C’est une chose d’anticiper une crise, c’en est une toute autre de sentir son souffle chaud sur sa nuque, surtout lorsqu’elle prend l’ampleur de celle à laquelle nous sommes désormais confrontés. Si elle était prévisible, son ampleur ne l’était pas, et même les observateurs les plus avertis n’avaient pas pressenti qu’elle se déploierait sur autant de volets en même temps, au point même de soulever la question de la pérennité du système capitaliste.
AU DÉPART, UNE CRISE FINANCIÈRE …
Il faut en effet comprendre qu’en 2008, lorsque la crise s’est ouverte, c’était essentiellement une crise financière. Après quelques soubresauts spectaculaires dont les Québécois ont ressenti les effets jusque dans leur portefeuille avec les pertes de la Caisse de dépôts, la situation est revenue à un semblant de normale, et les engagements pris par les gouvernements dans le cœur de la tempête de réformer le système n’ont été que très partiellement remplis.
Par ailleurs, une mauvaise appréciation de la sévérité de la crise financière a empêché les gouvernements de voir qu’elle allait rapidement déboucher sur une crise de l’endettement qui à son tour déclencherait une crise de la croissance, puis une crise de gouvernance, et même, comme on peut le voir maintenant, une crise sociale, une crise géopolitique, et une crise de système, selon le modèle des dominos où la chute du premier finit par entraîner la chute de tous les autres.
Si la crise est désormais généralisée, c’est que les grandes décisions prises au cours des 60 dernières années ont pour la plupart poussé dans le sens d’une plus grande ouverture des marchés, sans souci d’encadrer leur fonctionnement à la hauteur de l’importance des risques que cette ouverture allait entraîner. Autrement dit, on s’est d’abord préoccupé d’ouvrir les marchés, en se disant qu’il serait toujours temps de mettre en place les contrôles nécessaires par la suite. Avec comme résultat que la moindre étincelle mettait dès lors toute l’économie mondiale en péril d’une conflagration généralisée. Et c’est exactement ce qui s’est produit en 2008.
En effet, parallèlement à cette ouverture des marchés, les grands pays industrialisés, dans le sillon des États-Unis, réalisant qu’ils ne seraient plus concurrentiels au plan des coûts de main d’oeuvre, ont entrepris de transformer radicalement leurs économies en mettant l’accent sur le développement du secteur des services, et notamment des services financiers, au détriment de la production industrielle.
Ce sont ces efforts de transformation qui ont abouti, dans un contexte de réglementation trop laxiste, aux dérives que nous avons connues avec la multiplication des prêts « subprime », l’éclosion d’une bulle immobilière aux États-Unis, et la titrisation à tout va de créances foncièrement mauvaises qui étaient ensuite vendues en paquets comme des titres de premier choix avec la bénédiction complice et coupable des agences de notation de crédit.
SUIVIE D’UNE CRISE DE L’ENDETTEMENT…
Les grandes institutions financières mondiales, malgré toute l’aide reçue des gouvernements pour survivre à la tempête qui s’ensuivit, n’ont pas encore fini de purger leurs comptes de toutes ces mauvaises créances, que les voilà aux prises avec une crise de l’endettement des pays industrialisés, et qu’elles doivent maintenant provisionner les pertes qu’elles s’apprêtent à subir du fait de l’insolvabilité de certains des pays dont elles détiennent des titres de dette. La pression sur leurs capitaux propres, c'est-à-dire les réserve qu’elles doivent elles-mêmes maintenir pour être considérées solvables, est intense, et le FMI les enjoint maintenant de se recapitaliser pour éviter tout risque d’implosion du système financier mondial.
Pour leur part, les gouvernements sont confrontés à des niveaux d’endettement sans précédent qui les accule à l’insolvabilité. Il est en effet généralement admis qu’un pays dont la dette publique brute dépasse les 85% de son PIB annuel ne sera pas en mesure de la rembourser et tombera à plus ou moins brève échéance en état d’insolvabilité. Or c’est le cas non seulement de la Grèce (165 %), un pays relativement petit, mais aussi de puissances économiques comme les États-Unis (101 %), le Japon (225 %), l’Italie (135 %), la France (97 %), l’Allemagne (84 %) et le Royaume-Uni (91 %).
L’Allemagne affiche pour sa part un taux d’endettement de 84 %. Quant au Canada, le sien se situe à un très raisonnable (sur une base comparative) 81 % (féd. et prov. combiné) (Vu la rapidité et l’importance des variations ces dernières années, ces chiffres sont cités à titre indicatif seulement). Un tableau établi sur la base des données du FMI illustre la situation de la façon suivante, et permet d’apprécier la rapidité de la dégradation à partir de 2007-2008, et en quelle compagnie se retrouvent les États-Unis :
Il est donc très clair que l’endettement des États, et au premier chef celui des États-Unis compte tenu du rôle du dollar comme monnaie de réserve, fait peser une menace d’une ampleur sans précédent sur l’économie mondiale, au point même qu’un effondrement du système est désormais envisageable et effectivement envisagé par des analystes réputés.
PUIS D’UNE CRISE DE CROISSANCE…
Or non seulement la crise de l’endettement a-t-elle pris des proportions dramatiques, mais elle constitue désormais dans beaucoup de pays un empêchement à l’utilisation des instruments monétaires, budgétaires ou fiscaux généralement employés pour stimuler une croissance économique qui demeure anormalement atone depuis 2008, ce qu’il faut prendre comme un signe que l’économie mondiale ne s’est pas remise des effets dévastateurs de la Grande Récession survenue cette année-là. En effet, selon le modèle normal des récessions depuis les années 1950, au stade actuel du cycle économique, l’économie américaine, pour ne prendre que celle-là, devrait connaître une poussée de 5 à 7 %. Nous aurons toutes les peines du monde à atteindre 1,5 %.
Depuis plus d’un an maintenant s’affrontent les tenants d’une approche traditionnelle keynésienne (parmi lesquels figurent notamment les prix Nobel Paul Krugman et Joseph Stiglitz) qui préconisent le report à plus tard de toute mesure d’austérité et la mise en place de mesures destinées à stimuler l’emploi afin de favoriser une relance de la consommation, un des moteurs les plus puissants de l’économie au cours des trente dernières années, et les tenants d’une approche plus conservatrice (le Tea Party aux États-Unis, et… l’Allemagne ( ! ) en Europe) pour qui la lutte aux déficits doit primer.
Face à ces affrontements, il ne faut jamais perdre de vue que tous les pays ne sont pas exactement dans la même situation, et que les réalités de chacun doivent l’emporter sur toute préférence idéologique. Il est donc tout à fait possible que certains puissent avoir des marges de manœuvre que les autres n’ont pas, et c’est justement dans cette situation que se trouvent le Canada et le Québec, par exemple, quoiqu’en disent les absolutistes du Fraser Institute ou de l’Institut économique de Montréal qui voudraient nous astreindre à une politique d’austérité malgré la mauvaise conjoncture et la marge de manœuvre dont nous disposons, au bénéfice d’intérêts autres que l’intérêt public.
Cela dit, même si elles prennent le soin de reconnaître la réalité le plus tard possible afin de ne pas contribuer à l’aggraver, les autorités tant internationales (la Banque Mondiale, le FMI ) que nationales (la Fed aujourd’hui ou la Banque du Canada hier) admettent désormais ouvertement que la situation va continuer à se détériorer dans un avenir prévisible et que la croissance tant espérée ne sera pas au rendez-vous, et des observateurs réputés tels l’économiste américain Nouriel Roubini évoquent même la perspective d’une période assez longue (environ 10 ans) de croissance nulle ou modérée, ce qui ne manquera pas d’entraîner toute une autre série de crises dans la mesure où l’existence de certains régimes, et notamment le régime fédéral canadien, repose justement sur le maintien d’un niveau minimal de croissance, comme je l’ai déjà souligné précédemment.
D’UNE CRISE DE GOUVERNANCE…
Il est bien connu que toute crise a généralement pour effet de mettre en relief les faiblesses, les défauts ou les errances du ou des systèmes dans lesquels elle se déploie, et a fortiori lorsqu’il s’agit d’une crise grave. Il ne faut donc pas se surprendre que la série noire de crises que nous venons d’évoquer nous amène à nous interroger sur la solidité de la gouvernance de nos grandes institutions autant publiques (les États et leurs agences) que privées (les institutions financières).
À ce chapitre, force est de constater que la situation s’est fortement dégradée depuis une quarantaine d’années, et que les intérêts privés ont largement pris le pas sur l’intérêt public dans le grand mouvement de déréglementation et d’ouverture des marchés que nous avons connu à l’échelle mondiale. Les résultats sont apparents partout, et partout on observe la même érosion de la démocratie au bénéfice d’intérêts plus ou moins occultes qui profitent de la faiblesse des institutions et d’un espace de liberté plus grand pour remplacer l’ordre existant par le leur.
Aux États-Unis
C’est à ce phénomène qu’il faut attribuer l’effondrement de la démocratie américaine - il n’y a pas si longtemps la référence obligée en la matière – ou l’absence de cohésion européenne face à la détérioration de la situation économique tient essentiellement au fait que l’encadrement nécessaire au bon fonctionnement de l’union n’a pas pu être mis en place dans la mesure où les populations concernées se sont fait imposer cette union par leurs élites dirigeantes et n’ont jamais voulu y adhérer pleinement à l’occasion de diverses consultations populaires.
Voisins des Américains, nous avons suivi avec un mélange de surprise et d’effroi leur système politique se dégrader depuis une vingtaine d’années, mais plus particulièrement dans la foulée des événements du 11 septembre 2001 et de la guerre contre l’Irak, puis de l’Afghanistan.
Par ailleurs, le jeu des lobbys est bien connu, et les règles sur le financement des partis politiques, pourtant déjà bien permissives, ont été encore affaiblies par la Cour suprême au cours des dernières années, avec le résultat que les lobbys interviennent de plus en plus directement et sans vergogne dans le système. On en mesure le résultat dans la lenteur et la faiblesse avec laquelle les élus ont répondu à la crise financière de 2008, et dans l’insuffisance des mesures adoptées pour empêcher qu’une telle situation ne se reproduise. Le risque de détournement démocratique augmente avec le laxisme du système et les moyens des intervenants.
Enfin, l’affaiblissement du système favorise les tentatives de blocage comme nous en avons été témoins récemment avec le débat sur l’opportunité d’élever le plafond du déficit autorisé, et tout porte à croire que nous verrons les mêmes tactiques être employées par les Républicains et le Tea Party d’ici à la fin de l’année pour l’adoption du budget de l’an prochain, d’autant plus que les partis sont désormais en pré-campagne pour l’élection présidentielle de 2012.
En Europe…
Pour se présenter différemment, la situation en Europe n’en est pas moins préoccupante. On se souviendra en effet que « le traité établissant une Constitution pour l'Europe (aussi appelé traité de Rome II ou traité de Rome de 2004) signé à Rome par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne le 29 octobre 2004, aurait dû entrer en vigueur le 1er novembre 2006, à condition d'avoir été ratifié par chacun des vingt-cinq États signataires, ce qui ne fut pas le cas, les Français entre autres s’y étant opposés à l’occasion d’un référendum.
Malgré cette opposition, et à l’instigation du président Sarkozy, les États membres de l’Union Européenne (UE) allaient conclure un autre traité de moindre portée que le premier qui fut approuvé par le Conseil européen de Lisbonne le 19 octobre 2007, d'où son nom de traité de Lisbonne.
Il faut préciser que depuis ses tout débuts, le processus de mise en place de l’Union Européenne est affligé d’un important déficit démocratique, l’union en question constituant d’abord une réponse aux désirs des élites européennes des affaires, bien avant de répondre à une volonté populaire. On sait aussi que les Américains ont fortement poussé à la roue pour créer ce qu’ils voyaient comme les États-Unis d’Europe, en n’hésitant pas parfois à employer des moyens fort peu orthodoxes pour favoriser les issues qui correspondaient à leurs intérêts, et un « nouvel ordre mondial ».
Or, comme le souligne une analyse qui vient tout juste d’être publiée sur le site de réflexion et d’analyse géostratégique dedefensa.org à propos de la dernière intervention du FMI,
« … plus aucune force, ou organisation-Système, ne parvient plus à s’approcher d’une position de leadership nécessaire à une structure répondant au besoin du Système, calquée sur les idées de l’“idéal de puissance” qui soutient (soutenait) le Système dans sa phase de surpuissance. Dans le cas qui nous occupe, il n’y a effectivement aucun leadership. Les directions politiques tiennent les rênes du pouvoir et n’en font rien que de tenter de répondre à des événements incontrôlés, avec la plus puissante de ces directions publiques (les USA) se dissolvant à une vitesse extraordinaire, à l’image de son président ; les organisations extérieures, transnationales, sans aucun lien démocratique et sans aucune légitimité d’aucune sorte, d’une légitimité démocratique à une légitimité-Système, comme le FMI dans ce cas, peuvent s’affirmer d’une voix puissante mais uniquement dans le rôle critique et contestataire qui ne leur assure aucune autorité de leadership (de direction active). Ces organisations sont d’autant plus assurées et affirmées dans leurs critiques, qu’elles sont complètement irresponsables dans le sens légal du terme, d’autant plus qu’elles perdent de plus en plus leurs attaches occultes avec la direction politique dominante en complète dissolution (les USA).
Cette évolution correspond à la dynamique générale de ce que nous avons nommé la “dissolution du monde”, qui implique un désordre grandissant dans l’orientation et surtout dans le sens profond des relations internationales, ainsi que dans la hiérarchie de ces relations où plus aucune référence (puissance, influence) n’est capable de s’affirmer. Cette dynamique va directement dans le sens inverse de certaines conceptions qui sont entretenues et réaffirmées dans ces temps troublés, sur un “ordre mondial”, ou un “gouvernement du monde” ou tout autre organisation dans ce sens ; paradoxalement, ces conceptions sont réaffirmées à cause du désordre et de l’absence de leadership qui solliciteraient leur affirmation, alors qu’au contraire ce désordre et cette absence de leadership sont la conséquence de l’impossibilité de la mise en œuvre de ces conceptions. Il n’y a plus de cadre structurant suffisant pour supporter de telles ambitions, si tant est qu’il y en ait jamais eu, et l’on peut considérer que la situation était bien plus favorable à cette sorte de projet tant dans les années de Guerre froide que dans celles de l’immédiat après-Guerre froide. (C’est le dérapage et l’orientation vers la Chute du leadership US à partir de 1996 qui marqua la fin de cette période d’“ouverture” à de tels concepts.) C’est d’ailleurs dans ces années-là que diverses organisations ou concepts dans ce sens ont vu le jour, du Bilderberbg dans les années 1950, à la Trilatérale dans les années 1970, au Washington Consensus selon John Williamson du début des années 1990 (avec le Council of Foreign Relations [CFR] de bout en bout). L’ère de ces éventuelles opportunités est close : le Système a désormais échappé à tout contrôle et les diverses puissances qui lui sont liées ont perdu de ce fait leurs assises conceptuelles, ce qui faisait leur lien commun, cette légitimité-Système qui pouvait les assurer, dans certaines circonstances qui leur seraient favorables, d’une autorité sur les autres. »
Étrangement, l’échec du projet de « nouvel ordre mondial » d’inspiration anglo-américaine préfigure justement la mise en place d’un nouvel ordre mondial sans guillemets qui ne sera peut-être, tout compte fait, qu’un retour à l’ordre ancien des États nations qui ont pour eux l’avantage de coller à la réalité du terrain et des peuples.
Chez nous…
Il ne faudrait surtout pas avoir la naïveté de croire que les mouvements que nous observons ailleurs n’ont pas leur pendant chez nous, car nous connaissons nous aussi des problèmes de déficit démocratique et de gouvernance qui ont exactement les mêmes origines qu’ailleurs.
La montée en puissance des intérêts privés et des oligarchies, la confiscation graduelle des gains de la Révolution tranquille, les lents mais inexorables empiètements sur la propriété publique, le détournement de mission de nos institutions les plus sacrées (Hydro-Québec, Caisse de dépôts), le bradage de nos richesses naturelles, la main-mise de la mafia sur des pans de plus en plus importants de notre économie, le sacrifice imposé de notre identité collective, l’abdication devant le danger de l’assimilation, ne sont qu’autant de manifestations du cancer qui gruge notre vouloir-vivre collectif par le truchement de la corruption et du sabotage systématiques de nos instruments de gouvernance.
Comme le souligne avec beaucoup d’humour le milliardaire américain Warren Buffett, les décrues soudaines qui accompagnent les crises permettent de reconnaître tous ceux qui se baignaient sans maillot. Nous en sommes au tout début de ces décrues, et déjà le grand déballage qui s’annonce nous promet des surprises importantes. Par ailleurs, le relâchement inévitable du contrôle de l’information dans le nouveau contexte va favoriser une prise de conscience générale et le retour à des valeurs plus conformes à notre identité et notre culture. Les usurpateurs et les propagandistes d’intérêts autres que l’intérêt collectif vont rapidement voler dans le décor. Nous sommes en train de vivre la fin d’une époque, non seulement à l’échelle du monde, mais aussi à notre échelle à nous. Le temps nouveau n’est pas encore là, mais il s’en vient. À bon entendeur, salut !
D’UNE CRISE SOCIALE…
On le conçoit aisément, des problèmes d’une telle ampleur vont nécessairement avoir des répercussions sociales importantes. En fait, ces problèmes sont déjà présents depuis un certain temps, à des degrés divers selon les points de pression dans le monde.
L’attention est toujours d’abord attirée par les images qui choquent et qui témoignent de façon très spectaculaire d’un rejet de l’ordre établi. Les manifestations et les soulèvements populaires font toujours des bons papiers, surtout lorsqu’ils dérapent et qu’ils font des victimes, et à cet égard, les derniers mois nous ont gâtés. Que ce soit en Afrique du Nord, en Grèce, en Espagne, ou même en Angleterre, les mouvements sociaux se sont multipliés, et les indications sont toutes à l’effet qu’ils vont prendre de l’ampleur dans les mois à venir, notamment dans le contexte de l’aggravation généralisée de la situation économique. Et il semble que Wall Street n’échappera pas à la tourmente cette fois-ci. En effet, une manifestation contre les abus du système a réuni en fin de semaine quelques milliers de manifestants.
Au cours des derniers jours, les observateurs ont souligné la disparition de la classe moyenne aux États-Unis, et l’augmentation de la pauvreté dans ce pays, comme au Canada où le Conference Board (pas exactement connu pour être un nid d’activistes sociaux !) précise même que « The increase in income inequality has been more rapid in Canada than in the U.S. since the mid-1990s ». Et s’il vous reste encore un doute, jetez un coup d’œil sur ce tableau :
Nous avons également appris que l’Union Européenne mettait fin à ses programmes d’aide alimentaire aux plus démunis, une nouvelle qu’un site d’information français a aussitôt relayé sous le titre suivant : « Bruxelles met les pauvres au régime sec ».
Il faut cependant comprendre que la crise sociale va se déployer sur plusieurs années. Les événements que nous vivons ont l’ampleur de ceux la Grande Dépression des années 1930. Il faut donc d’ores et déjà s’attendre à ce que leurs répercussions se fassent sentir sur une très longue période et marquent les générations qui les vivent au moins aussi durement que l’ont été celles qui l’ont vécu.
Cependant, avec le développement des moyens de communication et l’évolution des mentalités, il faut également s’attendre à des mouvements beaucoup plus forts qui iront jusqu’à déstabiliser plusieurs régimes et à en faire chuter certains.
D’UNE CRISE GÉOPOLITIQUE…
Conséquence de tout ce qui précède, la crise est également géopolitique car elle se trouve à accélérer un mouvement déstabilisant qui était déjà amorcé, soit un transfert du centre du pouvoir des États-Unis et de l’Europe vers l’Asie. La déconfiture économique des États-Unis se répercute rapidement sur le plan politique, et il est frappant de constater la rapidité avec laquelle les Américains perdent de l’influence depuis que son économie bat de l’aile et qu’est connue la gravité des problèmes structurels qui affligent leur économie.
(Voir à ce sujet http://www.agenceglobal.com/article.asp?id=2616)
Le plus grand danger est que les autorités américaines ne mesurent pas encore toutes les conséquences pour les États-Unis de cette perte d’influence ou qu’elles soient tentées de renverser la vapeur en puisant dans leur vaste arsenal pour assurer le maintien de leur position dominante par la force. Ce risque n’est pas négligeable car il existe parmi les dirigeants américains un lot important de têtes brûlées pour qui la force et la violence sont justement les instruments privilégiés du règlement de conflits.
Par ailleurs, l’inévitable perte d’influence des États-Unis va également avoir des répercussions sur Israël dont on oublie trop souvent la dépendance à l’endroit des États-Unis, que ce soit sur le plan de la défense ou sur celui de l’économie. Livré à lui-même, Israël étoufferait très rapidement sous le poids de ses dépenses militaires, et sans l’apport des entrées de fonds qui lui viennent de la diaspora, l’économie israélienne ne serait pas l’ombre de ce qu’elle est.
Il faut donc s’attendre à ce qu’à terme les rapports de force basculent, et dans ce cas également, la tentation pourra être grande de tenter d’obtenir par les armes ce qu’il deviendra de plus en plus difficile d’obtenir par la négociation.
On pourrait multiplier à l’infini les exemples de situations qui risquent de renverser du fait de la réduction rapide de l’influence des États-Unis dans le monde, et il n’y a pas de doute qu’elle ouvre une période de réalignements qui risquent fort d’être aussi importants que ceux que le monde a connu lors de la chute de l’empire soviétique.
Voici un commentaire intéressant :« La crise que nous vivons correspond aussi à la fin d'un cycle politique, celui de l'hégémonie américaine, entamée également dans les années 1970. Les États-Unis resteront un acteur important, mais ils ne pourront plus jamais reconquérir leur position dominante face à la multiplication des centres de pouvoir, avec l'Europe occidentale, la Chine, le Brésil, l'Inde. Un nouveau pouvoir hégémonique […] peut mettre encore cinquante ans pour s'imposer…
En attendant, les conséquences politiques de la crise actuelle seront énormes, dans la mesure où les maîtres du système vont tenter de trouver des boucs émissaires à l'effondrement de leur hégémonie. Je pense que la moitié du peuple américain n'acceptera pas ce qui est en train de se passer. Les conflits internes vont donc s'exacerber aux États-Unis, qui sont en passe de devenir le pays du monde le plus instable politiquement. Et n'oubliez pas que nous, les Américains, nous sommes tous armés... » (Note : entrevue donnée par un grand historien américain en 2005)
ET ENFIN… D’UNE CRISE DE SYSTÈME !
La différence cette fois-ci est qu’il ne semble pas y avoir de solution de rechange. En effet, les États-Unis opposaient les vertus du capitalisme à la faillite du système communiste, et si le monde a pu pendant quelques années croire à la supériorité du système capitaliste, les spectaculaires dérapages qu’il a connus depuis le début des années 2000, en partant de l’éclatement de la bulle technologique jusqu’au tsunami financier qui s’annonce maintenant, sont suffisants pour inciter même les capitalistes les plus acharnés à une salutaire réflexion.
C’est certainement le sens qu’il faut donner à l’irruption soudaine depuis quelques semaines d’une série d’articles sur Karl Marx sur des sites financiers à l’orthodoxie capitaliste pourtant irréprochable. Encore sur Bloomberg ce matin paraît un article où l’auteure établit un rapprochement subtil entre les conditions qui existaient en 1844 au moment où, enseignant à Paris, il élaborait sa théorie. Pour lui, le capitalisme déshumanisait les travailleurs et les condamnait à la stupidité et au crétinisme
Si ce genre de propos était tout à fait courant dans les années 1970, il y a longtemps qu’on n’avait pas entendu ce genre de discours, et c’est tout un choc de le retrouver en 2011 en première page du site le plus connu d’informations économiques et boursières. On serait tenté de l’ignorer si c’était le seul, mais le virus du marxisme semble même avoir contaminé rien moins que la Harvard Business Review. Un collaborateur de cette revue habituellement consacrée à la proclamation des vertus du capitalisme intitulait tout récemment son article de la façon suivante :
« Was Marx Right ? ».
Quand le doute s’installe au coeur du temple, il faut comprendre que les remises en question ne sont plus très loin.
Dans une autre grande université américaine, Yale, un célèbre professeur d’histoire, Immanuel Wallerstein, émule du grand historien français Fernand Braudel, sonne le tocsin depuis déjà une dizaine d’années pour avertir le monde de la mort du capitalisme.
Voici ce qu’il disait dans une entrevue en 2005 "« Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la "longue durée", qui voit se succéder dans l'histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, et, à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (1982-1930) ou Joseph Schumpeter (1883-1950).
Nous sommes aujourd'hui clairement dans une phase B d'un cycle de Kondratieff qui a commencé il y a trente à trente-cinq ans, après une phase A qui a été la plus longue (de 1945 à 1975) des cinq cents ans d'histoire du système capitaliste. Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle, industrielle ou autre ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation.
Depuis plus de trente ans, les entreprises, les États et les ménages s'endettent, massivement. Nous sommes aujourd'hui dans la dernière partie d'une phase B de Kondratieff, lorsque le déclin virtuel devient réel, et que les bulles explosent les unes après les autres : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l'économie connaît une situation de déflation réelle.
Mais, aujourd'hui, ce moment du cycle conjoncturel coïncide avec, et par conséquent aggrave, une période de transition entre deux systèmes de longue durée. Je pense en effet que nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c'est que le capitalisme ne parvient plus à "faire système", au sens où l'entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l'équilibre, et l'on assiste alors à une bifurcation.
La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu'alors, et l'on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l'usage du mot "crise" à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin. »
Quant à la possibilité d’une mutation du capitalisme, voici ce que dit Wallerstein, et je vous laisse juges du degré de pertinence avec la situation actuelle : « Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l'information. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites.
Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries. A cet égard, le rattrapage économique de l'Asie de l'Est, de l'Inde, de l'Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour "l'économie-monde" créée par l'Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l'accumulation.
Les trois courbes mondiales des prix de la main-d'oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s'achever n'a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu'en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu'en 1945. En fait, la dernière période d'accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n'a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte. »
Pour ce qui est de la suite des choses :
« Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l'impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd'hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d'influencer l'avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s'imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé. »
CONCLUSION
Ce texte constitue en partie une réponse à ceux qui me reprochent de croire, ou de laisser croire, que la conjoncture va régler la question de l’indépendance du Québec sans que les Québécois n’aient à se « salir les mains ». Nous venons de le voir, tout ce que la conjoncture peut faire, c’est d’ouvrir la porte à une action déterminante pour l’avenir.
En fait, la crise en cours est en train d’ouvrir toutes grandes une série de portes qui peuvent déboucher sur l’indépendance pour peu que les Québécois y trouvent leur compte, que ce soit sur le plan économique, le plan social, ou le plan culturel. Or le compte y est :
Sur le plan économique, il n’y a aucun substitut valable à la notion d’être maître chez soi et d’exercer le plein contrôle sur ses richesses.
Sur le plan social, il est inacceptable de se laisser dicter par d’autres ce qui nous convient.
Sur le plan culturel, il nous faut la pleine maîtrise de nos moyens pour défendre et promouvoir notre identité et notre culture.
Il nous reste maintenant à passer à l’action.
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7 commentaires
Roger Kemp Répondre
25 septembre 2011Mon cher Richard
Comme je l'ai écrit dans mon dernier texte sur vigile, vous visez juste et vous avez un argumentaire solide pour le prouver. Ce qui a tué notre économie, c'est un trop grand appétit vorace de nos penseurs économiques en qui nous avions donné toute notre confiance pour gérer nos deniers. Ce qu'on découvre petit à petit dans le dossier de la collusion dans la construction, n'est pas un phénomène unique à nous au Québec.
La mafia agit sur le plan mondial et fera tout pour y rester. Les pays surendettés devront faire faillite pour permettre une relance sur de nouvelles bases. Je doute fortement qu'une telle chose arrive, compte tenu de la présence de la mafia aux différents niveaux de prise de décision. À notre échelle québécoise, par contre, une relance pourrait être envisageable et ainsi permettre d'être maîtres chez-nous.
Tout comme vous, j'ai eu de nombreux commentaires désobligeants de personnes ne croyant pas que la situation économique actuelle pouvait nous mener à notre indépendance.
J'ai bien hâte de vous serrer la pince lorsque vous viendrez à Trois-Rivières donner une conférence sur le sujet. J'y serai à coup sûr.
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2011Monsieur Le Hir,
Cette fresque de l'histoire récente de l'économie et du politique internationaux donne le vertige. Il est objectivement impensable que des pays comme la Grèce, l'Italie et les États-Unis fassent faillite. Et chez nous maintenant, notre navire évitera-t-il le iceberg géant devant lui, entrevu dans la nuit... trop tard?
La réponse non est possible. Ceux qui le pensent se classent parmi les pessimistes-réalistes.
Personnellement, je me classe parmi les optimistes-réalistes croyant qu' un petit geste multiplié à l'infini peut changer le monde. On dit que les gouttes d'eau forment les océans. Qui le penserait devant une goutte d'eau égarée sur la vitre de sa chambre?
Et les petits gestes que je pose depuis des années concernent mon ex-emploueyr, Hydro-Québec. Ma retraite remonte à juin 2003. Jacques Duchesneau n'est pas le seul à vouloir pénétrer la forteresse des décisions de la haute direction de H.-Q. où il y a braderie d'une richesse collective, convoitée par les "zamis" à récompenser avec l'argent du peuple.
Mes petits gestes scrutent certaines décisions de notre plus belle société d'État du Québec moderne, grandeur grugée de plus en plus par les démissions des gestionnaires en place en faveur des firmes privées.
Le dossier actuel le plus chaud concerne la réfection hypothétique de la centrale nucléaire Gentilly-2 annoncée en août 2008 au coût de 1 milliard 900 millions$. En 2010, cette centrale a produit moins de 2% des besoins en électricité de H.-Q.. Dans la cour de la centrale Gentilly-2, près de 2000 tonnes de combustible d'uranium irradié y sont entreposées ... à perpétuité.
Contrairement à ce que pense la haute direction de H.-Q., des milliers de québécois se sentent concernés par la fermeture de l'unique centrale nucléaire du Québec encore en opération. Gentilly-1 est déclassée depuis 1980.
Pour revenir à Gentilly-2, sa réfection est appuyée sur de faux chiffres, autant les coûts de réfection qui passeraient de 2 à 4 milliards$ et créant ainsi un gouffre financier pour des dizaines d'années à venir. Une analyse indépendante coût/bénéfice donne une prix de revient après réfection de près de 20c/kWh.
Actuellement, les québécois paient leur kilowattheure (kWh) 7,0¢ l'unité avant taxes et les revenus des l'exportations nettes en 2010 si situent autour de 8,0¢/kWh. Produire à 20c/kWh et vendre à 7,0¢, c'est un appauvrissement assuré.
Et avec de tels résultats, les vautours du tout au privé demanderont le démantèlement de Hydro-Québec à cause de sa gestion à perte. Il faut redresser cette situation avant que les Garcia, Boisclair et autres émules de l'Institut économique de Montréal prennent le contrôle de notre État, le Pays du Québec qui devrait avoir son siège aux Nations-Unis.
Mais, avant d'arriver là, des millions de petits gestes doivent être posés en faveur d'une meilleure distribution de nos richesses collectives en faveur du bien commun qui a nom "nos écoles et nos hôpitaux".
Puis-je me permettre de vous recommander une visite sur le site "météopolitique" où le nucléaire au Québec est abordé sous différents angles ainsi que d'autres sujets chauds pour le Québec.
Montréal, Qc 23 septembre 2011
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2011M. Le Hir,
Je crois qu’il faut aller plus loin dans votre analyse de la situation économique mondiale. Selon moi, la clef de l’interprétation se situe au niveau de la Chine. Les déséquilibres viennent de sa politique de taux de change et de sa monnaie accrochée à la valeur du $US. Par cette politique, elle siphonne tous les flux financiers, maintient ses produits et services sur-compétitifs déstabilisant ainsi les balances commerciales des autres pays et forçant la délocalisation des usines de fabrication du reste de la planète.
Je simplifie à outrance mais vous avez assez de culture pour comprendre les mécanismes et en déduire les conséquences. Dans cette lutte pour l’hégémonie mondiale, la première et la plus importante de ces conséquences est la guerre des monnaies. Ce que je soupçonne, c’est la mise-en-œuvre d’une politique machiavélique mais géniale de l’Europe dans le but de dévaluer sa monnaie rendant par conséquent ses exportations plus compétitives, réactivant l’investissement local et relançant l’emploi. En feignant la désunion, en jetant le chaud et le froid et en tergiversant sur les solutions à apporter, l’Europe menace le monde de faillite provoquant ainsi une fuite des capitaux vers les É.-U. et faisant automatiquement baisser la valeur de l’Euro par rapport au Yuan.
L’inconvénient de cette tactique, est que ce sont les peuples du monde entier qui paient pour cette guerre hégémonique. La solution la moins douloureuse pour nous, selon moi, serait d’amorcer la DÉMONDIALISATION en imposant des barrières tarifaires aux exportations chinoises et à tous pays émergents qui refuseraient d’adhérer à une politique de taux de change FLOTTANT. LA SOLUTION SERAIT DONC POURTANT SIMPLE. L’absence de volonté politique actuellement vient du fait que les autorités politiques sont vendues aux intérêts capitalistes et que les profits que tirent les Oligarques du système actuel sont beaucoup trop importants.
Pour le moment, notre inaction et notre soumission à l'ordre mondial actuel nous condamne à la souffrance. Alors souffrons !
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2011Lorsqu'un gros bateau frappe un iceberg, il est trop tard pour changer de direction.
Lorsque nous avons laissé aux financiers et spéculateurs du capitalisme néolibéral mener le monde à leur guise (loi du plus fort, d'un individualisme égocentrique à l'extrême et dépourvu de toute forme de moralité et d'éthique), ce capitalisme néolibéral ne pouvait faire autrement que de conduire le monde à sa perte.
Aujourd'hui c'est la planète entière qui doit payer le prix de cette insouciance d'une parfaite idiotie.
Vivement une Révolution, une Révolution mondiale humaniste. Et au Québec, c'est le 24 septembre 2011 que ça va prendre forme.
De Soulanges,
Normand Perry.
François Ricard Répondre
23 septembre 2011Le capitalisme contemporain est un système non viable dont sortira un flot interminable d’agressions impérialistes à moins qu’il ne soit significativement modifié.
Normand Paiement Répondre
23 septembre 2011Monsieur Le Hir,
À quand la prochaine Révolution tranquille qui va nous permettre d'être enfin MAÎTRES CHEZ NOUS, comme vous l'indiquez dans votre conclusion et comme le propose depuis quelque temps Daniel Breton (www.tagtele.com/videos/voir/73448)?
Les idées et les propos de ce monsieur, pour peu qu'ils débouchent sur un projet de société concret et qu'il puisse s'entourer d'une équipe compétente et déterminée, sont susceptibles de rallier rapidement l'ensemble des Québécois, plus que jamais désemparés face à la morosité ambiante.
M. Breton mérite à tout le moins nos encouragements, voire notre soutien éventuel s'il devait faire officiellement le saut en politique.
Vous terminez votre longue mais fort pertinente analyse sur ces paroles: "Il nous reste maintenant à passer à l’action."
La piste à suivre me semble toute trouvée!
Que vous en semble?
Cordialement,
Normand PAIEMENT
Traducteur expatrié
André Taillon Répondre
23 septembre 2011Merci M. Le Hir,
« Il nous reste maintenant à passer à l’action. »
L’Action National.
http://www.youtube.com/watch?v=YxwxK_40NtQ&feature=related