TVA poursuit La Presse pour diffamation

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La guerre médiatique sur fond de politique



Le Groupe TVA poursuit pour 85 000 $ le journal La Presse et son chroniqueur Hugo Dumas pour avoir colporté à tort que l’animatrice Julie Snyder avait été congédiée par TVA.


«TVA n’a pas congédié l’animatrice et autant La Presse que Dumas le savaient très bien», indique la poursuite, déposée récemment à la Cour supérieure de Montréal.


La requête stipule que le chroniqueur affecté aux médias a lui-même écrit dans ses chroniques que le contrat de service qui unissait Julie Snyder et la chaîne de télévision généraliste TVA expirait, tandis que l’émission Le Banquier perdait de l’argent.


Or, Hugo Dumas a quand même écrit par la suite que Julie Snyder avait été congédiée par TVA en novembre 2016. Dans les faits, c’était plutôt la fin d’un contrat, rappelle la poursuite.


Mauvaise foi


Le Groupe TVA affirme dans sa requête avoir été victime de mauvaise foi, «les défendeurs ayant à de multiples reprises pris parti pour Julie Snyder, généralement en ne se fondant que sur des conjectures ou des rumeurs, souvent en des termes cinglants et percutants».


TVA a fait parvenir à La Presse une mise en demeure le 27 juin 2019, dans laquelle ils demandaient la publication d’un texte rectificatif dans les 48 heures. La Presse a effectivement publié un rectificatif le 6 juillet 2019, mais c’était trop peu trop tard pour le Groupe TVA.


«Il s’agit plutôt d’une précision que La Presse attribue à TVA et non d’une véritable rétractation de La Presse», peut-on lire dans le document de cour.


Gala Artis


Hugo Dumas aurait aussi insinué que l’animatrice n’était pas en nomination au Gala Artis à cause d’un trucage du Groupe TVA, selon cette même poursuite.


Or, les sondages qui déterminent les gagnants sont supervisés par la firme Léger.


Son président et directeur général, Jean-Marc Léger, a lui-même tenu à défendre l’intégrité de l’entreprise, en écrivant directement au président de La Presse, Pierre-Elliot Levasseur.


«Les attaques de M. Dumas, pour défendre Mme Snyder, ne sont basées sur aucun argument sérieux et aucune démonstration scientifique. Mme Snyder n’a tout simplement pas reçu suffisamment de votes pour se qualifier parmi les cinq finalistes», a-t-il écrit le 21 avril 2017 dans un courriel déposé en preuve au dossier.


Malgré tout, aucune précision n’avait été publiée.


Le Groupe TVA demande 50 000 $ à titre de dommages-intérêts compensatoires et 35 000 $ à titre de dommages-intérêts punitifs, en plus du retrait de deux chroniques d’Hugo Dumas de toutes leurs plateformes de diffusion.