[ Le 14 avril, le National Post publiait un éditorial->19267] réclamant du gouvernement Harper qu’il mette fin au programme de péréquation. On peut y lire que, désormais, toutes les provinces du Canada étant aptes à offrir des services et des programmes sociaux d’égale valeur à leurs citoyens (ce qui constituait le fondement du programme au point de départ), le programme n’a plus sa raison d’être. Par surcroît, c’est encore le Québec des «nationalistes bruyants» (noisy nationalists) qui retirerait le plus de ce programme avec ses huit (8) milliards de transferts cette année . Le Post y trouve une bonne occasion de «tuer le programme» (kill equalization).
Pour une fois, je suis d’accord avec le Post. Depuis le temps que, souverainistes, nous réclamons de pouvoir lever nos propres taxes et nos propres impôts, et de les consacrer à des programmes et des services qui sont prioritaires à nos yeux, voilà l’occasion belle de réitérer encore une fois que nous échangerions volontiers ces versements de péréquation contre un contrôle plein et entier de nos impôts.
Nous versons plus de 50% de nos impôts à Ottawa qui se permet d’empiéter ensuite dans nos champs de compétences, de dédoubler certains de nos programmes, de contrôler entièrement la Caisse d’assurance-emploi sans égards à nos priorités, d’investir sans notre consentement des sommes colossales dans l’armement ou dans l’industrie pétrolière, de créer des programmes incompatibles avec les nôtres, de retarder indûment le versement de sommes importantes qui nous sont dues. Les versements de péréquation sont un plat de lentilles contre lequel nous échangeons notre âme, notre fierté et notre liberté. Ils sont le symbole le plus parlant de notre dépendance dysfonctionnelle envers Ottawa.
La semaine dernière Jean Charest, en réponse à une question de Pauline Marois, pavoisait en affirmant que les versements de péréquation seraient plus généreux pour le Québec avec un gouvernement libéral au pouvoir qu’avec celui du Parti Québécois. En fait, il se montrait fier de ce que le Québec, de par l’indigence de son gouvernement en matière de développement économique, ait désormais davantage besoin de l’argent d’Ottawa. Cela n’est rien d’autre qu’une illustration de l’attachement du premier ministre du Québec à un petit pain pour accompagner le plat de lentilles! Un plat pour un premier ministre sans âme, sans fierté et sans goût pour la liberté.
Non à la péréquation
Refuser le plat de lentilles!
Budget de MJF - mars 2009
Camil Bouchard12 articles
Député du Parti québécois dans le comté de Vachon, Assemblée nationale du Québec
Porte-parole du Parti québécois en environnement
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