À l'instar de ses collègues du Parti québécois, le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, s'est dit extrêmement déçu du remaniement ministériel effectué par le premier ministre Philippe Couillard, également député de Roberval.
«C'est une occasion ratée! Ça frôle l'insulte de donner le développement régional et l'occupation du territoire à deux députés de Montréal. C'est probablement le gouvernement le plus centralisateur qu'on a connu, déplore M. Cloutier en entrevue téléphonique. On pensait qu'il allait rétablir la situation en donnant un coup de barre pour les régions qui ont besoin d'un sérieux coup de pouce pour leur développement économique. Mais finalement, on cède davantage le pouvoir vers Montréal», estime celui qui croit que le premier ministre aurait pu garder ces ministères ou, à tout le moins, les confier à des députés des régions.
Une occasion ratée
«Le premier ministre avait l'occasion de réajuster le tir pour le développement de nos régions. On a perdu les CLD et les CRÉ et on a centralisé (dans la santé) avec les CIUSSS. Nous n'avons personne qui porte le développement des régions et qui en fait un véritable enjeu de développement économique équitable sur l'ensemble du territoire. Le Québec, ce n'est pas juste Montréal et Québec, martèle-t-il. J'aurais souhaité que le premier ministre marque un virage important dès maintenant pour stimuler l'économie du Québec et surtout qu'il protège nos régions qui sont mises à mal», argue le député de Lac-Saint-Jean, en soulignant qu'il n'y a rien de nouveau pour le développement du Nord ni «sur la stratégie maritime qui est au coeur de son développement et auquel notre région aurait pu être reliée. Il y a beaucoup de déception parce qu'on aurait voulu qu'on marque un cran d'arrêt par rapport à toute la centralisation qui s'est passée», comme en témoignent les pertes emplois dans les secteurs public et parapublic rapportés jeudi.
«Le premier ministre doit poser des gestes et je souhaite qu'il se réveille et s'ouvre les yeux. On a un défi démographique immense, particulièrement au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Gaspésie, en Abitibi, etc. On ne cesse de perdre du monde. Si on veut ramener des jeunes, ça passe par du développement économique, mais aussi par l'occupation du territoire, dont remplir nos cégeps et écoles secondaires. On construit de nouveaux édifices dans le nord de Montréal et pendant ce temps-là, nos cégeps sont à moitié vides en région. Je trouve que le PM a vraiment manqué une belle occasion de marquer une vraie rupture avec ses deux premières années de mandat sur le développement régional pour en faire une véritable priorité.»
Quant au secteur de l'éducation, Alexandre Cloutier croit qu'avec la nomination d'un troisième ministre à cette fonction en 20 mois, il faudra «absolument que cette fois-ci soit la bonne. Je tends la main au ministre et je lui dis que sa priorité doit être la réussite de nos jeunes et la lutte au décrochage, au lieu de se concentrer uniquement au brassage des structures au cours de la prochaine année, ce qu'il veut faire avec le projet de loi 86».
«Un gros zéro pour les régions»
Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, estime que les personnes nommées à la tête des ministères touchant le Saguenay-Lac-Saint-Jean, tels que les ministères de l'Énergie, des Ressources naturelles ou de l'Économie, ne connaissent rien des réalités régionales.
« J'espérais plus de représentativité des régions, ce qui n'est pas du tout le cas. Prenez les ministères importants pour nous, comme celui des Ressources naturelles, ce sont encore des petits gars et des petites filles de Montréal qui ont été nommés. Même chose pour Lise Thériault, nommée ministre du Développement économique régional et qui est députée d'Anjou-Louis-Riel. C'est complètement raté. Dans le meilleur des cas, ce remaniement aura un effet neutre », a affirmé Sylvain Gaudreault, lors d'un entretien téléphonique accordé au Quotidien.
Le député de Jonquière a également été surpris de voir Martin Coiteux nommé ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique. « L'austérité s'invite maintenant dans nos municipalités. J'ai bien hâte de voir de quelle manière ça va se traduire », a affirmé M. Gaudreault.
Par ailleurs, toujours selon le député, la nomination de Pierre Moreau à l'Éducation est le signal que ça ne se passe pas très bien dans le secteur de l'enseignement. « Pierre Moreau est vu comme un pompier. Il est nommé là où ça brasse. Le voir ministre de l'Éducation est un message que ça va vraiment mal », a indiqué Sylvain Gaudreault.
Questionné à savoir s'il y avait un point positif au remaniement ministériel du gouvernement Couillard, Sylvain Gaudreault a indiqué que le départ de Francine Charbonneau à la tête du ministère de la Famille le réjouissait. « C'est une bonne nouvelle, elle était tellement mauvaise », a affirmé le député péquiste.
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