Alerte rouge

Taux de privatisation d'Hydro-Québec -- 2008 à 2013

Une ambiguïté fatale

F44f2aef52b9f15f7446d8bf841ef891

On voudrait saboter Hydro-Québec qu'on ne s'y prendrait pas autrement

INTRODUCTION

Le 8 octobre 2014, Philippe Couillard nommait un nouveau titulaire au poste de président du CA d'Hydro-Québec du nom de Michael D. Penner. Cet illustre inconnu nommé à un poste aussi névralgique pour l'économie et la fierté des Québécois(ES) peut agir dans le secret le plus total.

Quel(s) mandat(s) notre PM a-t-il confié à ce monsieur rompu au capitalisme, à la mondialisation et à la délocalisation pour son entreprise de bas et collants nommée Bonneterie Richelieu ? Une plus grande privatisation d'Hydro-Québec est-elle dans les cartons de Monsieur Penner ? Les propriétaires ultimes d'Hydro-Québec, le peuple du Québec, doivent être informés en détail de la mission de Monsieur Penner.

Les calculs présentés ci-dessous se penchent sur le "taux de privatisation" qui prévaut chez Hydro-Québec pour les années 2008 à 2013. Ces chiffres qui démontrent une réalité doivent être débattus publiquement. Ces chiffres doivent également éclairées les appels des néo-libéraux qui réclament parfois à forts cris plus de privatisation. Nous dirigeons-nous en douce vers une coquille vide de la société d'État qu'est Hydro-Québec ou devons-nous renforcir le statut "public" d'Hydro-Québec ?

DESCRIPTION DES COLONNES DU TABLEAU CI-DESSOUS

colonnes ( 1 ) et ( 2 ): ce sont les chiffres de base pour mesurer le "taux de privatisation".
colonne ( 3 ): définition du " taux de privatisation " applicable à la société d'État Hydro-Québec: c'est une mesure en % de la portion des "charges totales" qui est dévolue au "privé" en achat de "biens et services". contexte: La controverse "public-privé" existe au Québec depuis toujours et elle n'épargne pas notre plus importante société d'État qu'est Hydro-Québec. colonne ( 4 ): Puisque Hydro-Québec évolue dans une économie mixte "public-privé" et de libre marché, de tout temps, les achats de "biens et services" ont été fournis par des milliers d'entreprises privées dont la majorité sont établies au Québec.
note: les critères de performance autres que " coûts des acquisitions" sont beaucoup plus aléatoires et dérapent sur des notions de qualité et quantité très difficilement mesurables. Le choix des critères comparés d'évaluation entre le "public et le privé" est complexe. Mesurons-nous l'efficacité, la productivité, la rentabilité, la valeur ajouté et sa contribution au PNB, les retombées économiques locales, la contribution au sentiment de fierté nationale, l'égalité femme-homme, etc.. Un rédacteur de lettres financières du Québec a déjà avoué que son préjugé favorable à plus de "privé" chez H.-Q. n'était pas fondé. Il a été honnête dans sa réponse. (source: correspondance personnelle et confidentielle).

note: les présents chiffres sont extraits des Rapports annuels d'Hydro-Québec.

NOTES:
a: Rapport annuel 2011, p.45, titre: "Une contribution durable à l'économie".
b: Rapport annuel 2012, p. 44
c: Rapport annuel 2013, p.44-45, titre: "Un moteur du développement régional".
d: Rapport annuel 2009, pp 40-44, titre: "Un moteur de l'économie québécoise".
* : chiffres extraits de la p.98, "Rétrospective quinquennale", rapport annuel H.-Q. 2013.

OBSERVATIONS

OB-1: colonne (3): la moyenne sur 6 ans de 42,5% pose la question: est-ce trop ? OU n'est-ce pas assez ?

OB-2: colonne (3): il y a une nette progression en faveur du "privé" de +12% sur 6 ans.

OB-3: ceux qui prêchent pour une "privatisation" d'Hydro-Québec parlent comme si la "privatisation" n'existait pas chez Hydro-Québec. C'est une fausse information qui est utilisée pour tromper le public qui est le propriétaire ultime d'Hydro-Québec.

Il serait trop long d'énumérer ici toutes les stratégies du secret pratiquées par la haute direction d'Hydro-Québec. Cette stratégie volontaire décourage les citoyens ordinaires à s'informer sur leur société d'État. C'est un délit flagrant contre les valeurs démocratiques que notre gouvernement ne s'empresse pas de corriger.

OB-4: de manière générale, cette culture du secret ouvre toute grande la porte à l'impunité au détriment de l'imputabilité. Un dossier flagrant qui illustre cette culture de l'impunité est le contrat signé en 2003 entre H.-Q. et TransCanada Energie de l'Alberta pour une durée de 20 ans (2006-2026) pour la fourniture d'électricité produite par l'usine de co-génération de Bécancour. Depuis le 1er janvier 2008, H.-Q. paie une pénalité d'au moins 150 M$ par année pour ne pas acheter d'électricité de cette usine. Quel gâchis !

OB-5: Il existe un immense travail de motivation à entreprendre chez Hydro-Québec. Il existe une ambiguïté chez Hydro-Québec entre la part à faire pour le "privé" dans cette société d'État surtout depuis l'élection de Philippe Couillard et de ses lieutenants, chevaliers du néo-libéralisme et de l'austérité qui tuent.

On ne serait pas surpris d'apprendre que cette ambiguïté est voulue par le politique. Le malheur, c'est que cette ambiguïté crée de la démotivation et s'ensuit un individualisme très nuisible pour la performance et la fierté de travailler pour Hydro-Québec. Cela part d'en haut de la pyramide et déferle en descendant sur toutes et tous les employés. Il y a urgence d'agir et cela fait-il partie du mandat du nouveau président du CA, Monsieur Michael D. Penner ?

préparé par: François A. Lachapelle, retraité d'H.-Q.


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 janvier 2015

    Vous sonnez l’alarme concernant la privatisation d’H-Q, mais un crime plus profond est la source de cette dépossession.
    Les vrais propriétaires ne sont pas tous les Québecois, mais les agriculteurs-colonisateurs qui ont acquis les lots en tenure de franc et commun soccage et des lettres patentes prouvaient que le lot était sorti du domaine public pour entrer dans le domaine privé (voir « TRAITÉ DU DOMAINE» sur le site du domaine de l’état ) Les colons formaient des sociétés pour s’entraider pour l’accomplissement des conditions de délivrance des lettres patentes confirmant le droit réel consenti au colon-défricheur-acquéreur-primitif.
    Ce droit réel est exclusif et perpétuel et protéger par l’article # 17 des droits de l’homme et sous la garde du ministre de la justice gardien du grand sceaux.
    Les personnes titulaires de ces droits absolus qui sont dévolus aux héritiers sont victimes de vol selon les nouvelles dispositions du nouveau code civil du Québec. Dans le livre écrit par les personnes ayant collaborées à la réforme du code civil « DU CODE CIVIL DU QUÉBEC » les éditions Thémis 2005 vous trouverez 693 pages qui vous expliqueront pourquoi la souveraineté est impossible, on y dévoile les pressions subit par des hommes politiques puissants pour que des changements soient apportés aux livres de Biens, le patrimoine, la succession, tous les articles pour déposséder les familles de leur patrimoine.
    H-Q utilise ce territoire volé aux agriculteurs-colonisateurs et détient les pouvoirs absolus des premiers pour brimer le reste de la société.

  • Serge Jean Répondre

    26 janvier 2015

    Pour celui ou celle qui sera la figure de proue au jour de notre réveil de la nation, sortir les rats de la cale, sera le premier travail d'époussetage; ils fuiront d'eux-mêmes tant, ils ne supporteront pas la lumière dans les yeux de tous..
    Serge Jean

  • François A. Lachapelle Répondre

    24 janvier 2015

    Voici un supplément d'éléments que je n'ai pas traité dans l'article principal. Ils font partie de l'ampleur du dossier de la privatisation d'Hydro-Québec.
    Les chiffres ici présentés portent uniquement sur le volet "opérationnel" de la Société Hydro-Québec. Appelons ceci: taux de privatisation opérationnel.
    Pour un portrait plus complet, il faut ajouter les volets suivants:
    - le taux de privatisation du financement qui est fourni par le privé, institutions et particuliers.
    - le taux de privatisation du Conseil d'administration
    Concernant différents projets de privatisation partielle de l'actionnariat, une étude exhaustive s'imposerait. Et nous sommes impuissants dans un autre "petit dossier" que mène tambour battant notre PM, Philippe Couillard: celui de renouveler avec des entreprises privées des contrats de 20 ans venus à échéance avec de petites centrales hydrauliques. Et la cerise sur le caillou: octroyer des permis pour de nouvelles petites centrales hydrauliques alors que H.-Q. prévoit des surplus pour de nombreuses années à venir.
    Il faut le redire: toutes les petites centrales éoliennes et hydrauliques, souvent inférieures à 25 MW produisent de l'énergie intermittente qui représente aucune valeur pour des exportations d'électricité de base avec des contrats à long terme.
    De plus, le projet d'exportation de grandes quantités d'hydroélectricité du Québec vers l'Ontario, tel que souhaité par les PM respectifs du Québec et de l'Ontario est problématique pour deux principales raisons:
    a) le réseau de transport de l'Ontario est pensé depuis toujours sur de courtes distances avec la proximité des centrales nucléaires près des centres de charge. Le marché de l'Ontario le plus prometteur est celui de la région d'Ottawa avec son million d'habitants et plus qui a besoin d'environ 23 TWh. Petite pelure de banane: les ontariens et les canadiens sont-ils prêts à confier au Québec l'approvisionnement à long terme en électricité de la capitale canadienne ? Ils ne l'ont jamais fait ... Le dévouement fédéraliste de Philippe Couillard est-il une assurance suffisante ... ?
    b) le remplacement des 25 TWh (térawattheures) de la centrale nucléaire Darlington est difficile à gérer par contrat à long terme pour ne pas priver le Québec d'une telle quantité d'énergie lorsqu'il en aura besoin. Actuellement, nos surplus annuels sont estimés à environ 13 TWh ce qui est la moitié de 25 TWh.
    L'oeuvre de René Lévesque et du gouvernement de Jean Lesage en nationalisant les compagnies privées d'électricité du Québec est un immense monument. C'est un joyau inestimable et je suis toujours surpris de voir des apprentis-sorciers manipuler Hydro-Québec avec désinvolture, comme un enfant qui joue dans le sable.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 janvier 2015

    Privatisation : alerte rouge
    Merci M Lachapelle, de sonner l'alarme sur la privatisation à la pièce des filières d'Hydro Québec par le régime libéral depuis Charest et maintenant sous Couillard.
    Une information fort pertinente :
    Repenser l’État du Québec
    La bible de Couillard? The fourth Revolution
    (Le Devoir, 6 octobre 2014 |Antoine Robitaille)
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/420321/repenser-l-etat-du-quebec-la-bible-de-couillard
    Le PM Couillard à Londres en a profité pour rencontrer les auteurs de sa bible économique : The fourth revolution (*). Comme quoi il y tient :
    Les détails avec Antoine Robitaille . (audio à 4 min 50 sec)
    http://www.985fm.ca/lecteur/audio/le-pm-couillard-est-du-cote-de-londres-et-la-radic-255362.mp3
    ....
    Extraits de The Fourth revolution :
    The state is also becoming an enemy of liberty.( p 222).
    There are three areas where Leviathan (État) beg for unburdening : first,selling things that the state has no business owning by reviving privatization,....
    The first cause is privatization, the most striking bit of unfinished business from the half revolution of the 1980 in conservative eyes... (p 234)
    .... Governments continue to own large chunks of ¨network industries`such as trasnportation, electricity, and telecom, on the grounds that they constitute both public good and strategic national asset. (p.235)
    Recommandation de la privatisation de Hydro Québec évoquée dès la prise du pouvoir par les conseillers idéologiques de Couillard !
    Privatisation : alerte rouge
    JCPomerleau
    .......
    (*) The fourth revolution.
    The global race to reinvent the state.
    John Micklethwait Adrian Wooddridge The Pinguin press.
    Les auteurs sont éditeurs du magazine The Economist (la référence pour la mondialisation néolibérale)