Pierre FalardeauPatrick Bourgeois

1er juillet : L'organisation du « Québécois » défiera le système

« Le Québécois » utilisera le 106,6 FM à Québec

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Canada Day 2008


L'évidence est que le mouvement indépendantiste -en général- n'a toujours pas accepté d'admettre que la joute qui l'oppose au camp des fédéraux et des collaborationnistes est en fait une guerre. Une âpre guerre psycho-politique qui oppose deux États, les États canadien et québécois, de même que leurs partisans. Des années durant, les fédéraux ont tenté de supplanter l'État québécois de toutes sortes de manières, « le plus grand parmi nous » aimait à dire René Lévesque. Aujourd'hui, l'État québécois, notre dernier rempart contre les assimilationnistes de tous poils, est aux mains des collaborationnistes de Jean Charest. Nous devons renverser la vapeur et récupérer notre État pour en faire un pays indépendant. Et nous n'y parviendrons qu'en sortant enfin les griffes!
Le fait de refuser d'admettre que nous sommes en guerre nous a progressivement convaincus que ceux d'en face étaient tout simplement nos partenaires de demain, et non pas nos ennemis d'aujourd'hui. Ce faisant, nous avons négligé de nous battre vigoureusement et n'avons point développé les moyens qui nous auraient permis de renverser le système asservissant qu'ils n'ont de cesse d'imposer aux Québécois. Nous nous retrouvons donc en 2008 sans armes dignes de ce nom pour mener la lutte. Les choses doivent changer, et ça urge!
L'expert des luttes nationales, Gérard Chaliand, soutient que les minorités nationales qui remportent du succès sont celles qui savent faire preuve de discipline et qui démontrent un esprit de sacrifice notable. Dans un contexte prétendument « démocratique », la meilleure façon de mener la lutte révolutionnaire reste encore de libérer la parole indépendantiste, et nous n'y parviendrons que si nous acceptons d'en payer le prix. "Le Québécois" est prêt à le payer...Nous l'avons déjà amplement démontré.
Des années durant, les fédéralistes ont tout fait pour empêcher l'organisation du « Québécois » de se développer pour qu'elle puisse ultimement relayer avec beaucoup d'efficacité le message indépendantiste. Nous avons été exclus arbitrairement et injustement de certains programmes de subvention et nous avons reçu des mises en demeure et des menaces de toutes sortes. Le but poursuivi par les sbires du système fédéral étant toujours de nous faire taire le plus totalement possible. Sur la place publique, le discours indépendantiste vigoureux est persona non grata, c'est clair comme de l'eau de roches!
Parce que les règles fixées par le système nous empêchent de nous exprimer librement et qu'elles ne peuvent nous contraindre, ultimement, qu'à la détaite (pensons à l'inique loi fédérale sur la clarté référendaire), nous avons décidé que ce 1er juillet nous prendrions la parole envers et contre tous, en faisant un bras d'honneur au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Parce que les médias sont contrôlés par l'ennemi, nous avons compris que nous devions faire preuve de beaucoup d'imagination pour atteindre cet objectif. Nous nous sommes donc équipés en prévision de ce fameux 1er juillet.
De ce fait, nous pouvons dès lors annoncer que le 1er juillet 2008 nous libérerons temporairement les ondes en diffusant sur la bande FM (grâce à l'un des émetteurs FM que possède l'organisation du "Québécois") les discours de Pierre Falardeau et du directeur du « Québécois », Patrick Bourgeois. Ces discours seront prononcés à 11h30, lors de la vigile organisée par le Réseau de résistance du Québécois, devant l'intolérable monument à Wolfe qui se trouve en face du musée national des Beaux-Arts, à Québec. La fréquence que nous utiliserons alors est le 106,6 FM. Notre rayonnement sera d'environ 5 kilomètres, soit tout le centre-ville de Québec.
L'organisation du « Québécois » considère qu'un tel « geste de rupture » est tout à fait approprié et acceptable dans le contexte québécois actuel. Ce « geste de rupture » ne fait de mal à personne et ne brise absolument rien. Ce geste est absolument non-violent, mais il nous permet d'indiquer à nos ennemis d'en face que nous sommes fatigués d'être constamment sur la défensive, que nous comptons tout faire pour récupérer ce qui devrait nous appartenir (plus question de quémander) et que la liberté d'expression est pour nous une valeur qui n'a pas de prix. C'est pourquoi nous passons à l'attaque en récupérant symboliquement une compétence que le fédéral s'est jadis approprié aux dépens des provinces et du Québec. Du même souffle, nous dénonçons la mainmise totale et presque sans faille des fédéralistes sur le monde médiatique québécois.
Bien sûr, nous sommes conscients que ce geste est, toujours selon les règles fixées par l'ennemi d'en face, illégal. Nous sommes prêts à subir les conséquences pour les gestes indépendantistes que nous poserons le 1er juillet. Et peu importe la réaction de l'ennemi, tous doivent savoir que nous n'aurons -à partir d'aujourd'hui- de cesse de développer un réseau d'antennes qui nous permettra enfin de nous exprimer librement; pour ainsi toujours mieux crier « Vive le Québec libre »!
Si nous voulons un jour faire du Québec un pays indépendant, c'est tout de suite qu'il faut sonner la charge. L'organisation du « Québécois » est déjà sur la ligne de front. Elle n'attend plus que les autres indépendantistes l'y rejoignent pour que la lutte puisse enfin être menée sérieusement. Aujourd'hui, nous levons le poing pour que demain nous vainquions!
Patrick Bourgeois au nom de l'organisation du « Québécois »


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3 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    28 juin 2008

    À mon avis, il n'est pas tant question ici, monsieur Blais, de violer la loi que de permettre l'expression de la démocratie à l'endroit même où cette loi est d'abord et avant tout au service des intérêts du pouvoir politique d'un conquérant étranger, dont la préoccupation première est d'abord de maintenir, à l'encontre du peuple qu'il a conquis, les avantages et pouvoirs qu'il retire de cette conquête plutôt que d'en permettre le partage équitable entre la nation conquérante et celle de ses conquis et avant d'être au service de la volonté des intérêts de ce peuple conquis qui pourrait se manifester valablement s'il était informé correctement, c'est à dire honnêtement, et si on avait également l'honneté de lui permettre de s'exprimer véritablement, deux éléments essentiels à un réel exercise démocratique: Une loi pour être acceptable à ceux à qui elle s'adresse doit d'abord leur apparaître légitime. Or donc où est la légitimité d'une loi qui permet l'utilisation dirigée de l'information, par le biais de la concentration et des monopoles,.. au point d'autoriser, de façon éhontée, la manipulation des citoyens du peuple à qui elle s'adresse, leur désinformation, et la cessation d'une véritable libre discussion de leurs intérêts nationnaux!? Une loi qui abuse du peuple à qui elle s'adresse perd fondamentalement toute légitimité à son égard, peu importe que ceux qui l'aient passé se réclament de la légitimité d'avoir été élu démocratiquement car, à l'évidence, le bon-sens même indique que le peuple ne les a pas élus pour qu'il abuse de lui et de ses citoyens?!
    Il est surtout question, me semble-t-il, d'indiquer par ce geste qu'on n'est pas dupe de cette façon anti-démocratique de procéder et de ce colonialisme outrancier!

  • Jacques Bergeron Répondre

    27 juin 2008

    Bravo et bien dit M. Bourgeois.Il est temps que l'on prenne conscience chez nos frères de l'indépendance que les Anglais ne sont pas des adversaires,et encore moins des amis.Ces gens sont les pires ennemis que le Québec peut avoir, ce qu'ils ont démontré depuis 1867, mais surtout depuis que la France, par le traité qu'elle a signé en février 1763 avec l'Angleterre, a cédé le Canada à ce pays, ce que les «Anglo-canadiens» ont pris pour une victoire par les armes, ces pauvres individus ne voulant pas se rappeler de leur «défaite de Sainte-Foy» que les révisionnistes (Québécois) de l'histoire nomment maintenant,
    «victoire de Québec».Je termine ici en vous disant «merci» d'avoir écrit ce texte, tout en indiquant votre volonté de défier le système. Les «Politiques» de nos partis indépendantistes, habitués de rectitude politique ne vont, certes pas,aimer cette annonce!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2008

    L'illégalité peut-il faire progresser les choses?
    Je n'en suis pas certain. Si on commence à violer les lois dans le pays où est, que diront les gens qui vous verront poser ce geste?
    Penseront-ils qu'il en sera ainsi, lorsque le Québec sera indépendant? Et que l'indépendance apportera une forme de bordel dans la nouvelle société politique?
    Bonne stratégie? Le temps le dira...
    Pierre B.