Crise financière mondiale

Revue de presse - 2 octobre 2011

Chronique de Richard Le Hir



- Fonds de secours européen : l'Allemagne traîne des pieds


La dotation du mécanisme européen de stabilité MES, qui doit remplacer le FESF au plus tard en 2013, sera d'après M. Schäuble moins importante.
Malgré le feu vert du Bundestag et du Bundesrat à l'élargissement du Fonds de secours européen (FESF), le très influent ministre des finances allemand,Wolfgang Schäuble, a exclu que l'Allemagne consacre plus d'argent au FESF que les 211 milliards d'euros votés par le Parlement.
"Le Fonds de secours européen a un plafond de 440 milliards d'euros, 211 milliards incombent à l'Allemagne. Et c'est tout. Terminé. A l'exception des intérêts qui viendraient s'ajouter", a déclaré le ministre dans un entretien au magazine Super-Illu publié samedi 1er octobre.
La dotation du mécanisme européen de stabilité MES, qui doit remplacer le FESF au plus tard en 2013, sera d'après M. Schäuble moins importante. "Il ne sera alors question que de 190 milliards au total, pour lesquels nous seront garants (...) intérêts inclus", a expliqué le pilier du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.
DÉFIANCE DES ALLEMANDS
Ces déclarations radicales surviennent dans un contexte de forte défiance des Allemands. La majorité d'entre eux considère en effet l'extension du Fonds de secours de la zone euro comme "une erreur", indique un sondage à paraîtred imanche dans le journal Bild am Sonntag. D'après l'enquête d'opinion, 58 % des des personnes interrogées estiment que l'augmentation de la dotation du Fonds n'est pas souhaitable, seulement 34 % considérant l'élargissement comme une"bonne chose".
Une majorité d'Allemands juge également comme "peu crédible" la promesse du gouvernement que la somme garantie ne sera pas augmentée à l'avenir, 78% d'entre eux s'attendant à ce que plus de moyens soient mis à disposition pour le fonds de secours. Seuls 19 % des personnes interrogées estiment que la dotation ne changera plus.
La deuxième chambre du parlement allemand, le Bundesrat, a avalisé vendredi l'élargissement du fonds de secours de la zone euro, scellant le feu vert de l'Allemagne au mécanisme. La veille, le Bundestag avait également donné son feu vert au mécanisme anti-crise élargi, au terme d'intenses spéculations sur la solidité de la coalition.

- Sarkozy ne veut pas «laisser tomber» la Grèce




Nicolas Sarkozy a exhorté le premier ministre grec à laisser venir des experts européens dans son pays pour montrer l'étendue des efforts accomplis.
Malgré le vote massif du Bundestag allemand en faveur du second plan d'aide à la Grèce, jeudi, la course contre la montre continue pour Georges Papandréou. Elle a pris l'allure d'un marathon: le premier ministre grec a d'abord rencontré, vendredi matin à Varsovie, le président européen Hermann Van Rompuy pour préparer le sommet du 18 octobre prochain qui s'annonce crucial, trois mois après celui du 21 juillet qui avait consacré un renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) sans convaincre les marchés.
Georges Papandréou s'est ensuite rendu à l'Élysée, en fin de journée, pour un entretien avec Nicolas Sarkozy. Il a assuré au président français que son pays était «déterminé à faire tous les efforts nécessaires», pour éviter la faillite de son pays et a invité des experts des États de la zone à se rendre à Athènes pour vérifier l'étendue des réformes en cours. C'est l'une des principales avancées de la rencontre de vendredi à Paris : «Le président a insisté auprès du premier ministre grec pour qu'il soit totalement transparent à l'égard des pays créanciers», explique-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Autrement dit, pour qu'il prouve aux citoyens européens que la Grèce faisait le maximum pour tenir ses objectifs. L'enjeu est de taille, comme en témoigne l'accueil virulent que reçoivent les responsables de la Troïka(UE, FMI et BCE) revenus vendredi à Athènes pour évaluer le processus de consolidation budgétaire mis en place par le gouvernement. Les fonctionnaires manifestant devant les administrations leur ont bloqué plusieurs accès aux ministères, au point que la rencontre avec les ministres des Finances et de la Réforme de l'administration se sont déroulées dans des bureaux anonymes à Athènes pour éviter la contestation.
Une obligation morale
Ces tensions sociales ont conduit le président de la République à louer les efforts de la Grèce, dans une déclaration solennelle depuis le perron de l'Élysée. «Le peuple grec a beaucoup souffert (…) mais il doit comprendre que ces dernières années trop de réformes ont été retardées.» La France sera à ses côtés, a-t-il assuré. «Nous avons une obligation morale à l'endroit des pays membres de la zone euro et de l'Union européenne, estime Nicolas Sarkozy. L'Europe, c'est une civilisation, une famille et une solidarité: quand dans une famille, l'un des membres est en difficulté, tous les autres doivent l'aider.» Pour le président, donc, «il n'est pas question de laisser tomber la Grèce», car «l'échec de la Grèce serait l'échec de toute l'Europe».
À Paris, on s'en tient bec et ongles à l'application stricte du plan voté le 21 juillet. Après l'Allemagne, jeudi, l'Autriche l'a approuvé à son tour vendredi, devenant ainsi le douzième État à dire oui sur dix-sept. Les dirigeants européens souhaitent que l'accord soit d'abord adopté par tous les pays membres - d'ici la mi-octobre - avant d'évoquer tout éventuel renforcement du plan. «Question de crédibilité politique», martèle-t-on à l'Élysée, où l'on parie sur le fait que les marchés financiers finiront par se convaincre qu'au-delà de l'inévitable lenteur du processus politique l'Europe prend les mesures adaptées pour répondre à la crise de la dette.
Mais cette deuxième étape pourrait s'enclencher rapidement : Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il se rendrait à Berlin dans les prochains jours pour rencontrer la chancelière allemande afin d' «accélérer l'intégration économique de la zone euro et de mettre en place le plus rapidement possible» le plan de sauvetage de la monnaie unique et de la Grèce décidé le 21 juillet. Cette rencontre pourrait intervenir le week-end prochain.


- Grèce : la troïka contrainte de négocier avec les syndicats


Par Alexia Kefalas
Publié le 29/09/2011 à 12:12
Les créanciers de la Grèce débarquent à Athènes en plein grève.
Les créanciers de la Grèce débarquent à Athènes en plein grève.
Pendant dix jours, les créanciers de la Grèce vont examiner l'avancée des engagements pris par le gouvernement grec, avec l'application du deuxième plan de rigueur adopté en juin.
Après avoir brutalement suspendu les négociations avec le gouvernement grec il y a 28 jours, les experts de la troïka sont de retour à Athènes. Ils vont d'abord travailler tout le week-end pour épauler le ministère des Finances qui doit présenter lundi, au Parlement, l'avant-projet de budget 2012 comprenant des réformes jusqu'en 2014. Mais pendant dix jours, la troïka va surtout examiner l'avancée des engagements pris par le gouvernement grec, avec l'application du deuxième plan de rigueur adopté en juin, prévoyant 28,4 milliards d'euros d'économies d'ici à 2015, dont un vaste programme de privatisations qui devrait rapporter 4 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année. L'avis des émissaires sera déterminant pour le versement de la sixième tranche du prêt de 110 milliards d'euros accordé en mai 2010, soit 8 milliards d'euros. La décision finale se fera autour de la mi-octobre.
En attendant, les protestations contre la rigueur se durcissent. En plus des manifestations inopinées et des collectifs qui refusent de payer les nouvelles taxes, le gouvernement doit faire face aux mouvements «j'occupe»: des dizaines de fonctionnaires occupent leurs ministères pendant plusieurs heures. Ainsi, la plupart des ministres ont dû changer de local ou travailler depuis chez eux jeudi et devraient recommencer ce vendredi. Au ministère des Finances, la troïka n'a pu entrer dans les locaux qu'après négociation avec les grévistes. Le gouvernement grec doit outrepasser ces grèves en cascade car le temps presse. Avec le feu vert du Bundestag sur le deuxième plan d'aide à la Grèce, Georges Papandréou multiplie les efforts pour faire ratifier au plus vite l'accord du 21 juillet dernier par tous les partenaires européens.
«Tout boucler fin octobre»
D'après Petros Christodoulou, directeur de la Commission de gestion de la dette publique «il n'y a pas d'autre alternative pour éviter la faillite: il faut ratifier le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour lancer la procédure de participation du secteur privé au nouveau prêt (PSI). Si tout va bien, nous prévoyons de tout boucler fin octobre, grâce à un roadshow en Europe et en Asie» explique-t-il. Mais si la ratification de l'accord européen tarde, la Grèce risque d'être largement pénalisée, «le pays doit débourser 27 milliards d'euros en 2012, il ne faut donc pas perdre de temps et ce dans l'intérêt de toute l'Europe» prévient Petros Christodoulou.
La mise en place de l'accord du 21 juillet sera justement au programme de la rencontre entre Georges Papandréou et Nicolas Sarkozy à Paris, ce vendredi après-midi.


- Des ministères grecs bloqués pendant l'audit de la troïka à Athènes



Manifestation à Athènes, le 28 septembre 2011.
Les représentants de la troïka, les principaux bailleurs de fonds internationaux de la Grèce, sont de nouveau à pied d'œuvre, jeudi 29 septembre, à Athènes, où ils ont été vertement accueillis par des fonctionnaires qui occupaient leurs ministères pour s'opposer à la nouvelle cure de rigueur prescrite par l'Union européenne et le FMI.
Le ministre des finances grec, Evangélos Vénizélos, a dû accueillir ses hôtes représentant la Commission et la Banque centrale européennes dans un local distant de son ministère, assiégé par son propre personnel. Selon les médias grecs, le troisième représentant des bailleurs étrangers, le délégué du FMI, n'arrivera que vendredi à Athènes.
Les occupations, qui touchent la plupart des ministères, ont été organisées par Adedy, la centrale syndicale de la fonction publique, pour protester, selon elle, contre les "nouvelles mesures barbares décidées pour réduire encore davantage les salaires, introduire des grilles de salaire de misère, imposer de nouvelles taxes et mener à bien des licenciements massifs". La troïka avait précipité le tour de vis de rigueur infligé au pays en suspendant le 2 septembre sa mission, tout juste entamée, à Athènes.
VERDICT ATTENDU
Des sources au ministère des finances grec se sont félicitées de discussions"positives et constructives" jeudi avec les représentants de la troïka, qui doit désormais examiner le projet de budget grec pour 2012, son programme de privatisations, qui peine à démarrer, et toutes mesures à prendre après 2012 pour réaliser un plan budgétaire voté fin juin et qui prévoit 28,4 milliards d'euros d'économies d'ici à 2015.
Du verdict de la troïka dépend l'éventuel déblocage de 8 milliards d'euros, tirés d'un prêt de 110 milliards d'euros accordé à la Grèce en mai 2010. Ces fonds, qui doivent permettre au pays d'assurer ses paiements d'octobre, pourraient être livrés dans deux semaines .
L'avis des trois représentants sera également crucial pour la mise en place du deuxième plan d'aide à la Grèce décidé par la zone euro le 21 juillet, qui représente près de 160 milliards d'euros. Pour la première fois, ce plan prévoit la participation des créanciers privés, qui acceptereraient de perdre 21% de leur mise sur leurs obligations grecques pour éviter de tout perdre en cas de faillite du pays.
NOUVEAU TOUR DE VIS
La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré mardi soir attendre les conclusions de la troïka pour jauger les modalités de ce plan. "Devons-nousrenégocier, ou ne pas renégocier? Nous préférerions bien sûr que les chiffres restent inchangés, mais je ne peux pas anticiper", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision publique grecque NET, après un entretien avec M. Papandréou. Ce dernier doit rencontrer Nicolas Sarkozy vendredi, à Paris.
Le 2 septembre, les auditeurs de la troïka avaient soudainement quitté Athènes devant d'importants dérapages constatés dans les comptes publics du pays, et notamment l'impossibilité pour la Grèce de respecter son objectif de réduction du déficit public à 7,4 % du PIB.
Depuis, sous la pression de la troïka, le gouvernement socialiste a annoncé la semaine dernière des mesures additionnelles pour 2011 et 2012, principalement la mise au chômage technique de 30 000 fonctionnaires d'ici à fin 2011, la baisse des retraites supérieures à 1 200 euros par mois et l'abaissement du seuil d'imposition à 5 000 euros de revenus annuels.



- L’heure de gloire des eurosceptiques


THE SPECTATOR LONDRES

Un manifestant britannique contre l'euro devant la Banque de Londres, le 2 janvier 2002.
AFP
A voir la zone euro aller de Charybde en Scylla, faut-il conclure que l’euro est condamné ? Deux Britanniques estiment que les eurosceptiques ont gagné et demandent des comptes aux partisans de la monnaie unique.
Peter Oborne - Frances Weaver
Dans l’histoire, peu de factions ou de mouvements ont remporté une victoire aussi complète et aussi écrasante que celle des conservateurs eurosceptiques aujourd’hui. Ce sont eux, aujourd’hui, les maîtres du jeu. Non seulement avaient-ils raison sur la monnaie unique, le plus grand enjeu économique de notre temps, mais ils avaient raison pour les bonnes raisons. Ils avaient prévu avec une précision d’une lucidité quasi-prophétique comment et pourquoi l’euro allait entraîner dans son sillage la dévastation financière et l’effondrement des sociétés. Pendant ce temps, les pro-européens se retrouvent dans la même situation que les pacifistes en 1940, ou les communistes après la chute du mur de Berlin.
Ils sont parfaitement KO. Penchons-nous sur le cas du Financial Times, qui se targue d’être la meilleure publication économique de Grande-Bretagne : il y a 25 ans environ, leFT s’est mis à dérailler. Tournant le dos à ses lecteurs, le journal est alors tombé sous la coupe d’une clique de journalistes de gauche. Il y avait déjà eu un signe annonciateur de déraillement, quand le FT avait pris position contre l’invasion des Malouines [en 1982]. Naturellement, le quotidien a soutenu l’adhésion de la Grande-Bretagne au Mécanisme de taux de change européen en 1990.
Le FT s'est trompé dans tous ses grands jugements économiques
Depuis un quart de siècle, il s’est trompé dans tous ses grands jugements économiques. La plus grosse erreur du Financial Times moderne concerne l’euro. Le FTs’est jeté à corps perdu dans le camp des pro-euros, adhérant à leur cause avec une ferveur toute religieuse. Et il ne fut laissé aucune place au doute. Ecoutons un peu ce qu’avait à nous dire Lex dans sa chronique (censée être sceptique et anti-conformiste) le 8 janvier 2001 au sujet de l’entrée de la Grèce dans la zone euro. "Comme les échanges avec la Grèce se feront désormais en euro, écrivait Lex, peu de gens pleureront la disparition de la drachme. Appartenir à la zone euro est le garant d’une stabilité économique à long terme" .
Le FT avait également réservé un accueil chaleureux à l’Irlande. Même en mai 2008, alors que le boom économique en Irlande et partout ailleurs commençait de toute évidence à montrer des signes de faiblesse, le journal gardait la foi : "l’Union monétaire européenne est sortie de sa chrysalide et a pris son envol, s’enthousiasmait le journal dans son éditorial. "Et si sur le papier le projet paraissait des plus improbables, il a abouti dans la vraie vie."
Pour un quotidien qui prétend faire autorité en matière financière, sa gestion de la monnaie unique a été des plus catastrophiques. Qu’en est-il de la BBC ? Au cours des neuf semaines qui ont précédé le 21 juillet 2000, au plus fort du débat sur l’euro, l’émission Today a interrogé 121 intervenants sur le sujet. 87 d’entre eux étaient favorables à l’euro et 34 y étaient hostiles.
Et deux fois plus de chiffres, d’interviews et de petites phrases défendaient la cause de l’euro. Les journalistes de la BBC avaient tendance à présenter la position pro-euro elle-même comme une voie médiane. Par conséquent, les voix même modérément eurosceptiques faisaient figure d’extrémistes, et étaient donc balayées avant même d’entrer dans le débat. La BBC adoptait systématiquement un ton alarmiste, agitant le spectre d’une catastrophe économique ou industrielle si le pays ne rejoignait pas la zone euro. Lorsque ces prévisions se sont révélées fausses, elle n’a pas pris la peine de corriger le tir.
Les entêtés finissent toujours par avoir raison
De fait, le Royaume-Uni a enregistré des niveaux record d’investissement étranger, mais lorsque les chiffres du Bureau des statistiques nationales l’ont confirmé, la BBC en a à peine parlé. Ce parti pris allait effectivement très loin. Rod Liddle, alors rédacteur en chef de l’émission Today sur Radio 4, se souvient d’une rencontre avec une très haut responsable de la BBC pour traiter des accusations de partialité portée par les eurosceptiques. "Rod, il vous absolument comprendre que ces gens sont cinglés. Ils sont fous".
En réalité, les eurosceptiques étaient parfaitement sains d’esprit. S’exprimant à la Chambre des communes en 1936, Winston Churchill – qui était à l’époque une personnalité marginale et largement méprisée – a prononcé ces mots : “se lamenter sur le passé, ‘c’est mener une action efficace dans le présent”. Alors, quelles sont les leçons à tirer du débat au Royaume-Uni sur l’euro ? En premier lieu, nous devrions chérir ce trait de caractère on ne peut plus britannique qu’est l’excentricité. Au plus fort du débat sur la monnaie unique, on a souvent vu les tenants de l'euro isoler leurs détracteurs en les traitant d'excentriques.
Voici ce que disait Andrew Rawnsley de l'Observer dans une chronique du 31 janvier 1999 : "Dans le camp des pro-euro, les milieux d'affaires, les syndicats, des personnalités politiques de premier plan, influentes, raisonnables. Dans l'autre camp, une ménagerie de vieilles gloires, d'illustres inconnus et de fous à lier". Mais en fait, ce sont encore et toujours les solitaires, les entêtés, ceux qui refusent l'orthodoxie de l'establishment, qui finissent par avoir le dernier mot. Il reste essentiel pour notre démocratie que le point de vue pro-euro se fasse entendre.
Mais avant toute chose, les partisans de l'euro doivent nous dire pourquoi ils ont essayé de pousser la Grande-Bretagne sur la voie calamiteuse de l'adhésion à la monnaie unique. Revenons sur une remarque faite par Danny Alexander, Premier secrétaire au Trésor, qui a déclaré que ceux qu'il qualifiait d'isolationnistes ou de nationalistes européens étaient “ennemis de la croissance”. Pendant cinq ans, M. Alexander a fait campagne en faveur de l'euro et s'il était arrivé à ses fins, il aurait mené la Grande-Bretagne droit à la catastrophe. Comment a-t-il osé dénoncer ainsi les Eurosceptiques ? Il serait grand temps que les partisans de l'euro rendent des comptes.

PAYS-BAS
Wilders cible désormais l’Europe
"L’Europe est devenue le nouveau bouc-émissaire de Geert Wilders", leader du PVV (droite populiste). Dans Trouw, le chroniqueur Lex Oomkes note que lors du débat budgétaire à l’Asemblée nationale, ce qui est ressorti des "violences verbale" du leader populiste, "c’est qu’il remplace petit à petit l’islam, l’intégration et les nuisances citadines des jeunes d’origine marocaine par l’Europe en tant que menace imminente".
"Evidemment, la lutte contre l’islamisation des Pays-Bas reste la raison d’être du PVV, ajoute Oomkes. Mais l’Europe peut lui apporter tellement plus. L’Europe a une valeur symbolique immense maintenant que la crise devient sans cesse plus profonde et que toutes les solutions proposées semblent se traduire, d’une manière ou d’une autre, par des dépenses pour les contribuables néerlandais".
Cette stratégie semble contaminer les autres partis, estime le journaliste :"L’establishment politique est devenu sensible à cette stratégie. Même auprès de ‘l’élite sourde et aveugle’, pour citer Wilders, il n’est plus question d’un idéal européen. Et si jamais un membre d’un parti établi pense encore en termes d’idéaux européens, il réfléchira trois fois avant de s’exprimer."

- [Wall Street protesters march on NY police headquarters -
Demonstrators say cops used heavy-handed tactics at earlier rally->http://www.msnbc.msn.com/id/44739237/ns/us_news-life/]


By Ray Sanchez

NEW YORK — Protesters who have camped out near Wall Street for two weeks marched Friday on police headquarters in Manhattan over what they viewed as a heavy-handed police response to a previous demonstration.
The Occupy Wall Street movement, whose members have vowed to stay through the winter, are protesting issues including the 2008 bank bailouts, foreclosures and high unemployment.
More than 1,000 people marched past City Hall and arrived at a plaza outside police headquarters in the late afternoon. Some held banners criticizing police, while others chanted: "We are the 99 percent" and "The banks got bailed out, we got sold out."
Workers from the financial district on their way home watched as the marchers passed, with some saying it was not obvious what outcome organizers of the Occupy Wall Street movement wanted.
Police observed the march and kept protesters on the sidewalk, but no clashes were reported. Police said no arrests were made before the protest dispersed peaceably by 8 p.m. after the march.
Image: Demonstrators from the Occupy Wall Street campaign hold signs
Lucas Jackson / Reuters
Demonstrators from the Occupy Wall Street campaign hold signs aloft as a protest march enters the courtyard near the New York Police Department headquarters.
Familiar refrain: Wall Street protest lacks leaders, clear message
"No to the NYPD crackdown on Wall St. protesters," organizers had said on their website, promoting the march. Other online flyers for the march read: "No to Stop-and-Frisk in Black & Latino neighborhoods" and "No to Spying and Harassment of Muslim Communities."
The protest came less than a week after police arrested 80 people during a march to the bustling Union Square shopping district, the most arrests by New York police at a demonstration since hundreds were detained outside the Republican National Convention in 2004.
A police commander used pepper spray on four women at last weekend's march and a video of the incident went viral on the Internet, angering many protesters who vowed to continue their protests indefinitely.
Story: Wall Street protesters target NY cops next
The protest encampment in Zuccotti Park in downtown Manhattan is festooned with placards and anti-Wall Street slogans. There is a makeshift kitchen and library, and celebrities from filmmaker Michael Moore to actress Susan Sarandon have stopped by to show solidarity.
Asked on his weekly radio show on Friday whether the protesters could stay indefinitely at the private park they call their base, Mayor Michael Bloomberg said, "We'll see."Bloomberg added: "People have a right to protest. But we also have to make sure that people who don't want to protest can go down the street unmolested."
Similar but smaller protests have also sprouted in other cities in recent days, including Boston, Chicago and San Francisco.







- This Is What Happened On One Of The Craziest Days Yet At Occupy Wall Street


Julia La Roche

Occupy Wall Street
Image: Julia La Roche for Business Insider
Thousands of protestors, mostly espousing anti-corporate sentiments, gathered at Occupy Wall Street's headquarters at Zuccotti Park in Lower Manhattan yesterday to march several blocks north to police headquarters.
They were mainly protesting the police response on September 24 when more than 80 protestors were arrested and a group of women were pepper sprayed in the face.
The police response has received widespread criticism.
Occupy Wall Street has been camped out in the Financial District for two weeks now. The population has varied from a few hundred to about a thousand.
Yesterday there were thousands and that may be due to reports earlier in the day that the British rock band Radiohead would make an appearance. They did not show up, but the march continued on.
Click to see the demonstration >
ESCALATION: Lots Of Arrests Of Wall Street Protesters Amid Attempted Takeover Of The Brooklyn Bridge
Joe Weisenthal | Oct. 1, 2011, 4:40 PM | 2,557 | 39
One of the most dramatic scenes yet of the Occupy Wall Street protesters.
The group moved across the Brooklyn bridge, where they wound up in confrontation with the police. Several were arrested, including a NYT reporter.
According to the NYT City Room blog, police allowed the protesters onto the bridge, where they were arrested. Some have now left.
There have been some tweets to the effect that protesters felt that they were somehow snookered by policy into a situation where they would be arrested.
From Slate's Dave Weigel: "Protesters claim police corralled them off the pedestrian part of Bridge, onto road, where they would be breaking law"
Click here for scenes from yesterday's dramatic protests >

http://www.businessinsider.com/occupy-wall-street-on-the-brooklyn-bridge-2011-10


- « Le grand vol des banques », témoignage d’un « insider » sur l’Apocalypse financière qui vient – La mort de l’euro


Source Infoguerilla (Merci à Pascal Roussel, Denissto et Eddie pour l’info) – Il y a quelques heures seulement, il y eut beaucoup de bruit et de moquerie des grands médias sur le témoignage du trader d’Alessio de la BBC.Mais celui d’Attila Szalay-Berzeviczy, actuel dirigeant de la banque UniCredit, est d’un autre calibre et fait passer le témoignage du trader de la BBC pour une « comptine pour enfants ». Il faut savoir que si Szalay-Berzeviczy est l’actuel chef d’UniCredit global securities, il fut l’ancien président de la bourse hongroise. C’est donc un homme parfaitement au courant du système qui s’est exprimé sur le portail hongrois index.hu.
A la lecture de son témoignage, d’aucuns comprennent combien les moyens de subsistance qu’offre la finance sont devenus quelque chose d’extrêmement fragile. Le second grand ponzi est en train de détruire leurs boulots, leurs carrières, et leur mode de vie tout entier.
« L’Euro est pratiquement mort »
Par rapport au témoignage du trader de la BBC, où l’on objectait objecter la « naïveté », l’inexpérience ou le désir d’attirer l’attention du public, avec Szalay-Berzeviczy c’est le sommet de l’exécutif d’Unicredit qui s’exprime, un parfait initié des rouages du système.
Question : que va-t-il se passer en cas de défaut de paiement grec ? Parmi les assertions stupéfiantes (stupéfiantes dans le sens qu’un banquier actuel ose dire la vérité) on a relevé : « l’Euro est pratiquement mort »et « l’Europe est face à un séisme financier à cause du défaut grec… » « L’Euro est au-delà de tout sauvetage … » « La seule question qui reste est combien de jours l’action d’arrière garde et sans espoir des gouvernements européens et de la Banque Centrale Européenne pourra entretenir les esprits de la Grèce ». « Un défaut de la Grèce va immédiatement déclencher un séisme de magnitude 10 à travers toute l’Europe »… « Les détenteurs d’obligations du gouvernement grec devront amortir leur investissement entier, les nations d’Europe du Sud vont arrêter de payer les salaires et les pensions et les guichets automatiques seront vides en quelques minutes ». En d’autres termes : bienvenue dans l’Apocalypse….
Mais attendez, il y a encore autre chose. D’aprèsBloomberg : « L’impact d’un défaut grec pourrait rapidement se répandre à travers le continent, il pourrait inciter à une ruée sur les banques les ‘plus faibles’ des pays ‘les plus faibles’ ». « Une telle escalade de la panique peut balayer l’Europe conduisant à l’éclatement de la zone Euro », ajoute Szalay-Berzeviczy.
Szalay-Berzeviczy est juste arrivé en Hongrie après un voyage à l’étranger, et n’est pas joignable jusqu’à tard aujourd’hui, explique un officiel d’Unicredit, qui a demandé à ne pas être identifié car il est n’est pas autorisé à parler à la presse. Tel est le commentaire de Bloomberg qui a cherché à contacter Szalay-Berzeviczy à son bureau de Budapest, voulant avoir d’autres explications.
Maintenant voici le texte, traduit par Google du hongrois à l’anglais. Certaines nuances peuvent être perdues, mais le message est en gras :
La monnaie commune européenne est virtuellement morte. L’euro est dans une situation de condamné. La seule question qui reste est : combien de jours l’action d’arrière garde et sans espoir des gouvernements européens et de la Banque Centrale Européenne pourra entretenir les esprits de la Grèce ? Pour le moment, quand Athènes sera déclarée en faillite, un séisme de magnitude 10 va secouer l’Europe, qui sera l’ouverture d’une nouvelle ère dans la vie du vieux continent. En effet, une banqueroute de la Grèce signifie non seulement que les détenteurs de titres du gouvernement grec ne vont pas récupérer l’argent investi, mais aussi, à l’intérieur, que l’Etat grec sera incapable de rembourser ses dettes. Pour le moment, parmi les Grecs, seuls les docteurs, policiers, militaires, ministres et employés gouvernementaux locaux ne recevront pas leurs salaires, tout comme les séniors ne s’attendent pas à passer de bons moments. L’ATM est vidé en quelques minutes. Les banques locales sont coincées car détenant des titres du gouvernement déclenchant une crise de liquidité immédiate et la dévaluation du système bancaire grec dans un effondrement total. Ainsi l’épargne des déposants est totalement perdue (…) les gens ne seront pas en mesure de retirer de l’argent (…) Le peuple manquera de carburant et de nourriture. La Grèce est pratiquement à l’arrêt complet pour une décennie et il y aura une baisse spectaculaire du niveau de vie dans le pays entier.
Le problème est que, dans ce cas, la catastrophe ne peut pas s’arrêter à la frontière grecque. Avec sa vitesse et son élan, la crise grecque va toucher l’ensemble de la zone euro, l’Europe et enfin secouer le monde. Un canal par lequel se répandrait l’infection. Bien sûr, un tel scénario serait l’effondrement du système bancaire. En effet, les banques internationales vont devoir subir des centaines de milliards d’euros de pertes et seront tôt ou tard obligés de verrouiller les échanges avec les autres banques, qui ont à voir avec un pays où –selon les attentes des investisseurs – l’arc de crise grec frappera à nouveau.
Et quand les banques ne se font plus confiance les unes aux autres, qu’elles arrêtent de se prêter les unes aux autres, les marchés financiers internationaux s’arrêtent. Cela signifie que toutes les institutions financières sont laissées seules avec leurs clients.
Les pays pauvres avec des banques faibles vont commencer à paniquer avec des retraits de fonds de détail. Cela va avoir des répercussions sur les marchés interbancaires, et l’on risque une crise de liquidité immédiate. Toutes les institutions financières pourraient être mises en faillite. (…)
La suite pour les courageux (ou les hongrois) ici :
http://index.hu/gazdasag/penzbeszel/201 … ankrablas/



- Three steps to avoid a global depression: Soros

Billionaire investor George Soros speaks at a forum Charting A New Growth Path for the Euro Zone during the annual IMF-World Bank meetings in Washington September 24, 2011. REUTERS/Yuri Gripas

(Reuters) - Policymakers have lost control of the economic crisis and financial markets are forcing the world into a depression, George Soros said on Friday, urging Europe to create a common Treasury, recapitalize its banks and protect vulnerable states.
Soros, chairman of Soros Fund Management who made a fortune during the 1992 sterling crisis, said the most important task was to "erect safeguards against contagion from a possible Greek default."
"Since a euro zone treaty establishing a common Treasury would take a long time to conclude, in the interim the member states have to appeal to the ECB (European Central Bank) to fill the vacuum," he wrote in an article for the Financial Times newspaper.
"Both the banks and bonds of countries such as Italy and Spain need to be protected ... To relieve the pressure on the government bonds of countries such as Italy, the ECB would lower its discount rate."
Soros said the ECB could then encourage countries to finance themselves with Treasury bills bought by banks. Those banks could then at some stage rediscount the bills with the central bank, allowing countries to refinance for about one percent a year during the "emergency period."
"Neither the ECB nor the EFSF (European financial stabilization facility) would buy any more bondsin the market," he said.
He said the EFSF should be used to guarantee and recapitalize banks who would then have to maintain credit flows under guidance and monitoring from the ECB.
"These measures would allow Greece to default without causing a global meltdown," Soros said. "That does mean that Greece would be forced in default ... How Greece fared would be up to the Greeks."
However, he said only public demand for his plan would make it happen, given likely resistance from banks and national governments.





- [The World from Berlin
'Europe Can Breathe Easier' after Crunch Vote->http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,789355,00.html]


Chancellor Angela Merkel (seen here during Thursday's Bundestag debate on the EFSF expansion) must be relieved that the bill passed.
On Thursday, Chancellor Angela Merkel showed once again that she could deliver the goods when she achieved a convincing parliamentary majority in a crucial vote on expanding the euro rescue fund. German commentators say the vote is a step in the right direction but warn that further obstacles lie ahead.
Info
It was one of the most anticipated parliamentary votes of the year. If it had gone wrong, it could have cost Angela Merkel her chancellorship.
In the end, Merkel managed to pull it off -- as she has so often in the past. The Bundestag passed the expansion of the euro backstop fund, the EFSF, with 523 votes in favor, 85 against and three abstentions.
The result meant that Merkel could breathe a sigh of relief. There had been concern that renegades within her center-right coalition could force the chancellor to rely on opposition votes to pass the legislation. Had that happened, her power would have been severely curtailed.
In the end, however, 315 parliamentarians from Merkel's conservatives and from her junior coalition partners, the Free Democrats, voted in favor of the EFSF expansion. If the total had been below the so-called "chancellor's majority" of 311, it would have meant that Merkel was reliant on opposition votes, indicating she could no longer rely on the support of her own coalition.
On Friday, the Bundesrat, Germany's upper legislative chamber, also approved the EFSF expansion.
Further Hurdles Ahead
The relief for Merkel may have been considerable, but the financial markets appeared less impressed by the Bundestag vote. On Friday morning, the key German stock market index, the DAX, was down again by more than 2.5 percent, after jumping over 1 percent on Thursday in reaction to the yes vote.
In any case, one hurdle may have been passed, but the EFSF is still far from being a done deal. There are fears that the Slovaks, who have yet to vote on the expansion, could still derail the reforms. One of the junior partners in the Slovak coalition government has refused to back the expansion of the EFSF. All the 17 national parliaments in the euro zone need to approve the reforms for them to go into effect. So far, 13 members have passed the reforms, with Austria voting on Friday.
But the nail-biting is not over yet in Germany either. The Bundestag will soon have to vote again on approving the European Stability Mechanism (ESM), the permanent stability fund which is set to succeed the EFSF in 2013. That vote, which is expected to take place in the first quarter of 2012, again poses the potential of splitting Merkel's government. Before the Bundestag votes on the ESM, the FDP intends to poll its roughly 66,000 members on the issue. If one-third of party members take part in the poll and the majority votes against the ESM, this will become the party's official position -- which has the potential to bring down the German government.
On Friday, German commentators take a look at Merkel's narrow escape.
The Financial Times Deutschland writes:
"She can still do it. Not many had trusted Angela Merkel to be able to rally her own people behind her. But the head of government was able to achieve the chancellor's majority for the most important vote on the euro rescue package EFSF, and did not have to rely on the opposition. Europe can breathe easier…"
"Merkel cannot afford to let the criticism (from within her coalition) continue until just before the crucial moment. She needs to take a clear stance on the following issues: How can Greece escape its vicious cycle of austerity measures and economic decline? Is Germany prepared to promise even higher guarantees? How can the creditors play a bigger role in the rescue of the euro? As long as she doesn't answer these questions … then she will have to worry about her majority (in parliament). And Europe will tremble with her."
Center-right daily Frankfurter Allgemeine Zeitung writes:
"The enlarged EFSF is, in the best case, now large enough to assist Greece, Portugal and Ireland. As a result, parliamentarians have already begun talking about how to access even greater sums of money. After all, the EFSF will be authorized to purchase sovereign bonds from Italy, Spain and other euro-zone countries and is supposed to help prop up European banks. Such a sweeping mandate could cost several trillion euros. Merely refinancing the debt of Italy and Spain would require €2.6 trillion ($3.5 trillion) in the medium term."
"Officials are discussing the possibility of granting the EFSF a bank license. That would be much, much worse than introducing euro bonds. How would a civil servant in Luxembourg be able to deny financing requests from French or Italian leaders? Why should Spain tighten its belt if Madrid no longer needs to sell its sovereign bonds on the open market, given that the fund can transform debt into money by tapping into limitless credit lines at the ECB? The monetization of state debt would turn the common currency zone into a club responsible for each others' debt -- without parliamentary control."
"Efforts to save the euro thus far with ever-larger guarantees and funds prolong the debt crisis, but they do nothing to solve it. For some states, a new beginning can only be achieved by a deep debt haircut. That, though, presupposes that southern European banks as well as their counterparts in France and Germany have enough capital to shoulder the losses. Only by recapitalizing European financial institutions can the danger of contagion be combated and the ability of markets to blackmail European governments be reduced. That is the only way to solve the state debt crisis. This path is much cheaper for taxpayers than that of the euro backstop fund."
The business daily Handelsblatt writes:
"Angela Merkel did it. She achieved a 'chancellor's majority' for the expansion of the rescue fund EFSF, and thereby proved all the skeptics wrong. But that is just a snapshot in time. While the CDU leaders succeeded in applying significant pressure to potential deviants, it only bought them a little breathing room…The biggest obstacle comes in a few months' time, when the coalition has to bring the permanent rescue fund, the ESM, to the Bundestag for a vote. If the FDP's poll among its members show that the majority oppose the ESM, then there could be a schism in the FDP's parliamentary group, and Merkel could lose her coalition partner.
"The real winner of the day was not the coalition, but the parliament. The Bundestag forced a real concession from the executive branch. Starting immediately, the government must first get the approval of the Bundestag -- or, should a delay pose risks, of the Bundestag's budget committee -- before agreeing to allocate more money to the EFSF. This is something new for Germany's European policy. Until now, the government conducted negotiations on its own, and the Bundestag only had the power to vote on issues that were already decided."
The center-left Süddeutsche Zeitung writes:
"The news went around the world that Germany, the most important country in Europe, will continue to support the euro rescue. If it is true that, in this crisis, clarity counts more than anything, then those in government headquarters, central banks, and financial institutions must be breathing a sigh of relief. The Bundestag in Berlin has spoken. But unfortunately, this sigh of relief isn't taking place, because, while the German decision is certainly helpful in the bid to solve the major crisis, it is not nearly enough."
"The markets would prefer more and more money, and ever-increasing loans, but in the end, the money will not have much value anymore. The first serious experts are already talking of an impending need for currency reform, a traumatic idea for the Germans."
"Countries that live beyond their means should not be allowed to expect more money. Banks who make bad deals must be allowed to go bankrupt, without putting the whole system in danger. Creating the necessary structures to allow that is the task of politicians. What's needed are clear rules for national bankruptcies. It is also necessary to force banks to accumulate, as quickly as possible, enough capital so that they can survive a debt restructuring by, for example, Greece."
The conservative daily Die Welt writes:
"Europe is, without a doubt, in danger. Not because the citizens of Europe don't like the EU, but because they don't understand it. Because they can't even recognize it. Because no one explains what it's good for, what form it should take in the future and how to get there, step by step. The powers-that-be only say that the European Union must exist -- there is no alternative. They also warn that talking about the dangers only causes them to grow -- and so it's better to keep quiet."
"It doesn't seem to bother anyone that the EU is using its own private language. ... Nobody has a problem with the fact that the urgently needed rescue fund was given the clunky name of the 'European Financial Stability Facility.' Doesn't anyone realize that no one understands what's going on, that no one can even picture (the EFSF) in their minds? And doesn't anyone realize that these words don't sound like something worth saving, but something dangerous that would be better avoided?"
"Democracy can have many faces -- even an absolutist one. Europe's democracies are taking on such features right now. Because so many leaders regard the European project as so titanic, they have abandoned all hope of being able to explain it to the general public. Leaders are ignoring their citizens because, hey, they're not going to understand it anyway. ... This attitude might buy time, but it gambles away Europe's reputation, its future and its legitimacy."




- [National Governments Can't Be Trusted -
Barroso Calls for More Power for EU Institutions->http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,789355,00.html]


European Commission President Jose Manuel Barroso has called for more power for the EU's institutions.
European Commission President Jose Manuel Barroso has said in an interview that the EU's institutions need to be strengthened to stabilize the euro zone, arguing that national governments can't be trusted to take determined action. Meanwhile, former German Finance Minister Peer Steinbrück says it's time to openly admit that Greece is practically bankrupt.
Info
He might be "very happy" that the German parliament approved the expansion of the euro rescue fund on Thursday, but European Commission President Jose Manuel Barroso appears far from happy with how the European Union is currently functioning.
In a hard-hitting interview with Friday's edition of the German daily Süddeutsche Zeitung, Barroso warned that the EU was in its "deepest ever crisis" and said that the bloc needed a more closely coordinated economic policy in order to stabilize the euro zone and the entire EU.
He called for more power for the EU's institutions, arguing that it was an "illusion" to think that the euro zone's economic policy could be coordinated just by the European Council, the institution that comprises the leaders of the EU's 27 members, which meets twice a year.
He said that setting rules for a stable euro zone could not only be left to the member states. "That will never work," he said, explaining that national governments "always try to negotiate." Barroso said there was a good reason why there were independent institutions such as the European Commission -- the EU's executive body -- and the EU's Court of Justice.
'Somewhat Careless'
Barroso announced that he would submit proposals for closer economic policy coordination between all 27 countries in the coming weeks. The EU will only make a "convincing" impression internationally if it has "strong institutions," Barroso said.
Barroso warned the 17 euro-zone members from going it alone, saying that the 10 EU countries that do not belong to the common currency were "bound" to the euro-zone members by the EU's common market. It was important to prevent a rift from forming between the two groups, otherwise the common currency would lose an "important foundation," he said.
In addition, he said he wanted to draw up "options" for a more efficient use of money from the euro rescue fund, the EFSF, but refused to say what those options might look like. There has been speculation in recent days that the capital in the EFSF could be leveraged to borrow more money, thereby increasing the fund's lending capacity to as much as €2 trillion ($2.7 trillion), which would theoretically allow it to bail out even large economies such as Italy.
Time to Come Clean on Greece
Meanwhile, former German Finance Minister Peer Steinbrück -- who is widely regarded as the likely chancellor candidate of the center-left Social Democrats in the 2013 German election -- has said it is time to openly admit that Greece is "virtually bankrupt."
"One can put it more drastically and say that (Greece) will not be able to return to the capital markets in the next few years," Steinbrück said in remarks to the German public broadcaster ARD. He said he was convinced that a decision would soon be made on a so-called haircut on Greek debt, which would involve creditors taking losses on part of their bond holdings. Steinbrück said that "many" private-sector creditors would also be affected.
The former finance minister also rejected rumors that the EFSF would need to be expanded or reorganized even after its current planned expansion. "I consider that totally wrong," he said.
At a summit in July, European leaders agreed to expand the EFSF to give it an effective lending capacity of €440 billion as well as new powers. Those reforms need to be approved by all euro-zone national parliaments in order to go into effect.
On Thursday, the German parliament, or Bundestag, passed the expansion of the EFSF in a much anticipated vote. Estonia and Cyprus also voted in favor of expanding the backstop fund on Thursday. Austria votes on Friday, leaving three countries -- Malta, the Netherlands and Slovakia -- to vote in October. There are concerns that the Slovak parliament will not pass the EFSF reforms, as one of the parties in the coalition government is opposed to paying more to bail out the Greeks, and the government cannot rely on opposition support to get the bill through parliament.

- Europe’s high-risk gamble

By Martin Feldstein

The opinions expressed are his own.
The Greek government needs to escape from an otherwise impossible situation. It has an unmanageable level of government debt (150% of GDP, rising this year by ten percentage points), a collapsing economy(with GDP down by more than 7% this year, pushing the unemployment rate up to 16%), a chronic balance-of-payments deficit (now at 8% of GDP), and insolvent banks that are rapidly losing deposits.
The only way out is for Greece to default on its sovereign debt. When it does, it must write down the principal value of that debt by at least 50%. The current plan to reduce the present value of privately held bonds by 20% is just a first small step toward this outcome.
If Greece leaves the euro after it defaults, it can devalue its new currency, thereby stimulating demand and shifting eventually to a trade surplus. Such a strategy of “default and devalue” has been standard fare for countries in other parts of the world when they were faced with unmanageably large government debt and a chronic current-account deficit. It hasn’t happened in Greece only because Greece is trapped in the single currency.
The markets are fully aware that Greece, being insolvent, will eventually default. That’s why the interest rate on Greek three-year government debt recently soared past 100% and the yield on ten-year bonds is 22%, implying that a €100 principal payable in ten years is worth less than €14 today.
Why, then, are political leaders in France and Germany trying so hard to prevent – or, more accurately, to postpone – the inevitable? There are two reasons.
First, the banks and other financial institutions in Germany and France have large exposures to Greek government debt, both directly and through the credit that they have extended to Greek and other eurozone banks. Postponing a default gives the French and German financial institutions time to build up their capital, reduce their exposure to Greek banks by not renewing credit when loans come due, and sell Greek bonds to the European Central Bank.
The second, and more important, reason for the Franco-German struggle to postpone a Greek default is the risk that a Greek default would induce sovereign defaults in other countries and runs on other banking systems, particularly in Spain and Italy. This risk was highlighted by the recent downgrade of Italy’s credit rating by Standard & Poor’s.
A default by either of those large countries would have disastrous implications for the banks and other financial institutions in France and Germany. The European Financial Stability Fund is large enough to cover Greece’s financing needs but not large enough to finance Italy and Spain if they lose access to private markets. So European politicians hope that by showing that even Greece can avoid default, private markets will gain enough confidence in the viability of Italy and Spain to continue lending to their governments at reasonable rates and financing their banks.
If Greece is allowed to default in the coming weeks, financial markets will indeed regard defaults by Spain and Italy as much more likely. That could cause their interest rates to spike upward and their national debts to rise rapidly, thus making them effectively insolvent. By postponing a Greek default for two years, Europe’s politicians hope to give Spain and Italy time to prove that they are financially viable.
Two years could allow markets to see whether Spain’s banks can handle the decline of local real-estate prices, or whether mortgage defaults will lead to widespread bank failures, requiring the Spanish government to finance large deposit guarantees. The next two years would also disclose the financial conditions of Spain’s regional governments, which have incurred debts that are ultimately guaranteed by the central government.
Likewise, two years could provide time for Italy to demonstrate whether it can achieve a balanced budget. The Berlusconi government recently passed a budget bill designed to raise tax revenue and to bring the economy to a balanced budget by 2013. That will be hard to achieve, because fiscal tightening will reduce Italian GDP, which is now barely growing, in turn shrinking tax revenue. So, in two years, we can expect a debate about whether budget balance has then been achieved on a cyclically adjusted basis. Those two years would also indicate whether Italian banks are in better shape than many now fear.
If Spain and Italy do look sound enough at the end of two years, European political leaders can allow Greece to default without fear of dangerous contagion. Portugal might follow Greece in a sovereign default and in leaving the eurozone. But the larger countries would be able to fund themselves at reasonable interest rates, and the current eurozone system could continue.
If, however, Spain or Italy does not persuade markets over the next two years that they are financially sound, interest rates for their governments and banks will rise sharply, and it will be clear that they are insolvent. At that point, they will default. They would also be at least temporarily unable to borrow and would be strongly tempted to leave the single currency.
But there is a greater and more immediate danger: Even if Spain and Italy are fundamentally sound, there may not be two years to find out. The level of Greek interest rates shows that markets believe that Greece will default very soon. And even before that default occurs, interest rates on Spanish or Italian debt could rise sharply, putting these countries on a financially impossible path. The eurozone’s politicians may learn the hard way that trying to fool markets is a dangerous strategy.
This piece comes from Project Syndicate.
Photo: People walk over a world map engraved in marble in Lisbon September 14, 2011. Global markets have been roiled since the end of July by the twin fears of a recession in the United States and Europe’s protracted debt woes, which have forced Greece, Ireland and Portugal to take bailouts and piled bond market pressure on Italy and Spain.




- Sarkozy pledges to fast-track eurozone rescue as slump fears grow



David Gow in Brussels


French president Nicolas Sarkozy is to hold urgent talks in Germany with chancellor Angela Merkel on speeding up the rescue plan for the euro.
Sarkozy said on Friday the talks would take place within days as uncertainty about the eurozone's stability and worries about deepening recession returned to European markets.
Declaring after talks with Greek premier George Papandreou that "a failure of Greece would be a failure for all of Europe", the French president praised Athens for its determination to meet its commitments and said: "There can be no question of dropping Greece."
His comments came as European leaders turned up the heat on Slovakia to approve the enhanced eurozone rescue fund amid growing fears it could yet scupper the scheme.
Only a day after huge relief at Germany's decision to endorse the expanded bailout fund, anxiety stalked markets and the corridors of power as eurozone inflation rose to a three-year high of 3%, shares in French banks plunged as much as 10% and Denmark's central bank offered 400bn krone (£46bn) in emergency liquidity for the country's banks.
There was renewed talk of a Greek debt default and larger "haircuts" for private bondholders as Papandreou sought backing for a further €8bn (£6.8bn) lifeline to save his country's treasury from bankruptcy.
Sarkozy said: "There is a moral and economic obligation of solidarity with Greece." Papandreou in turn told reporters that his nation was making all the required sacrifices and reforms. "I wish to make it perfectly clear that Greece, I myself, our government, the Greek people, are determined to make the necessary changes."
Yet conflict sprang up anew over plans to set up an even bigger rescue fund for the eurozone, with leading European bankers demanding an outline agreement on a new scheme by the time G20 finance ministers meet in mid-October.
Austria brought some solace, becoming the 14th eurozone member to endorse enhanced powers for the €440bn European Financial Stability Facility when its parliament voted 117 to 53 to raise their country's contribution to €21.6bn.
After the Bundestag voted overwhelmingly in favour on Thursday, Germany's second chamber, the Bundesrat, followed suit – leaving only Malta (next week), the Netherlands (on 6 October) and Slovakia to vote.
The first two are expected to endorse the enhanced EFSF even though the Dutch minority government will have to rely heavily on the opposition for support. But the coalition government of Slovakian premier Iveta Radicova – who has held private talks with Merkel on the issue – has been seeking concessions from its eurozone partners. One of the four parties in the coalition, the Freedom and Solidarity (SaS) party, is, according to varying reports, either digging in its heels, refusing to endorse the expanded EFSF, or moving closer to a compromise. Opposition support is said to be uncertain.
Radicova wants to secure the Slovak parliament's endorsement before she attends the next EU summit on 17 October, but her requests for concessions to help her win that backing have been rejected so far.
In Brussels, aides to Olli Rehn, the economic and monetary affairs commissioner, ruled out any changes to the 21 July package to enhance the EFSF. Asked by Slovak reporters if there was a Plan B, as Radicova could not deliver, they said: "There's no Plan B as Plan A was unanimously approved by all the 17 leaders in July as the vital tool to ensure financial stability in the euro area."
Reuters reported from Bratislava, the Slovak capital, that Maros Sefcovic, a European commissioner, had said: "I cannot imagine renegotiation of [EFSF] documents and agreements beyond what they agreed … after so many countries, including Germany, approved it."
A Slovak no vote might force eurozone leaders to conclude a new deal without Bratislava, or they could take on the country's €3.5bn contribution to the enhanced EFSF guarantees of €780bn and share it out among themselves. Alternatively, they could agree to shave those guarantees by a small amount.
The uncertainty spilled over into markets worried that the surge in eurozone inflation to 3% could stop the European Central Bank cutting interest rates when it meets in Berlin next week.
The ECB meeting, the last of his eight-year term for its president, Jean-Claude Trichet, is expected to reverse the two rate increases it imposed this year, amid widespread criticism that its erroneous judgment had simply deepened the prospects of renewed recession. The bank is now thought more likely to continue to offer more liquidity to eurozone banks, which are terrified by the merest hint of a Greek default.
As German coalition ministers continued to fall out over "leveraging up" the EFSF, it was being said in banking circles that the key response would be to get the ECB to endorse proposals to turn the facility into an insurance scheme for providing first-loss guarantees. Wilbur Ross, the private equity billionaire, told Bloomberg TV: "I not convinced that this bailout package is going to be remotely enough … I think it should start with a T [for trillion], not a B [for billion]."



- Obama needs a euro solution; he wants to stay in the White House


As the eurozone crisis batters America, Washington is demanding leadership and positive action
Dominic Rushe, New York

Barack Obama
America's president needs you: barely a week goes by without Obama telling Europe to get its house in order. Photograph: Jacquelyn Martin/AP
"Europe is going through a financial crisis that is scaring the world,"Barack Obama said this week. For that, read: it's scaring the hell out of me. Barely a week goes by when the president of the world's most powerful nationdoesn't deliver a message to Europe to get its house in order, his comments betraying anxiety about his re-election prospects if the global economy continues to founder on the rocks of European debt and US growth fails to pick up before next November.
His treasury secretary, Tim Geithner, has been similarly outspoken, even travelling to the European finance ministers' meeting in Poland two weeks ago to urge more action.
In addition, his fingerprints were seen all over the suggested rescue plan for the euro that emerged from last weekend's IMF meeting in Washington, reportedly involving an idea to write off half of Greece's debts, recapitalise the continent's banks and leverage up the eurozone bailout plan to a war chest of €2tn (£1.7tn) or more.
The clue was in another of Obama's comments when he said that Europe had "never fully dealt with all the challenges to their banking system", revealing that the White House and, for that matter Wall Street, believes Europe needs to come up with a more convincing show of intent to shore up their part of the global financial system.
It's been brewing for a while. As protests raged across Greece, the euro debt crisis deepened and Wall Street historian Charles Geisst had a worrying sense of deja vu. The author of Wall Street: A History and a finance professor at Manhattan College, Geisst was taking part in a panel discussion for American Banker magazine with William Rhodes, the financier who in the 1980s led a team attempting to tackle the developing nations debt crisis.
After the discussion he talked to Rhodes about his experience of the crisis. Thirty years ago, countries across the world were brought to the edge of collapse by crippling debts, austerity measures were imposed, riots broke out, opinion rounded on bankers, governments and the IMF as massive lending turned to major defaults. It all sounded painfully familiar.
In August 1982 Mexico defaulted on its debt, sparking financial chaos throughout Latin America. "The crisis was hitting European banks hard," said Geisst. But Rhodes told him US banks were more exposed than people realised. "Somehow Paul Volcker [then chairman of the Federal Reserve] managed to keep things very hush-hush. It's not like that now. The world has changed." Yet the fear and panic remain.
The current debt crisis may be further away geographically, but for the US stock markets it might as well be happening on Wall Street. They react to every twist in the ongoing eurozone credit crisis, rising and falling on fact and rumour alike. "We've become very international for a change," said Geisst.
In large part the US's nervy reaction to the euro circus is being driven by technology. The two markets have been close for decades but electronic trading has sped up how they react to each other and tied them closer together. At the same time, US and European banks are more heavily invested in each other. "Exports to the US over 20 years have probably not changed that much, but the exposure of US banks to European banks has rocketed as the US banks have tried to get access to other markets to increase their yields," said Paul Dales, US economist at Capital Economics.
Dales calculates that from 1994 to 2006, the correlation between the US's S&P 500 index and London's FTSE and Eurofirst measure of continental European stock markets was 0.88. A correlation of 1 would mean they moved in tandem, a correlation of 0 would mean they had no relationship. Between 2007-11 the correlation had risen to 0.93.
Simon Johnson, a professor at MIT Sloan School of Management and a former IMF chief economist, tracks the new closeness of this unhappy union back to the 2008 financial crisis: "They've been close since the financial crisis developed, leaving European banks holding lots of US junk."
Johnson said that the current jitters reminded him of the Asian financial crisis of 1997-98, when the collapse of Thailand's currency sparked panic across the region, riots in Indonesia and fears of global contagion. Oil prices collapsed, sparking a crisis in Russia, contributing to the collapse of the giant US hedge fund Long Term Capital Management and panic around the world. "A lot of what happened then was more about perception than reality," said Johnson. He sees the same issue this time. "There's a pattern of euphoria followed by depression followed by euphoria," he said.
In many ways this is worse than the Asia crisis. The world is more entwined, the risk of contagion greater, and the economies affected larger and more resistant to change and outside pressure. It is little wonder then that Obama and Geithner have felt the need to be so vocal. Neither is it surprising that many European countries are unwilling to take lessons from the US, which has shown little appetite for fiscal prudence in recent years.
US markets plunged again on Friday, despite the German parliament agreeing to beef up the European Financial Stability Facility (EFSF) bailout fund. A bigger EFSF is a stop-gap measure, Johnson warned, not a solution.
Mohamed El-Erian, chief executive of Pimco, one of the world's largest bond fund managers, agrees: "The vote was an important step but it is only a small step along a still very long and difficult journey; and the destination remains uncertain. Germany's vote will only be materially meaningful if supported by a number of other urgent steps and, importantly, a clearer vision as to what the politicians wish the eurozone to look like in five years."
Johnson does see one possible way out. "The best parallel is with the US at its foundation, when Alexander Hamilton realised the country needed fiscal union," he said.
In 1790 the first US treasury secretary convinced the new federal government to take on the debts incurred by individual states in their revolutionary war against Britain. His opponents argued some of those states had been profligate and didn't deserve a bailout. Taking on that debt, wrote Hamilton, was "the price of liberty".
Some 220 years later it is the European Union that is being pulled apart by debt, but it's battering the US in the process. And as the crisis rumbles on, there is no sign yet of a leader like Hamilton to take control and determine the price of liberty, let alone who will pay it. Obama is hoping Europe finds the right leadership soon.




- Les traders, pires que des psychopathes



Affiche du film American Psycho. Universal Pictures
Qu’est-ce qui fait qu’un trader puisse perdre des milliards de dollars sur un marché en utilisant des techniques frauduleuses? Selon Der Spiegel, une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’université de Saint Gallen en Suisse révèle que ce goût pour la prise de risque chez les traders est dû à un tempérament imprudent et manipulateur plus prononcé que chez les psychopathes.
Il y a moins de deux semaines, un trader de chez UBS, Kweku Adoboli, a fait perdre plus de 2 milliards de dollars à sa banque avec des méthodes d’investissement interdites. Après le scandale de Jérôme Kerviel à la Société générale en 2010, ce nouveau cas de «trader cupide» remet au goût du jour la question de leur comportement.
Selon l’étude menée par l’université de Saint Gallen, le fait que les traders aient plus de goût pour le risque et soient plus manipulateurs que des psychopathes, explique en partie ce phénomène. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont mesuré l’égoïsme et l’aptitude à la coopération de 28 traders à l’aide de simulations informatiques. Le magazine Forbes précise qu’au même moment une vingtaine de psychopathes ont fait les mêmes tests dans un hôpital de haute sécurité en Allemagne.
Thomas Noll, l’un des coauteurs de l’étude, explique que les résultats ont été bien au-delà de ce qu’il attendait:
«Naturellement on ne peut pas dire que les traders sont des dérangés. […] Mais par exemple, ils se comportent de manière plus égoïste, et sont beaucoup plus enclins à prendre des risques qu’un groupe de psychopathes faisant la même expérience.»
Pour Thomas Noll, le plus choquant c’est que le groupe de traders, au courant de certains détails de l’expérience, s'il voulait avoir de meilleurs résultats que l’autre groupe en Allemagne, mettait plus d'énergie à les faire couler autant que possible. «Il était plus important pour eux de faire mieux que leurs concurrents, et il faisait beaucoup d’effort pour leur nuire», ajoute-t-il.
En utilisant une métaphore pour décrire ce goût pour la destruction, Noll les compare à des voisins qui ont la même voiture et «qui viennent démolir celle de l'autre pour que la leur soit plus belle».
Forbes rappelle dans son article que de nombreuses études ont été faites sur ce sujet depuis quelques années. En 2004, le New Scientist relayé par CCN a aussi rapproché le comportement de cadres plein d’ambition à celui de psychopathes, notamment pour leur manque de compassion et d’empathie dans les moments de stress. En 2005, Antoine Bechara, professeur de neurologie à l’université de l’Iowa, déclare au Wall Street Journal qu'il est «possible que des gens prenant beaucoup de risques puissent avoir ce qu’on appelle un comportement psychopathe».


- Jean Pisani-Ferry : "La fin de la zone euro serait un désastre économique"

Jean Pisani-Ferry, économiste, direction de l'institut Bruegel, centre de recherche et de débats sur les politiques économiques en Europe |
Jean Pisani-Ferry
Lou : Y a-t-il une véritable volonté politique de la part des Européens de sauver la zone euro ?
Jean Pisani-Ferry : Oui. Chaque fois qu'il a vraiment fallu prendre une décision pour éviter la catastrophe, elle a été prise. Mais les Européens travaillent à leur rythme, qui est celui des négociations entre les Etats. Le problème est que les marchés ont perdu patience, ils ne se satisfont plus d'une réponse consistant àdire : "Nous allons trouver une solution." Ils veulent savoir laquelle, et tout de suite.
Philg : A-t-on véritablement le choix ? Il semble qu'abandonner la monnaie unique soit impossible.
Pisani-Ferry : Rien n'est jamais impossible. Il n'était pas prévu que l'Ukraine sorte de la zone rouble. Le problème est de savoir quels sont les avantages et les inconvénients des différentes solutions. Sortir de la zone euro alors que tout le système financier, et donc toutes les dettes, non seulement des Etats mais des entreprises et des ménages, sont en euros, c'est prendre le risque de faillites en chaîne. Par exemple, une entreprise qui est endettée vis-à-vis de son fournisseur, en cas de sortie de la zone euro, peut se retrouver avec un revenu dans une monnaie dévaluée et une dette en euros.
Valérie : Peut-on vraiment parler de "sauver" une zone qui est à deux vitesses ? Est-ce la bonne question ?
Jean Pisani-Ferry : C'est tout le problème. L'Europe du Sud, pendant dix ans, a eu une forte expansion tirée par le crédit et la dépense publique, pendant que l'Europe du Nord s'imposait la pénitence. Corriger cet écart est nécessaire, parce que aujourd'hui, l'Europe du Sud n'est pas assez compétitive pour qu'on y investisse. Ce n'est pas simplement un problème budgétaire, et les programmes de la troïka mettent trop l'accent sur la seule dimension budgétaire. Les solutions, pour certains pays, passent par des modifications de la fiscalité, ce qu'on appelle une "dévaluation interne", en jouant sur la TVA et les cotisations sociales. C'est ce que le Portugal se prépare à faire.
Du côté européen, on devrait aussi utiliser les fonds régionaux disponibles poursoutenir la croissance et pour aider à restaurer la compétitivité. Il y a encore beaucoup d'argent non utilisé pour la Grèce et pour le Portugal. Mais il ne faut pas se cacher que ces pays vont de toute façon passer par une phase de pénitence à leur tour, qui sera longue, économiquement et socialement coûteuse, et politiquement hasardeuse.
Mathieu : La question n'est-elle pas plutôt : "Peut-on encore sauver l'euro sans se diriger résolumment vers une Europe fédérale" ?
Jean Pisani-Ferry : Des transferts, aujourd'hui, il y en a. Le problème, c'est d'enfaire un meilleur usage. Le Portugal n'a pas besoin d'autoroutes supplémentaires, il a besoin de sauver ses entreprises et de retrouver le chemin de la croissance. Une chose a été finalement décidée au mois de juillet, qui était essentielle : cesser deprêter aux pays en crise à des taux d'intérêt punitifs. On a abaissé les taux d'intérêt, donc ce ne sont pas des transferts, mais cela cesse d'être une sanction.
Pour aller plus loin, la question qu'on se pose est celle d'emprunts conjoints, les eurobonds, qui consistent à dire : chacun va garantir les dettes des autres. Cela permettrait aux pays qui aujourd'hui empruntent à des conditions beaucoup plus onéreuses, comme l'Italie ou l'Espagne par exemple, d'emprunter aux mêmes conditions que les autres pays de la zone euro.
Evidemment, cela ne peut pas aller sans contreparties, parce que garantir les emprunts des partenaires, c'est leur donner accès à ses propres contribuables. Et cela n'est possible que si, en contrepartie, il y a une garantie sur le volume d'émission de cette dette.
Ce qui s'esquisse, c'est un changement de principe complet : au lieu de dire"chacun est responsable de ses propres dettes, il n'y a pas de solidarité", comme c'était le cas jusqu'à présent, on dit "chacun garantit la dette des autres, mais en contrepartie, il y a un contrôle, et pas simplement a posteriori, de leurs décisions budgétaires".
Dartus : Croyez-vous que les pays d'Europe du Nord accepteront ce qui risque d'être vécu comme une incitation à ne pas résoudre des problèmes structurels ? Il y a risque d'aléa moral.
Jean Pisani-Ferry : Bien sûr, il y a un risque d'aléa moral. Le risque d'aléa moral, on l'a déjà vu dans le cas de l'Italie. Quelques jours après que la BCE a commencé à acheter des obligations italiennes, l'Italie est revenue sur les engagements qu'elle avait pris. Cela montre bien que dès qu'il y a une solidarité, il y a une tentation d'enfaire mauvais usage. C'est pourquoi il faut être très clair : on ne peut pas imaginerun système de garantie mutuelle sans un système de contrôle mutuel beaucoup plus exigeant que celui qui existe actuellement.
Concrètement, cela voudrait dire qu'un budget voté par le Parlement pourrait êtreannulé avant d'avoir été mis en exécution s'il contrevient aux engagements pris en commun. C'est pourquoi ce n'est pas une petite affaire.
Jarki : Le pacte de stabilité n'est-il pas un obstacle à la sortie de crise ?
Jean Pisani-Ferry : Le problème aujourd'hui n'est pas le pacte de stabilité, mais de savoir si les Etats arrivent à emprunter, et à quelles conditions. Ce qu'on voit aujourd'hui se produire, c'est une contraction budgétaire précipitée dans la plupart des pays européens. Mais ce n'est pas l'effet du pacte de stabilité, c'est l'effet de la hausse des taux d'intérêt pour toute l'Europe du Sud, et même pour la Belgique et dans une certaine mesure la France.
Johan : Concrètement, quel est le pire scénario possible pour la France ?
Jean Pisani-Ferry : Le problème le plus pressant en France est celui des banques, qui sont attaquées du fait à la fois de leur exposition à l'ensemble de l'Europe du Sud et de leur dépendance à l'égard du financement de marché. En effet, leur base de dépôts est, pour plusieurs, assez étroite. Le gouvernement français dit que les banques sont dans une situation saine, mais leurs cours boursiers sont devenus très volatils. Donc la question de la recapitalisation se pose. C'est vrai d'ailleurs du système bancaire de la zone euro en général. Et ce qui est dangereux dans cette situation, c'est le cercle vicieux entre crise bancaire et crise des Etats.
Raoul : Les Etats peuvent-ils finir autrement que surendettés dès lors qu'ils abandonnent la création monétaire aux banques privées (loi de 1973 en France, point de départ des augmentations jumelles du service de la dette et du déficit public) ?
Jarki : La BCE un organisme indépendant, alors que l'économie est forcément politique pour sortir des problèmes de la zone euro ?
Jean Pisani-Ferry : La loi de 1973, c'est-à-dire l'interdiction des avances directes de la Banque centrale à l'Etat, n'est pas responsable des déficits des dernières décennies. La solution consistant à monétiser la dette peut parfois s'imposer en dernier recours, mais ce n'est pas un mode de gestion des finances publiques. Dans tous les pays qui l'ont fait, cela s'est très mal terminé.
Une chose est de dire qu'il faut que la Banque centrale intervienne en situation d'urgence, comme par exemple la BCE le fait sur la dette italienne, ou bien de direqu'il faut doter la zone euro d'une capacité d'action beaucoup plus importante de manière à arrêter la panique sur les marchés. Autre chose est de dire qu'il fautrecourir régulièrement au financement monétaire pour boucler ses fins de mois.
L'indépendance de la Banque centrale n'est pas synonyme d'incapacité d'agir, mais elle impose d'avoir des principes clairs pour délimiter ce qui revient aux Etats et ce qui revient à la Banque centrale.
Mat : Est-ce vrai que les hedge funds jouent réellement la chute de l'euro ?
Jean Pisani-Ferry : Certains, oui ; d'autres, non. Je ne crois pas aux théories du complot. Ce qui est clair, c'est que dans une situation comme celle de la zone euro, les hedge funds sont très présents, parce qu'ils voient des perspectives de gains très importants, dans un sens ou dans l'autre. Ce qui attire les hedge funds, c'est la volatilité.
Mais aujourd'hui, la zone euro est victime du retrait d'investisseurs qui sont au contraire très prudents et qui, par exemple aux Etats-Unis, ne veulent plus s'exposer aux risques de la zone euro parce qu'ils ne comprennent pas comment elle marche. Ce n'est pas un problème de spéculation, mais de peur.
Boris : La Chine (et les BRIC) et les Etats-Unis ont-ils un véritable intérêt à long terme pour que l'euro se stabilise et que l'intégration (gouvernance économique) européenne se renforce ?
Jean Pisani-Ferry : Pour les Etats-Unis, il est clair que ce qui domine, c'est la crainte des conséquences immédiates de la crise de la zone euro. Pour être direct,Barack Obama pense que si la crise de la zone euro s'aggrave, il perdra l'élection présidentielle. Les Etats-Unis jouent donc clairement la survie et le redressement de la zone euro.
Du côté des Chinois, mon sentiment est que leur vision du monde est multipolaire et qu'ils souhaitent plutôt que l'Europe existe comme un des grands pôles monétaires des prochaines décennies. Ne serait-ce que parce qu'ils veulent une alternative au dollar et n'ont pas envie d'être en tête à tête avec les Etats-Unis.
Samuel : Est-ce que dévaluer l'euro par rapport au dollar est une solution pour sortir de la crise rapidement ?
Jean Pisani-Ferry : Personne ne décide du taux de change entre l'euro et le dollar. La valeur de l'euro résulte de toutes les transactions quotidiennes sur les marchés des changes. Donc on ne peut ni dévaluer ni réévaluer l'euro. L'euro s'est affaibli à cause de sa crise, cela bénéficie aux exportateurs européens, mais en même temps, cela crée une crise de confiance, et au total, l'équation n'est pas gagnante.
Ce que peut faire la Banque centrale, c'est baisser le taux d'intérêt, parce que c'est elle qui en décide. C'est aujourd'hui nécessaire à cause de l'aggravation rapide de la situation économique. Même si cela ne suffira évidemment pas à résoudre les problèmes.
Jabbah : Les conséquences d'une faillite d'un Etat ou d'une banque sont-elles réellement prévisibles ? (Il me semble qu'un tel événement déclenchera le paiement des CDS, dont on ignore en bonne partie le volume et la localisation).
Jean Pisani-Ferry : Une faillite est toujours une menace pour la stabilité du système financier. Le problème des CDS, c'est-à-dire des contrats d'assurance sur la défaillance d'un emprunteur, n'est pas le problème principal. On connaît le volume des CDS, mais le problème est plutôt celui des répercussions, par la contagion vers d'autres emprunteurs, donc un effet de réputation et de confiance.
Le débat aujourd'hui sur les Etats est entre ceux qui disent qu'il faut éviter à tout prix que les prêteurs fassent une perte, en tout cas une perte involontaire, et ceux qui disent que la Grèce est dans une situation tellement tendue du point de vue interne que continuer à prétendre qu'elle honorera ses dettes, c'est se mettre à la merci d'un accident. Je suis plutôt du deuxième avis, donc je pense qu'il vaut mieuxopérer à froid une réduction de dette plutôt que de devoir gérer une crise à chaud. Mais je reconnais bien sûr qu'il y a des risques importants d'un côté comme de l'autre.
Anthony : La taxe sur les transactions financières est-elle une solution ou plutôt un risque de voir les investisseurs aller ailleurs ?
Jean Pisani-Ferry : Sur le principe, je pense qu'il est tout à fait légitime d'utiliser la fiscalité pour réguler le développement financier. Mais je n'ai jamais bien compris pourquoi s'attaquer aux transactions plutôt, par exemple, qu'à la taille du système financier ou à la prise de risques.
Dans le contexte actuel, j'ai peur aussi que la proposition européenne de taxe sur les transactions financières ne contribue à entretenir un climat de méfiance à l'égard de la zone euro.
Numa : La fin de la zone euro sonnerait-elle la fin de l'Europe telle qu'elle a été voulue (une Europe finalement plus économique que politique) ?
Jean Pisani-Ferry : Je n'aime pas faire du catastrophisme, mais je pense que la fin de la zone euro serait un désastre financier, donc un désastre économique. Les conséquences politiques pour l'Europe seraient inévitablement très lourdes, parce que divorcer dans la douleur ne prépare pas à des relations sereines. Concrètement, je pense qu'un éclatement de la zone euro déboucherait sur des disputes infinies sur la dénomination des dettes, et donc ce que les pays doivent les uns aux autres. Cela créerait énormément de rancœurs, et donc enterrerait pour le moins les perspectives de coopération avec l'Union européenne.



- Un défaut grec, et alors ?



Les rumeurs sur un défaut de paiement de la Grèce vont bon train, mais elles ont aiguillonné les marchés au lieu de les faire dégringoler en chute libre. Aussi, les tergiversations sur le sort de la zone euro ne seraient-elles pas pires que la faillite elle-même ?, s'interroge l’économiste irlandais David McWilliams.
David McWilliams
Avez-vous remarqué quelque chose de bizarre, ces derniers jours, à propos des marchés financiers ? Les bourses européennes, en fait, se sont reprises à l’annonce que la Grèce serait autorisée à un non-remboursement “circonscrit”. Comparons maintenant cette réalité à la position "officielle" de l’élite politique irlandaise et européenne, qui veut que tout non-paiement de quoi que ce soit par qui que ce soit aboutisse à un désastre synonyme d’énormes fuites de capitaux et de carnage financier titanesque.
Si c’est le cas, comment se fait-il que les marchés, depuis quelques jours, émettent précisément des signaux contraires ? Si l’on en juge par les derniers mouvements sur les marchés financiers, le défaut de paiement semble plutôt calmer les choses pour les investisseurs. Il est apparemment logique d’admettre qu’un pays comme la Grèce n’a pas d’argent et que par conséquent, il doit renoncer à rembourser ses dettes. Si l’on empêche ce processus capitaliste fondamental de se dérouler (et qui voit les investisseurs payer le prix de leurs erreurs), c’est le système dans son ensemble que l’on détraque.
L'establishment politique obsédé par le prestige de l'Europe
Intéressons-nous à la perception du risque dans le système bancaire européen ces dernières semaines. Il a grimpé en flèche. Curieusement, avant l’éclatement de la crise Lehman, le risque perçu avait énormément augmenté. Puis il était retombé après la faillite et l’effondrement de Lehman. Soulignons que cela n’a eu lieu qu’après la faillite de Lehman.
Les choses se sont donc calmées et, même pendant les diverses crises grecques, irlandaises et portugaises de l’an dernier, on avait le sentiment que là encore, la situation s’apaiserait. Mais aujourd’hui, à l’idée qu’une formidable crise de la dette soit en train de couver en Europe, et qu’il n’y ait personne pour y faire face, la perception du risque entre banques a une fois encore crevé le plafond.
La seule solution, si l’on veut que le calme revienne, c’est que la Grèce se déclare en défaut de paiement, ainsi que, c’est évident, d’autres pays eux aussi incapables de rembourser. Comme l’a montré la réaction des marchés, si nous renonçons à régler nos vieilles dettes et mettons en place un fonds afin de veiller à ce que cela ne se reproduise pas, nous pourrons tous contempler l’avenir avec davantage d’optimisme. C’est la base de toutes les procédures de faillite – les anciens créanciers qui ont commis l’erreur se font plumer, et les nouveaux, eux, tirent les marrons du feu.
Or, les politiques rejettent cette logique. Pourquoi ? Parce que l’establishment politique s’inquiète du prestige et de la perception de la puissance de l’Europe si la Grèce ne rembourse pas ses dettes. Certes, à court terme, il n’est pas très bon qu’un pays qui fait partie de la région théoriquement la plus riche du monde se déclare en cessation de paiement. Ce n’est pas bon non plus, pour une région du monde d’une grande importance historique, et qui dispute aux Etats-Unis le statut de meilleure des superpuissances traditionnelles, de compter dans ses rangs un pays délinquant. C’est donc une question de prestige politique.
Le prestige a beau coûter cher à l’Europe, cette option semble privilégiée par bon nombre de responsables politiques. Les marchés, eux, s’inquiètent des rentrées futures, pas du prestige passé. Les marchés financiers n’ont pas de mémoire. Ils sont plus guidés par les opportunités de demain que les mauvais souvenirs d’hier.
"Comparé aux dirigeant actuels, Chamberlain était un homme d'action"
En décidant de payer la totalité de ses dettes (comme l’Irlande), un pays prend plus de risque sans pour autant devenir plus risqué. La leçon de ces deux derniers jours est simple : si Michael Noonan ministre irlandais des Finances décidait de ne pas racheter les actifs toxiques d’Anglo Irish Bank (AIB), le marché irlandais se remobiliserait.
En effet, chaque fois que nous versons 700 millions d’euros à AIB, cet argent est perdu. Ces dépenses ne feront pas augmenter la productivité de l’Irlande ainsi que cela pourrait être le cas s’il était consacré à l’éducation. En réalité, elles feront même baisser la productivité car elles impliquent une augmentation des impôts pour la prochaine génération.
Nous avons besoin d’un changement radical au plus haut niveau de l’Europe pour sortir de cette situation. Cela exige de faire face à la réalité telle qu’elle est et non telle que nous voudrions qu’elle soit.
Comparés aux dirigeants européens actuels, le président allemand von Hindenburg qui nomma Hitler chancelier et Neville Chamberlain étaient de véritables hommes d’action. Confrontés à la crise, les responsables européens ont choisi le déni. Il y a d’abord eu la commission européenne qui a mollement suggéré que tout irait bien, puis Angela Merkel déclarant que la Grèce n’aurait pas à se déclarer en faillite et aujourd’hui les rumeurs – renforcées par de malencontreuses remarques américaines ce lundi – indiquant que la solution au problème de la dette européenne passait par une faillite partielle de la Grèce.
Il est presque certain que la Grèce sera autorisée à se déclarer en faillite – partielle ou autre – dans les jours prochains. Se posera alors naturellement la question suivante : si la Grèce peut se dire en défaut de paiement, pourquoi pas les banques irlandaises ? Cela nous permettrait d’économiser des dizaines de milliards d’euros. Après tout, la BCE est autant garante de la Grèce que de l’Irlande. Ce qui est bon pour la Grèce doit être également bon pour l’Irlande.







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