Sondage: Duceppe loin derrière sa rivale

PQ - succession de Boisclair



Avec Pauline Marois comme chef, le PQ remporterait facilement le pouvoir sur l'Action démocratique, selon un sondage CROP réalisé pour La Presse. En fait, des candidats potentiels à la succession d'André Boisclair, seule Mme Marois offre cette assurance. Son principal adversaire, Gilles Duceppe, ferait match nul avec l'ADQ, constate cette enquête.
Le sondage a été entrepris mardi soir dernier, dans les heures qui ont suivi la démission d'André Boisclair, et s'est terminé jeudi soir. Il montre que Pauline Marois part avec une importante avance sur son rival, Gilles Duceppe. Quand on leur demande qui ferait le meilleur chef du Parti québécois, pas moins de 45 % des personnes sondées optent pour Mme Marois.
Gilles Duceppe traîne loin derrière avec 21 % des appuis, une chute importante depuis juin 2005, au moment du départ de Bernard Landry. M. Duceppe était alors considéré comme le meilleur choix par 43 % des répondants - en pleine crise des commandites, le Bloc québécois récoltait par ailleurs autour de 50 % des intentions de vote.
Mme Marois est plus populaire que son adversaire chez les femmes. Son appui augmente selon l'âge, tandis que Gilles Duceppe fait ses meilleurs scores chez les moins de 35 ans.
Au lendemain du départ de M. Landry, en juin 2005, Mme Marois ne récoltait que 16 % des appuis, tout comme M. Boisclair. Quelques jours avant le vote, Mme Marois obtenait l'appui de 26 % de la population, loin derrière M. Boisclair, à 44 %.
Avec le recul, Claude Gauthier, vice-président de CROP, estime que les scores de Gilles Duceppe sont toujours proches de ceux qu'obtient le Bloc québécois sur la scène fédérale. Or, au dernier sondage mensuel de CROP, le Bloc ne récoltait plus que 28 % des intentions de vote, bien loin des 42 % obtenus aux élections de janvier 2006.
Dans le sondage de cette semaine, Pierre Curzi, le nouveau député de Borduas, obtient 8 %, Joseph Facal, l'ancien ministre de Lucien Bouchard, 4 %, Bernard Drainville, ex-journaliste élu dans Marie-Victorin, 3 % et Diane Lemieux, ex-ministre et désormais leader parlementaire du PQ, seulement 2 %. Avec 932 répondants, la marge d'erreur de l'enquête est de trois points de pourcentage.
Marois gagnerait
Dans ce sondage, La Presse a aussi fait vérifier l'impact du changement de chef sur les chances du PQ de remporter les prochaines élections. Avec chaque candidat potentiel, CROP a demandé pour quel parti voterait le répondant aux prochaines élections générales.
Cette fois encore, Mme Marois devance clairement son rival Gilles Duceppe, qui a confirmé hier son intention de se porter candidat à la succession d'André Boisclair.
En fait, « elle est la seule qui peut assurer une victoire au PQ contre l'ADQ dans ce sondage « observe le vice-président de CROP, Claude Gauthier.
Avec Pauline Marois à sa tête, le PQ aurait obtenu 40 % des suffrages - 12 % de plus que les 28 % qu'il a obtenus aux élections de mars dernier. Contre Pauline Marois, l'ADQ de Mario Dumont obtiendrait 30 % des votes, grosso modo son score des dernières élections, où il a récolté 31 % des suffrages.
C'est le Parti libéral de Jean Charest qui a tout à craindre d'un changement de chef au PQ. Contre Mme Marois, les libéraux glissent à 21 % des intentions de vote, 12 points de moins qu'aux dernières élections générales.
Avec Gilles Duceppe comme chef, le PQ livrerait une chaude lutte à l'ADQ. Le parti de M. Duceppe obtiendrait 34 % des suffrages, contre 32 % à l'ADQ, un écart qui reste en deçà de la marge d'erreur du sondage. Les libéraux, dans cette éventualité, reprendraient deux points, à 23 % - tout de même neuf de moins que leur résultat du 26 mars.
Avec Pierre Curzi, le PQ terminerait deuxième avec 31 %, trois points derrière l'ADQ et sept points devant les libéraux. Avec Diane Lemieux, le PQ et le PLQ sont sur un pied d'égalité à 25 %, loin derrière l'ADQ à 38 %. Enfin, avec Joseph Facal, le PQ terminerait troisième aux élections.
PAULINE MAROIS EN BREF
Retirée de la vie politique depuis mars 2006, Pauline Marois a l'intention de se porter candidate à la direction du Parti québécois pour la troisième fois. Voici quelques éléments biographiques :
Naissance : le 29 mars 1949 à Québec.
État civil : mariée à Claude Blanchet et mère de quatre enfants.
Études : service social à l'Université Laval et administration des affaires aux HEC.
Carrière professionnelle :
> Participante à la création de la première coopérative de télévision au Québec (CFVO) en 1973;
> Directrice générale du CLSC de l'Île-de-Hull (1973-1974);
> Cadre au Centre des services sociaux du Montréal métropolitain (1976 à 1978);
> Professeure à l'Université du Québec à Hull (1989).
Carrière politique :
> Attachée de presse du ministre des Finances du Québec, Jacques Parizeau (1978-1979);
> Directrice du cabinet de la ministre d'État à la Condition féminine, Lise Payette (1979);
> Députée de La Peltrie, elle est ministre dans le gouvernement Lévesque (1981 à 1985);
> Aspirante à la direction du PQ, elle est battue par Pierre-Marc Johnson (1985);
> Vice-présidente du PQ (1988);
> Élue députée de Taillon (1989);
> Dirige divers ministères (tels Éducation, Santé et Finances dans les gouvernements de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry (1994-2003);
> Brigue la direction du PQ pour la deuxième fois. André Boisclair l'emporte (2005);
> Retrait de la vie politique (mars 2006).


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