce peut, le maintien de l’équilibre linguistique qui prévaut au Québec, seul endroit en Amérique du Nord où il est possible de vivre intégralement et sans concessions notre spécificité historique française de langue et de culture.
Finalement, en ces temps de cynisme à l’endroit de la classe politique, l’extension de ce symbole national qu’est la loi 101, symbole au demeurant fragile, puisque plombé, telle une décharge de chevrotine par de multiples jugements de la Cour suprême, serait l’occasion de rehausser la fierté des québécois, galvanisée par la réaffirmation de cette loi qu’ils en sont venu à s’approprier de façon intrinsèque. Ce faisant, cette loi, reprenant ainsi du service, restituant ainsi sa vigueur et son dynamisme, étendra non seulement sa portée d’application et, plus important encore, permettra une réappropriation concrète de ladite loi par les générations post-1977.
Enfin, j’ose croire qu’une telle application, en plus d’incarner le symbole de la réappropriation par les québécois de leur destin, ne pourra qu’être une démonstration, un exercice salutaire de vigueur nationale, lieu de communion, au moins momentanément en ces temps empreints de renoncement national et de relativisme malsain, d’un peuple en accord avec ses élites gouvernantes.


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