La répression canadienne s'intensifie!

Trois militants du RRQ derrière les barreaux

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Derrière les barreaux pour des graffitis...

Depuis ses débuts, l'organisation du « Québécois » a reçu bien des coups provenant du camp adverse parce que celui-ci ne voulait pas que nous nous développions, mais ces coups hypocrites étaient toujours de nature institutionnelle. Principalement, les fédéraux s'assuraient de nous soustraire, injustement et illégalement, de certains programmes de subvention et autres. Mais la répression qui nous frappe présentement est en train de changer de nature. Elle est désormais davantage policière. Voguons-nous vers un État policier anti-indépendantiste?
Au début de 2007, les agents de l'Équipe intégrée sur la sécurité nationale (dont le mandat est de combattre le terrorisme!!!) débarquaient chez les membres de direction de l'organisation du « Québécois ». Les militants indépendantistes étaient également harcelés et intimidés. Mais tout cela n'était rien en comparaison de ce que subiraient un peu plus tard les militants du Réseau de résistance du Québécois (RRQ) qui a été fondé en décembre 2007. Voici un exemple l'illustrant bien.
Le 25 juin 2008, à 16h, des agents de la Police de Québec se sont présentés au domicile de Yannick Racine, un militant actif du Réseau de Résistance du Québécois. Yannick était en compagnie de Patrice Racine, son frère et aussi membre du RRQ, et de Jonathan Labine. Les agents avaient en main un mandat d'arrestation pour méfait de plus de 5000$ les concernant tous les trois. Les agents leur ont intimé l'ordre de les suivre. Yannick Racine, jeune père de famille, a réclamé la permission de prendre les dispositions pour que son jeune enfant ne soit pas ainsi abandonné seul à la maison. Permission qui lui fut accordée. Cela rappelle en tous points le film Les Ordres de Michel Brault, film dans lequel on peut voir Claude Gauthier prendre les arrangements nécessaires avec ses voisins afin que son bébé ne soit pas laissé seul, avant d'aller en prison pour les événements d'Octobre.
Les trois militants, accusés d'avoir fait des graffitis politiques sur les murs de la Capitale Nationale, ont passé la nuit en prison, au poste du Parc-Victoria, à Québec. Ils ont été fouillés à leur arrivée et placés dans des cellules séparées. Yannick Racine a réclamé la permission d'appeler le bureau politique du RRQ, ce qui lui a été refusé. Il a dû appeler un avocat qui se trouvait sur une liste que les policiers lui ont fournie. Durant leur séjour derrière les barreaux, les agents de police se sont moqués d'eux et de leurs idées politiques. Les policiers leur disaient que « le projet indépendantiste est une vieille idée dépassée, et que leurs actions n'y changeront rien, que cela ne se réalisera jamais ». Comme quoi l'objectif qui consiste à démoraliser les troupes adverses n'est pas poursuivi uniquement via les médias fédéralistes, cela se produit aussi en prison. Au matin, les trois militants n'ont eu droit qu'à des rôties froides, avec une tasse de thé, en attendant de passer devant un juge.
Le 26 juin, à 9h, Yannick Racine et les deux autres militants du RRQ ont été conduits, comme de vrais criminels dangereux, c'est-à-dire menottes aux poignets et aux pieds, au Palais de Justice de Québec. Encore heureux que nous n'ayons pas de couloirs de la mort au Québec, car si tel était le cas, les policiers les y auraient très certainement placés pour y passer la nuit, question de bien les intimider. À leur arrivée au Palais de Justice, les militants du RRQ ont encore été fouillés. Ils sont passés devant le juge à 12h. Le juge leur a imposé les conditions suivantes avant de les libérer:
- Ne pas être présents à la manifestation du RRQ le 1er juillet, à Québec;
- Ne pas participer à une activité du RRQ;
- Ne pas assister à une réunion du RRQ;
- Garder la paix et bien se conduire;
- Être présents devant la Cour lorsque leur présence sera exigée;
- Les militants Racine ne peuvent communiquer avec le militant Labine;
- Être présents en Cour le 4 juillet;
- Et une caution totale de 3000$ (1000$ par militant).
Ces conditions de remise en liberté concernent au premier chef le RRQ et prouvent que tout le traitement qui a été réservé aux trois militants est éminemment politique. Les autorités policières tentent de briser le moral des militants du RRQ, c'est évident!
Ce qui est évident, aussi, c'est que les murs de la métropole montréalaise et de la Capitale québécoise (qui sont tapissés de graffitis) peuvent accueillir en toute impunité, selon les autorités, des « tags » ou des dessins abstraits, mais très certainement pas des « Québec libre ». Lorsque tel est le cas, les autorités mettent toute la gomme et coffrent ceux qui osent écrire de ces messages de liberté! Les policiers qui se sont chargés du dossier de nos militants qui auraient fait des graffitis politiques (jusqu'à preuve du contraire, la présomption d'innocence existe toujours) l'ont en effet confirmé. Ils leur ont dit que la Ville de Québec leur a donné la mission de faire arrêter les graffiteurs indépendantistes, car cela ne donne pas une bonne image de Québec pour son 400e et que de généreuses ressources nécessaires à l'atteinte de cet objectif leur avaient été accordées. Il s'agirait d'une des priorités de la Ville de Québec dans le contexte actuel! Preuve, encore une fois, que les « tags », c'est correct, mais pas un « Québec libre »!
Faudrait faire comprendre aux autorités de la Ville de Québec que le peuple québécois est en lutte et qu'il n'est que normal que cette lutte se retrouve, d'une certaine façon, sur les murs. Les militants n'ont aucun moyen d'expression dans ce Québec où la parole indépendantiste est censurée. Que des militants aient pu avoir l'idée d'utiliser les murs pour passer des messages, cela n'est donc guère surprenant. Et ce n'est certainement pas en les promenant en fourgon cellulaire, menottes aux poignets et aux pieds, que ces mêmes autorités parviendront à leur faire abandonner cette lutte noble pour l'indépendance du Québec, seule façon d'assurer une pérennité au fait français en terre d'Amérique!
Le Québec du XXIe siècle a maintenant ses premiers « interpellés politiques »! L'organisation du « Québécois » tient évidemment à faire savoir à tous, mais à nos militants « interpellés » tout d'abord, que nous ne les laisserons pas tomber. Dans l'adversité comme dans la réussite, nous serons solidaires! Que l'on continue le combat!
Patrick Bourgeois
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Des commentaires sur le forum du Québécois
"Respecter la légalité des autres vous amènera un jour - si on pousse la logique au bout - à respecter la loi sur la clarté référendaire. Ben quoi, c'est une loi en bonne et due forme qui nous dit que c'est Ottawa qui décidera si notre Oui à un référendum est légal.
Faut pas devenir des têtes brûlées, mais on ne peut pas tout accepter non plus, au nom de la légalité.
Je vous rappelle que des Québécois ont été placés derrière des barreaux, traînés au Cour avec des menottes aux poignets et aux pieds, avant même d'avoir été jugés. En prison, la flicaille a ridiculisé leurs idées politiques. C'est quoi ce système de merde! On est revenu à Octobre 1970 ou quoi??? À quand le retour des simulations d'exécution dans les sous-sols des postes de police!
(...)
Le graffiti est symptomatique d'un mouvement de terrain. Et oui, les mouvements de terrain ont libéré des pays. Pas seulement grâce au graffiti, il est vrai.
Dans ce cas-ci, je le répète, ce n'est pas tant le procès du graffiti que vous devriez faire que le comportement de la flicaille.
(...)
Je le répète, ils ont été libérés. Ils devront passer en cour, prochainement. On s'entend qu'ils ne feront pas de prison, s'ils sont condamnés, pour des graffitis.
(...)
La première étape, c'est de faire comprendre à nos indépendantistes que ceux d'en face ne sont pas nos partenaires de demain, mais nos ennemis d'aujourd'hui. Ce simple message fait peur a bien du monde. Si vous aviez vu les messages d'insulte que j'ai reçus par rapport à mon communiqué du 1er juillet qui véhiculait ce message, vous verriez qu'on est loin de la coupe aux lèvres.
Quand une majorité d'indépendantistes auront bien saisi la nature véritable du contexte politique, on pourra enfin se battre pour vrai, pour renverser le système. Tant qu'on n'aura pas compris que le "Canada n'est pas le Goulag" tout simplement parce qu'on ne se bat pas, on ne prendra jamais les moyens pour gagner. Et les moyens pour gagner, ça ne veut pas dire la violence. Ça veut dire trouver le moyen de nous transformer en autant de grains de sable qui se lanceront dans l'engrenage de la machine fédérale et qui finiront pas faire capoter ledit engrenage...
Des grains de sable, ça peut faire bien du dommage lorsqu'ils sont très nombreux."

P.B.
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