Brian Myles - La marche de la Journée nationale des Patriotes a vu défiler hier à Montréal des militants nationalistes et quelques partisans du CH...
Le Canada est un «cul-de-sac» pour le Québec, tant et si bien qu'il ne lui reste qu'une seule option: faire la souveraineté, estime le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.
Après 20 ans de présence aux Communes, M. Duceppe n'entretient plus aucun espoir qu'un hypothétique fédéralisme renouvelé puisse répondre aux aspirations de la nation québécoise.
«Au Canada, il n'y a plus aucune ouverture pour satisfaire les aspirations des Québécois», a déploré M. Duceppe, dans son discours d'acception du prix Louis-Joseph-Papineau, décerné lors du sixième Gala annuel des Patriotes, hier à Montréal.
Selon lui, la possibilité de réformer le fédéralisme constitue «une grande illusion». «Cent soixante-douze ans après la rébellion des Patriotes, le Canada réel, celui d'aujourd'hui, est un cul-de-sac pour le Québec», a lancé M. Duceppe.
Le constat du chef bloquiste est sans équivoque. La souveraineté est «la seule voie d'avenir» qui reste au Québec.
Des Patriotes de 1837 jusqu'à ce jour, une multitude de figures politiques ont tenté d'affirmer la place de la nation québécoise au sein du Canada. Sans succès. Le rejet de l'accord du lac Meech, en 1987, a sonné le glas des revendications du Québec, estime Gilles Duceppe. «Il faut voir la réalité en face: une offre du Canada répondant aux besoins du Québec ne viendra jamais», tranche-t-il.
Des responsabilités
Député de Laurier-Sainte-Marie depuis 1990, et chef du Bloc depuis 1997, Gilles Duceppe s'est dit à la fois ému et honoré de recevoir le prix Louis-Joseph-Papineau. Ce prix est remis par le Rassemblement pour un pays souverain afin de souligner l'engagement d'un homme politique pour la cause du Québec.
M. Duceppe succède à René Lévesque, honoré à titre posthume l'an dernier. Avec ces honneurs vient «la responsabilité de persister» sur la voie de la souveraineté, estime Gilles Duceppe.
Le chef bloquiste a rappelé qu'il partageait les idéaux du leader des Patriotes, Louis-Joseph Papineau. À la différence de Papineau, dont la tête avait été mise à prix, les souverainistes disposent aujourd'hui de l'arme «la plus puissante» qui soit pour arriver à leurs fins: la démocratie.
M. Duceppe ne désespère pas de voir le Québec accéder un jour au concert des nations. Citant en exemple l'effondrement brutal du mur de Berlin, en 1989, il a fait une remarque un brin philosophique. «Dans l'histoire, il y a des décennies qui ne valent pas une journée et il y a des heures qui valent une décennie», a-t-il dit.
Outre Gilles Duceppe, la députée de Crémazie, Lisette Lapointe, a été honorée lors du Gala des Patriotes. Mme Lapointe, épouse de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau, a reçu le prix Marie-Victoire-Felix-Dumouchel, qui souligne l'engagement d'une femme dans la vie publique québécoise.
M. Parizeau accompagnait son épouse pour l'occasion. Il a fait une entrée remarquée à l'hôtel Universel, où quelque 350 participants au gala lui ont réservé un accueil chaleureux. M. Parizeau a été hospitalisé, en avril dernier, après une baisse de tension artérielle. L'ex-premier ministre, aux traits émaciés, se déplaçait avec une canne pour cette première sortie publique. M. Parizeau, 79 ans, a simplement indiqué qu'il allait mieux.
Enfin, un troisième Patriote a été honoré hier par le Rassemblement pour un pays souverain. Il s'agit de René-Marcel Sauvé, géographe et officier de carrière dans l'armée canadienne, qui a reçu le prix Chevalier-de-Lorimier.
Un «cul-de-sac» pour le Québec
Le Canada n'a plus rien à offrir aux Québécois, a soutenu Gilles Duceppe en acceptant hier le prix Louis-Joseph-Papineau
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