Mesdames et messieurs les députées et députés de la Chambre des communes,
Voici que la Cour suprême du Canada vient de rendre son jugement sur la Loi 104 relativement aux écoles passerelles permettant l'accès aux écoles anglaises. Un jugement basé sur une loi inique qui, si elle n'est pas illégale, elle est complètement illégitime. Et si la loi sur laquelle les juges se basent est illégitime, d'où prennent-ils leur légitimité?
Or un juge, avant de pouvoir dire 'je suis dans la légalité' il faut qu'en son for intérieur il puisse se dire 'je suis dans la légitimité'. S'il est incapable de faire cet exercice il est obligé d'admettre qu'il est un instrument comme tout autre instrument; une pelle, un crayon, un ordinateur etc. J'aurais honte de me trouver dans une telle position.
Alors je tiens à dénoncer avec vigueur ce jugement, un énième qui s'inscrit dans la longue série de jugements-démolitions émanant de cette institution. Alors que le français devrait être protégé partout au Canada, y compris au Québec, tout ce qu'a trouvé la Cour suprême a été d'affaiblir encore une fois ce qui reste de la Charte de la langue française et de remettre encore et encore le Québec sur la voie d'affrontements entre de puissants groupes financés par le gouvernement fédéral et une communauté francophone qui, même solidaire, demeure minoritaire au sein de ce pays.
Par conséquent, je demande au gouvernement fédéral actuel de concrétiser son adhésion à la reconnaissance de la nation québécoise et au droit à l'autodétermination qui l'accompagne et qu'il reconnaisse la nécessité absolue de protéger le français même au Québec. Je formule des attentes équivalentes à l'endroit de l'ensemble des partis politiques du Canada anglais. Par ailleurs, je demande à l'ensemble des députés du Québec qu'ils se fassent les ambassadeurs de la nation et qu'ils expliquent sans relâche la situation fragile du français au Québec et la nécessité d'agir afin de protéger l'avenir de cette langue et de la communauté qui la parle.
Aux députés du Bloc québécois, le citoyen que je suis rappelle que la lutte pour l'indépendance ne doit pas occulter la lutte pour la protection de la langue française. Je souhaite à cet égard que les députées et députés du Bloc québécois se chargent de rappeler sans cesse au gouvernement fédéral et aux autres partis fédéraux que notre nation ne saurait céder aux diktats d'une autre nation sur des sujets aussi vitaux pour les Québécois.
Espérant vous voir tous et chacun comprendre qu'il est naturel et vital pour notre nation d'assurer son avenir, veuillez accepter, mesdames, messieurs, l'expression de ma volonté déterminée et persévérante.
Pierre Biacchi
Lettre ouverte aux députées et députés de la Chambre des communes
Si vous ne le faites pas, qui le fera?
Aux députés du Bloc québécois, le citoyen que je suis rappelle que la lutte pour l'indépendance ne doit pas occulter la lutte pour la protection de la langue française.
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1 commentaire
André Lacombe-Gosselin Répondre
19 novembre 2009Le français et notre fierté à retrouver
Le français, c'est notre identité depuis 1608, 1742, (1759-60), 1837-38, la loi 101(1976), vous me suivez… Le français, c’est pendant longtemps avant la Conquête anglaise et même après celle-ci, la langue officielle sur le territoire connu de l’Amérique du nord, si on excepte les langues amérindiennes.
La Nouvelle-France était un gigantesque territoire qui couvrait la majorité de l'Amérique du Nord. Ce territoire était divisé en trois grandes régions: le Canada (l'actuel territoire du Québec et de l'Ontario), la Louisiane (qui couvrait alors tout le Midwest américain) et l'Acadie (aujourd'hui le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard).
Voir l’histoire détaillée sur ce site dont je ne cite qu’un extrait seulement pour les jeunes – mes enfants sont nés en 1969-70 – pour qui le passé n’a que peu d’intérêt, hélas !
Voici donc pour vous, ce qui se passait au Québec à mesure que vous grandissiez :
L’année 1976 voit l’élection du Parti québécois qui forme le premier gouvernement indépendantiste de la province. Le Parti québécois a promis en campagne électorale qu’il ne proclamerait pas l’indépendance de la province avant d’en obtenir le mandat à la suite d’un référendum. Le mandat du Parti québécois est donc de bien gouverner la province et non de faire l’indépendance. Les premières années du gouvernement du Parti québécois sont très fructueuses et le gouvernement vote un ensemble de lois progressistes qui sont très bien acceptées par la population (la loi sur la protection de la langue française, la loi sur le financement des partis politiques, la loi sur l’indemnisation des victimes d'accidents de la route, la loi sur la protection du territoire agricole, et plusieurs autres lois de type social-démocrate). Même les adversaires du Parti québécois reconnaissent que le parti gouverne bien la province.
De 1976 à aujourd'hui, le Parti québécois (qui est indépendantiste) et le Parti libéral du Québec (qui n'appuie pas le projet indépendantiste) se partagent le pouvoir : le Parti québécois gouverne la province de 1976 à 1985 et de 1994 à 2003, le Parti libéral prend le relais de 1985 à 1994 et de 2003 à aujourd’hui.
Les gouvernements des deux partis ont de fréquentes querelles constitutionnelles et de juridiction avec le gouvernement fédéral qui est très centralisateur.
En 1980 et en 1995, un gouvernement du Parti québécois propose aux Québécois d’affirmer leur désir d’indépendance au cours d’un référendum. Malgré la satisfaction des Québécois envers le gouvernement du Parti québécois et les querelles fréquentes avec le gouvernement fédéral, les Québécois rejettent les propositions d’indépendance dans une proportion de 59,5% en 1980 et dans une proportion de 50,4% en 1995. Lors des campagnes référendaires, le gouvernement fédéral promet de réformer la confédération canadienne pour satisfaire les aspirations des Québécois.
Malheureusement, ces promesses ne sont pas tenues. Toutes les tentatives de réforme sont bloquées par le Canada anglais qui les considère trop généreuses envers le Québec.
Le problème de la place du Québec dans la confédération canadienne reste donc entier ! Il reviendra hanter les Canadiens et les Québécois au cours des prochaines années.
Adieu donc l’intégration au Canada « dans l’honneur et l’enthousiasme » promise lors du « beau risque ». Nous, les Québécois, n’avons jamais signé la Constitution canadienne rapatriée d’Angleterre sous Trudeau en 1982.
Ces dernières années, le français au Québec est une langue en voie de disparition, particulièrement à Montréal où se concentrent les nouveaux immigrants toujours plus nombreux car la langue de travail – cette loi 101 qui a perdu tout son mordant initial – ne s’applique qu’aux grandes entreprises privées de 50 employés et plus, à la fonction publique québécoise, mais on n’a pas encore réussi à imposer le français dans la fonction publique fédérale établie sur le territoire du Québec et le gouvernement Charest semble bien peu enclin à l’exiger dans un avenir rapproché malgré les belles déclarations de Yolande James le 16 septembre et de lui-même le 7 octobre 2009 comme invités sur TV5-Monde .
Le débat récent (2007-2008) sur les accommodements raisonnables définissant les 3 valeurs québécoises non-négociables d’égalité hommes-femmes, de laïcité de l’État québécois i.e. exclusion de la religion dans la vie civique (scolaire, municipale, provinciale) et la langue française officielle partout sur le territoire québécois n’a pas encore donné tous ses fruits par manque de volonté politique du gouvernement libéral actuel pourtant majoritaire, mais plus porté à tergiverser qu’à solutionner ces problèmes prétextant la crise économique et le peu de fonds suite à ses mauvaises décisions politiques d’il y a moins de 2 ans.
Espérant que les partis d’opposition au Québec (PQ, ADQ & QS) et ceux d’Ottawa (PCC ?, PLC ?, NPD ? & BQ) réussissent à défendre nos valeurs fondamentales et identitaires avant que les vrais Québécois, présentement endormis dans le confort et l’indifférence politique, ne se réveillent pour une révolution qui cette fois ne sera pas si tranquille… je l’espère de tout mon cœur !
André Lacombe-Gosselin
ce 19 novembre 2009.