Le Parti québécois et Québec solidaire appuient les détails et les modalités du mode de scrutin proportionnel proposé par le Mouvement démocratie nouvelle. Ils s’engagent à les mettre de l’avant s’ils prennent le pouvoir.
La Coalition avenir Québec qui, comme eux, a donné son accord de principe à un scrutin de type proportionnel en décembre 2016 veut cependant prendre le temps d’analyser les recommandations élaborées par le Mouvement démocratie nouvelle dans un rapport avant de se prononcer sur celles-ci.
Daté du mois dernier, le rapport du Mouvement obtenu par Le Soleil doit être officiellement rendu public dans quelque temps. La solidaire Manon Massé se dit heureuse de trouver dans le lot de recommandations une obligation stipulant qu’un projet de loi ad hoc devrait être présenté dans les 90 jours suivant le prochain scrutin.
Le député péquiste Sylvain Pagé indique qu’un scrutin proportionnel ne permet pas seulement de réduire les distorsions entre les votes des électeurs et la composition d’un parlement; il oblige les groupes parlementaires à travailler différemment. Il les force à davantage de collaboration, ce qui est une bonne chose, insiste-t-il.
Le Parti québécois et Québec solidaire sont tous deux prêts à accepter que le nombre de sièges à l’Assemblée nationale passe de 125 à 126, 127 ou 128.
L’Assemblée nationale devrait compter quelques sièges de plus que les 125 actuels, peut-on lire dans le rapport du Mouvement démocratie nouvelle. Il ne fournit cependant aucune autre précision à cet égard.
Collaboration vs stabilité
Chaque électeur disposerait de deux votes avec ce mode de scrutin envisagé pour 2022. Le premier servirait à élire un député de circonscription provenant de telle ou telle formation politique, comme c’est le cas actuellement, et le second, à choisir un parti.
Il y aurait 75 sièges alloués avec le premier vote et une cinquantaine de sièges le seraient avec le second. Ces derniers sièges, dits de compensation, seraient octroyés à des candidats provenant de listes régionales constituées par les partis.
Le gouvernement de Philippe Couillard a réitéré, lundi, qu’un changement de mode de scrutin ne fera pas partie de son arsenal électoral durant la prochaine campagne électorale.
Après avoir flirté avec cette idée pendant des années, le Parti libéral du Québec dit avoir constaté que tout consensus est difficile à obtenir au fur et à mesure où l’on plonge dans le détail de ce que serait un scrutin de type proportionnel. Il répète que le scrutin «uninominal à un tour» a l’avantage de procurer des gouvernements «stables».
«Il est possible qu’un tel système engendre plus souvent un gouvernement minoritaire ou de coalition», reconnaît le Mouvement démocratie nouvelle dans son rapport. Il estime toutefois que les avantages d’un scrutin de «type proportionnel» l’emportent largement sur les désavantages.