Un certain répit en ces temps de coupures sauvages

C'est un beau cadeau de Noël

Tribune libre

En cette période des fêtes, alors que nous sommes les témoins abasourdis du comportement ahurissant du gouvernement libéral qui pratique une politique de terre brûlée sans sembler ressentir le plus infime remord ni exprimer le moindre état d’âme, voici que se conclue honorablement et pour le grand bien de ses paroissiens, la saga de l’église du Très-Saint-Nom-De-Jésus dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Le 23 juillet 2010, je faisais parvenir à la tribune libre de Vigile une lettre envoyée à la ministre de la culture libérale d’alors, Mme Christine Saint-Pierre, ainsi qu’au journal « Le Devoir » et à « La Presse ».

http://www.vigile.net/Petite-histoire-de-l-eglise-du

Dans une série d’articles envoyés dans les mois suivants, je prenais ouvertement la défense de la paroisse du Très-Saint-Nom-De-Jésus et des trésors patrimoniaux qu’elle renferme, ainsi que de l’orgue Casavant #600, joyau internationalement reconnu de la facture romantique du début du XXe siècle.

Après 5 ans de fermeture, voici que l’archevêché a finalement investi plus de deux millions de dollars pour effectuer les travaux nécessaires à sa réouverture. Le 25 décembre prochain y sera célébrée, en guise d’ouverture officielle, une messe de Noël.

Voici l’article du « Journal de Montréal » du 17 décembre 2014 qui nous annonce la bonne nouvelle de la fin des travaux et la réouverture de ce lieu de culte patrimonial dont les paroissiens du Très-Saint-Nom-De-Jésus ont pris la défense avec une vigueur qui est tout à leur honneur.

Claude G. Thompson

BAPTISTE ZAPIRAIN
Mercredi, 17 décembre 2014 19:08MISE à JOUR Mercredi, 17 décembre 2014 19:24

«Toute ma vie spirituelle est dans cette église, je ne pensais pas être encore vivante quand elle rouvrirait», a confié Teresa Pasquale, 76 ans.

Les plus grands souvenirs de cette catholique du quartier Hochelaga sont liés à l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus. Elle a ouvert ses portes en 1906 au coin des rues Adam et Desjardins. Sa taille digne d’une cathédrale (5000 m2), ses peintures au plafond et son orgue de Casavant lui ont donné une forte valeur patrimoniale.

Mais en juin 2009, la paroisse a fermé l’édifice, car le plafond s’effondrait. Après cinq ans d’attente, l’archevêché de Montréal a finalement investi 2 M$ pour restaurer le bâtiment. L’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, l’inaugurera en célébrant la messe du 24 décembre à 20 h.

«C’est un beau cadeau de Noël», résume le curé de la paroisse, Mgr Roger Dufresne.
«J’ai eu un pincement au cœur», se rappelle Mme Pasquale, les yeux brillants. Elle a été choriste dans cette église. Elle y a rendu hommage à des amis à leurs funérailles. Elle y a baptisé ses trois enfants.

Deuil

Jenny Duhaime aussi y a baptisé son fils et sa fille.

«Ils ont eu le baptême, la communion, tout le kit! Pour la catéchèse, c’est même moi qui allais chercher les autres enfants dans les écoles», se souvient cette mère de 43 ans.

Elle a de grands souvenirs liés à cette église, et notamment les Journées mondiales de la jeunesse en juillet 2002.

«On les a préparées ici. C’était la fête, et il y avait plein de Congolais! Ensuite, on est parti voir le pape Jean-Paul II à Toronto», raconte-t-elle.
«Pendant cinq ans, on est allé prier dans un sous-sol. On a formé une grande famille, et maintenant on peut faire quelque chose de plus grand», dit-elle.
C’est aussi le défi que s’impose le pasteur et prêtre assistant Simon Couillard. «Dans le petit sous-sol qu’on louait, on était 80, il y avait de la chaleur. Là, ça va être très grand, et je ne veux pas qu’on perde cette chaleur. C’est un défi, c’est une folie!» s’exclame-t-il.

Patrimoine

Les organismes de défense du patrimoine voient d’un bon œil la réouverture de l’église.
«Ce genre d’événement est plutôt rare. On parle plus de fermetures que d’ouvertures», se réjouit le directeur du Conseil du patrimoine religieux du Québec, Jocelyn Groulx.
Même son de cloche du côté d’Héritage Montréal. «Au moment de sa fermeture, il y avait beaucoup de préoccupations à cause de son patrimoine à l’intérieur, avec l’orgue notamment. On a reçu cette nouvelle avec une grande joie», a commenté son directeur des politiques Dinu Bumbaru.

LE DESTIN DES LIEUX DE CULTE

À Montréal 66 sur 468 ont été fermés, vendus, transformés ou démolis.

Au Québec 434 sur 2751. 190 n’ont pas trouvé de nouvelle fonction pour assurer leur survie; 61 d’entre eux ont été démolis.

Usages non religieux les plus fréquents: résidentiel, culturel, communautaire, polyvalent.

SOURCE: CONSEIL DU PATRIMOINE RELIGIEUX DU QUÉBEC


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2014

    Monsieur Thompson,
    Vous nous annoncez aujourd'hui une très bonne nouvelle, soulignant ainsi merveilleusement la fête de Noël. Je vous remercie.
    Monsieur Barberis-Gervais le dit bien: C'est une victoire de l’engagement citoyen. Il s'agit d'une très belle victoire.

  • Marcel Haché Répondre

    21 décembre 2014

    Merci pour cette bonne nouvelle, qui me fait bien plaisir. Je crois que vous savez pourquoi. Meilleurs vœux à vous ainsi qu’à tous ceux de Vigile.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2014

    Mon cher Thompson,
    Tout comme la bataille contre le gaz de schiste, la bataille pour la réouverture de l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus est une victoire de l'engagement citoyen.
    Ça me réjouit beaucoup.
    Quand un million de Québécois et de Québécoises s'engageront pour l'indépendance, nous la ferons.
    Joyeux Noël à vous et à tous ceux et celles qui liront ce commentaire. Ainsi qu'aux valeureux artisans de Vigile.
    Robert Barberis-Gervais, 20 décembre 2104