Un premier ministre moraliste ?

Dérives démocratiques - la société confrontée à sa propre impuissance



par Robert Lortie - Le gouvernement Harper fait encore une fois la démonstration de son obscurantisme en voulant condamner les jeunes de 14 ans à des peines pour adultes pour des crimes graves, y compris l'homicide involontaire.
La littérature scientifique abonde en comptes rendus de recherche qui indiquent que les cerveau humain connaît des modifications importantes entre l'enfance et l'âge adulte, et que le développement n'est pas linéaire. Certaines zones mettent plus de temps à se développer, en particulier celles responsables de la capacité à concevoir les conséquences de nos actes. Les ados se mettent souvent dans le trouble, tout le monde sait ça.
Aveuglé par sa conception morale du bien et du mal, ce Torquemada des temps modernes méprise la connaissance scientifique (parmi beaucoup d'autres choses) et veut brandir la menace de la punition pour faire peur aux jeunes alors que des études (encore de la connaissance) ont montré l'inutilité de cette approche, et que les chiffres sont loin d'être clairs en ce qui a trait à la prétendue augmentation des crimes violents. D'autres études (encore des fatigants d'universitaires dont il faudra probable s'occuper un jour) indiquent que la pauvreté et l'exclusion sociale, sans parler de l'accès facile aux armes à feu, sont les responsable de cette violence. Le Père Ubu est convaincu du contraire et hop, à la trappe les méchants.
Populiste comme pas un, il évoque le fait que c'est ce que les Canadiens veulent. Il les écoute vraiment quand ça l'arrange, sinon, nous ne serions plus en Afghanistan.
Robert Lortie : Montréal, le 23 septembre 2008


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé