La Caisse de dépôt

Un conge prolongé pour longtemps

L'affaire de la CDPQ — le scandale


Il y a des congés qui se prolongent plus longtemps que prévu, comme il y a des congés qui annoncent un départ. Le mois de repos forcé qu’a dû prendre en novembre dernier Richard Guay – six mois seulement après avoir accepté le poste de PDG de la Caisse de dépôt – était manifestement de la deuxième catégorie et annonçait rien de moins que le depart prévisible de celui qui devait succéder à Henri-Paul Rousseau.
En me rendant au Journal hier matin, pour reprendre le collier après la petite pause du temps des fêtes, j’avais justement une pensée pour M. Guay.
On est le 5 janvier et c’est aujourd’hui qu’il devrait normalement revenir, me suis-je dit l’espace d’un très court moment, avant de reprendre rapidement mes esprits et de me rappeler que dès l’annonce de son premier congé de maladie d’un mois, à la fin de novembre, j’avais interprété ce repos forcé comme une belle façon de paver la voie à son départ définitif.
Une intuition qui s’est transformée en certitude lorsque la Caisse de dépôt a diffusé un nouveau communiqué au tout début de la semaine qui devait marquer son retour, le 10 décembre, pour annoncer que M. Guay allait poursuivre sa convalescence jusqu’au 5 janvier.
Dans le milieu des affaires montréalais, tous savaient que M. Guay ne reviendrait plus diriger la Caisse de dépôt, ce que l’institution a confirmé hier en annonçant le prolongement de l’intérim de M. Fernand Perreault.
C’est M. Perreault qui présidera donc la publication des résultats financiers de l’année 2008 de la Caisse de dépôt, le mois prochain. Un événement qui risque de faire époque dans les annales de l’institution puisqu’on s’attend à ce que la Caisse dévoile les pires résultats de son histoire.
Richard Guay n’aura pas à subir la torture de défendre publiquement les rendements désastreux dont il est en partie responsable puisqu’il a été celui qui a notamment présidé la gestion de risque du bas de laine des Québécois.
Et c’est sous sa vigilance que la Caisse est devenue l’institution canadienne qui a le plus acheté de papier commercial adossé à des actifs et qui cherche depuis maintenant près de dix-huit mois à réanimer le marché d’échange de ces titres maudits.
À sa décharge, Fernand Perreault, qui assurait avant sa nomination intérimaire la haute direction des placements immobiliers de la Caisse, présentera un bilan sectoriel sûrement moins « amoché » que celui de l’ensemble de l’institution.
Le Fonds s’en tire
Puisqu’il est question de résultats, on ne peut passer sous silence ceux qu’a dévoilés hier le Fonds de solidarité de la FTQ, qui a réussi, il faut l’avouer, une performance tout à fait honorable en terminant le premier semestre de son année financière avec un rendement de -15,3 %.
Aucun des 575 000 actionnaires du Fonds ne s’est évidemment enrichi avec un tel rendement, mais force est de constater que les gestionnaires du fonds syndical ont réussi à sauver les meubles et à protéger les actifs des actionnaires.
Sur une période d’un an, le fonds s’en tire avec des pertes de 15 %, alors que les rendements moyens des principaux marchés boursiers ont été de l’ordre de -40 %. Les gestionnaires de fonds équilibrés, un univers de référence plus proche de la réalité du Fonds de la FTQ, ont produit pour leur part des rendements négatifs moyens d’environ 20 %.
L’action du Fonds a été dévaluée hier de 3,85 $ pour se situer à 21,20 $. C’est le prix que les investisseurs qui veulent profiter de cet abri fiscal auront à payer d’ici à la fin de la campagne des REER.
Le Fonds ne prévoit pas réaliser de campagne publicitaire cette année et estime qu’il pourra écouler les 700 M $ d’actions disponibles avant l’échéance de la fin du mois de février.


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