Commission d’enquête publique sur la corruption

Saputo-Bouchard à la rescousse de Charest

Le peuple n’est pas dupe!

Tribune libre

La sortie de Lucien Bouchard administrateur de Saputo depuis 2004 arrive a un point bien précis pour nous faire oublier les problèmes de corruption dénoncée sans relâche par plus de 75% de la population (Le devoir 2010-02-15). Les firmes impliquées dans les projets d’infrastructures sont de grands donateurs pour le PLQ. Charest ne pouvait demander mieux que cette sortie, mais d'autres aussi commencent à sentir la soupe chaude.
Petit rappel : En 1992, alors que certains tentaient de faire approuver l’Accord de Charlottetown, d’autres préparaient la grande stratégie contre un éventuel référendum. Il faut se rappeler que la commission Bélanger-Campeau l’avait posé comme un ultimatum au tenant de l’accord de Charlottetown. Le point de départ de cette stratégie a été de nommer membres du conseil privé de la Reine Conrad Black et Paul Desmarais. Ils y sont entrés le 1er juillet 1992, jour de la fête du Canada. Cette stratégie c’est, je crois, ce que Jean Pelletier, bras droit de Jean Chrétien, a appelé « la guerre ».
Le même jour, l’entreprise Saputo inc. du sicilien Lino Saputo a été fondée. C’est dans cette mouvance que le 23 juillet 1992, Corival, anciennement Inter State Paving, l’entreprise du sicilien feu Pietro Rizzuto, grand stratège financier pour le compte du PLC, obtient par dézonage un terrain à Laval pour y établir une cimenterie, près de la montée St-François. Cette excellente localisation pour les grands travaux d’infrastructure « à venir » permettra aussi, par dézonage, a Simard-Beaudry d’agrandir sa carrière, disait ont à l’époque.
Plus tard, en février et mars 95, juste avant le référendum, plus de 200 firmes fédéralistes ont modifié leur statut d’immatriculation pour passer du Québec inc. au Canada inc. Probablement qu’il y avait promesse de beau contrat en échange de ce geste de promotion toute fédéral. La firme Saputo, c’est immatriculée sous régime fédéral en mars 95, le même jour que Corival Internationale. Comme quoi l’amitié sicilienne est inébranlable.
Quand plus récemment le PLC-Q de l’ex-lieutenant Coderre confie son financement à Jean (Giovanni) Rizzuto, frère de feu Pietro Rizzuto, celui qui en 1970 a construit, avec son entreprise Inter State Paving sous la supervision de DESjardins SAUriol, le viaduc de la Concorde et anciennement responsable lui aussi du financement du PLC-Q, on est en droit de ce poser de sérieuses questions. Après que la commission Jonhson est qualifiée la construction et l’entretien de ce viaduc d’EXTRAordinairement mal fait et mal entretenu, Charest nous lance dans un programme d’infrastructure national de plusieurs milliards en mode « urgence ». Combien d’argent les entrepreneurs chargés de reconstruire nos ponts et viaducs ont donné au PLQ et au PLC-Q? Les Simard-Beaudry, Ramsol, Angeco, Catcan, Opron, Garnier, Pilmo, et autres nous chargent-ils le prix attendu pour rénover nos ponts et viaducs? Comment ont-ils obtenu ces contrats? Nous n’avons toujours pas eu de réponses à ces questions.
Par cette sortie le membre du conseil d’administration de Saputo, Lucien Bouchard vient faire de la diversion. Avait-il le choix? Bouchard dénoncé la corruption? Voyons donc! Un conflit d’intérêts peut-être? Quelle belle stratégie de la part des fédéralistes Davis Ward Philipps Vineberg et Saputo d’avoir mis Lucien Bouchard dans leur poche en 2001 et en 2004. Lui qu’il nous dit qu’il est temps de s’occuper d’économie où était-il lorsque la caisse de dépôt a annoncée des pertes de 40 milliards $? Pouvait‘il parler?
Non nous ne sommes pas dupe M. Bouchard!
Nosco


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6 commentaires

  • Nosco Répondre

    25 février 2010

    Il faut se réjouir de la prise de position du syndicat de la fonction publique (SFPQ) qui qualifie la création d’une unité anticollision dirigée par M. Duchesneau « de poudre aux yeux ».
    http://www.sfpq.qc.ca/Textes_complets/texte_complet.php?id=1882
    Il était temps qu’un syndicat se prononce. M. Duchesneau nous dit-il faut regarder en avant et laisser tomber le passé. Doit-on comprendre qu’il faille oublier aussi que M. Duchesneau à contribuer à la caisse du PLQ avec un don de 2500 $ en 2008. J’aimerai bien l’entendre se prononcer clairement pour une commission d’enquête publique.
    Pour éviter d’autres dérapages, tels que ceux pressentis avec l’achat d’énergie NB, il faut connaître notre histoire sous tous ses angles et rester vigilants. Bouchard doit répondre aux questions posées. Vous avez bien raison M. Lachapelle.
    Nosco

  • François A. Lachapelle Répondre

    21 février 2010

    Madame ou monsieur Nosco,
    Nosco est sans doute un dérivé du mot latin "noscere" pour connaître.
    Les révélations que nous apprenons par votre texte permettent de faire des liens avec un intervenant que nous aimons, ou devrais-je dire que nous aimions et respections, monsieur Lucien Bouchard. Car, un leader n'a pas le droit de jouer avec la vérité qui touche au coeur de la société québécoise.
    D'une part, le Québec doit faire mieux, toujours mieux en éducation , en santé, en finances publiques et en productivité.
    D'autre part, les problèmes du Québec existent aussi dans les sociétés limitrophes du Québec et dans le monde: un constat pour éviter la panique.
    Cependant, là où Lucien Bouchard nous cache des choses, c'est là que sa lumière pâlit jusqu'à s'éteindre. Lucien Bouchard est-il un George-Étienne Cartier (george sans s à l'anglaise) des temps moderne? Un opportuniste, un grand seigneur?
    Je cite le commentaire de JC POMERLEAU: «Entre les intérêts supérieurs du Québec et ceux de son réseau d’affaire, Bouchard a fait son choix depuis longtemps.» George-Étienne Cartier, ses intérêts étaient dans sa clientèlre des cies de chemin de fer, LB ses intérêts sont ailleurs.
    En terminant, je reviens sur son silence, sa complicité tacite dans l'affaire des 40 milliards de la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2008. Monsieur Bouchard veut qu'on soit allumé aussi en écnonomie. Il n'a pas dénoncé l'incurie des responsables de cette faillite de 40 milliards, peut-il aujourd'hui se prononcer avec explications sur la pertinence ou non du projet d'achat d'actifs d'Énergie NB par Hydro-Québec au coût de 3,2 milliards de $, marché à conclure au plus tard le 31 mars 2010?
    Oui, la société québécoise fait face à de sérieux problèmes, lesquels sont amplifiés par des causes externes (Ottawa) et internes (nos zélites qui se cachent derrière leurs intérêts personnels) qui se défilent devant leurs responsabilités. Monsieur Lucien Bouchard, allumer la mèche c'est beau, mais éclairer vos compatriotes avec des explications c'est agir en adulte responsable.
    François A. LACHAPELLE 21 février 2010

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    21 février 2010

    @ Robert Barberis-Gervais:
    Excusez-moi, j'oubliais un détail. Je me demandais, en effet, si Justin trudeau allait être invité.
    Si Robert Charlebois doit être là, en plus de John James Charest et de Nicolas Sarkozy, il ne manquerait plus que Pierre Elliot Trudeau... mais il est mort. Alors, Justin pourrait êtr là, juste pour qu'il y ait un Trudeau qui soit présent.

  • Jacques Vaillancourt Répondre

    19 février 2010

    Ces viaducs qui s’écroulent après 30 ans ou 40 ans de service dont le viaduc de la Concorde et l’échangeur Turcot que l,on dit à la fin de sa vie utile demandent que l’on s’interroge sur les circonstances de leur construction. On sait que dans la plupart des cas les professionnels du gouvernement ont été écartés de ces projets.
    Les normes en vigueur AASHTO en Amérique du Nord et au Québec assurent pour les ponts en acier ou en béton armé une durée de vie au minimum de 60 ans malgré la circulation intense et les tonnes de sels qui y sont déversées chaque hiver. Pour ce qui sont des structures en béton précontraints on va jusqu’à 100 ans si on si observe scrupuleusement les règles de l’art.

    C’est un sujet sur lequel on reviendra

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    "Quelle belle stratégie de la part des fédéralistes Davis Ward Philipps Vineberg et Saputo d’avoir mis Lucien Bouchard dans leur poche en 2001 et en 2004. Lui qu’il nous dit qu’il est temps de s’occuper d’économie où était-il lorsque la caisse de dépôt a annoncée des pertes de 40 milliards $ ? Pouvait‘il parler ?"
    ..................................
    "Il était à la Chambre de commerce de Montréal et faisait partie de nos zélites du Québec inc (ou Québec sinks) qui ont réservé un "Standing ovation" à Rousseau qui venait de nous dire que la Caisse avait perdu 40 milliards !
    Après avoir entendu Rousseau nous dire que " Le papier commercial c'était un mystère que la Caisse en eut autant", Lucien Bouchard est venu dire que Rousseau avait été "transparent"
    Donc avec St Lucien on avait affaire à un "mystère transparent". En fait Bouchard était là pour contrer les pressions pour une demande d'enquête publique sur les pertes de la Caisse. Laquelle aurait mené au Cabinet d'avocat auquel il était lié ( Davis Ward Philipps Vineberg ). C'est de ce cabinet qu'a sortie la petite entreprise Coventree par qui le désastre du papier commercial arrive à la Caisse. Coventree a été le plus gros promoteur de PCAA non-bancaire au Canada (16 milliards) et la Caisse (qui avait été son principal actionnaire a été son meilleur client.
    Entre les intérêts supérieurs du Québec et ceux de son réseau d'affaire, Bouchard a fait son choix depuis longtemps.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2010

    Je suis parfaitement d'accord avec vous sur tous les faits historiques. Mais, on n'enseigne pas ça à l'école.