Se fait-on avoir?

Le Québec se fait-il avoir? À moins d'être convaincu à l'avance, il n'est pas facile de répondre à cette question.

Si Pratte suspend son jugement, vaut mieux se méfier du loup qui dort...


Dans une entrevue accordée au Devoir, l'ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, critique durement le Plan Nord lancé par le gouvernement Charest.
Selon lui, les libéraux sont beaucoup trop généreux à l'endroit de l'industrie minière, notamment en payant l'essentiel des infrastructures (routes, ports, barrages) dont cette industrie aura besoin dans le Nord. «On est sur le point de se faire avoir», selon M. Parizeau.
L'ex-chef du PQ n'est pas le seul à le penser. Des écologistes, Richard Desjardins, l'expert en stratégie d'affaires Yvan Allaire et le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault, estiment tous que l'État québécois devrait exiger une part beaucoup plus importante des bénéfices générés par les mines, notamment en prenant des participations dans les projets. Suggestion de M. Parizeau: le gouvernement devrait exiger une part de l'actionnariat des entreprises à la hauteur de ce qu'il dépensera pour permettre à chaque projet d'aller de l'avant. Proposition de la CAQ: Québec devrait créer un fonds de 5 milliards, financé en partie par la Caisse de dépôt, pour prendre des participations dans les projets d'exploitation de nos ressources.
Le Québec se fait-il avoir? À moins d'être convaincu à l'avance, il n'est pas facile de répondre à cette question. La comparaison de la fiscalité minière d'une province et d'un pays à l'autre est extrêmement complexe. On sait qu'en raison du boom minier des dernières années et des importantes modifications apportées l'an dernier par le gouvernement au régime de droits miniers, le montant des redevances versé à Québec a décuplé depuis 10 ans. Pourrait-on obtenir davantage? «Nous sommes en position de force», souligne M. Parizeau. «Parmi les quatre principales provinces productrices, nous nous classons au premier rang pour l'importance des prélèvements faits auprès des entreprises minières», réplique le ministre des Finances, Raymond Bachand.
M. Bachand est loin d'être fermé à l'idée que le gouvernement devienne actionnaire de projets miniers; son dernier budget a justement mis 500 millions à la disposition d'Investissement Québec à cette fin. Faut-il faire plus, plus vite? Alors que les prix des métaux sont très élevés, la tentation est forte. Toutefois, l'histoire nous enseigne qu'un jour ou l'autre, ces prix vont baisser, voire chuter brutalement. Les contribuables sont-ils prêts à accepter que des milliards d'argent public soient ainsi mis à risque?
Dans ce débat aussi complexe que crucial, tout le monde gagnerait à disposer d'une analyse plus complète, plus objective et plus pédagogique que les documents qui circulent aujourd'hui. Le gouvernement devrait confier à un groupe d'experts indépendants la tâche de produire une telle analyse. Mieux une population est informée, moins elle court le risque de se faire avoir.

Featured e9ce29e1df8a56a11b26e68ffd733781

André Pratte878 articles

  • 307 064

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé