De retour dans le rouge

Budget de MJF - mars 2009

Après tous les sacrifices auxquels nous avons dû consentir lors de la course au déficit zéro à la fin des années 1990, nous voilà de retour dans le rouge, grâce à la pitoyable gestion des finances publiques du gouvernement de Jean Charest. Tout cela après que le premier ministre et la ministre des Finances nous eurent promis, une main sur le cœur et l’autre sur la sacoche, lors de la dernière campagne électorale, qu’un retour au déficit était hors de question.
Un troisième gouvernement libéral serait un gouvernement entièrement dédié à l’économie, nous disait-on. Pas question de retourner en déficit ou encore de hausser la TVQ pour équilibrer le budget. Or, à peine trois mois après leur réélection, les Libéraux ont déjà brisé ces deux engagements, les plus importants qu’ils avaient pris pendant la campagne en ce qui a trait aux finances publiques québécoises.
Bien plus qu’une simple capitulation devant l’irresponsabilité d’un tel engagement, cette double parole brisée nous montre bien l’erreur commise par les Libéraux dans le budget de 2007. Rappelez-vous : le fédéral venait d’augmenter ses transferts de 950 millions $ dans le cadre du soi-disant règlement du déséquilibre fiscal, et le premier ministre les avait alors entièrement dédiés à des baisses d’impôt.
Quitte à manquer à l’humilité la plus élémentaire, je vous cite un extrait de ma réponse au discours d’ouverture du gouvernement Charest après l’élection de 2007 : « moi, je vous dis qu’on n’a pas les moyens de se les donner, ces baisses d’impôt, actuellement parce que les besoins sont trop grands. Puis je dis également que, ce faisant, en baissant les impôts, on hypothèque l’avenir. Si jamais, à l’avenir, dans quelques années d’ici, on se retrouve avec un ralentissement économique, qu’est-ce qu’on va faire ? Dans quelle situation allons-nous nous trouver ? »* Deux ans plus tard, nous y sommes. Nous sommes pris dans une récession sans aucune marge de manœuvre financière. Sans aucun coussin. Aucune réserve. La dèche.
Comble de la mauvaise gestion, le gouvernement Charest a refusé de récupérer les deux baisses de TPS décrétées par Ottawa en juillet 2006 et en janvier 2008. Si Québec avait augmenté la TVQ au moment où Ottawa baissait sa TPS, le Québec jouirait aujourd’hui de recettes fiscales supplémentaires de 2,4 milliards $ (chaque point de TPS génère 1,215 milliard $ de revenus au Québec). Une mesure à coût nul pour les contribuables québécois, puisque la hausse de l’une est annulée par la baisse de l’autre. Individuellement, nous n’aurions rien perdu mais, collectivement, nous serions beaucoup plus riches. En fait, si le PQ avait dirigé le Québec, c’est 3,3 milliards $ de recettes fiscales supplémentaires dont nous disposerions aujourd’hui. Car aux 2,4 milliards $ d’argent neuf générés par la TVQ, nous aurions ajouté les 950 millions $ de transferts fédéraux volatilisés en baisses d’impôt.
Avec ces 3,3 milliards $, nous aurions les moyens de combler une bonne partie du déficit de 3,9 milliards $ annoncé par Mme Jérôme-Forget pour l’année 2009-2010.
Mais ce qui est encore plus odieux, c’est que le PLQ ne dit toujours pas la vérité aux Québécois. Il refuse en effet de s’avancer sur les sacrifices qu’il faudra faire pour se sortir du rouge. Il annonce des hausses de tarifs, sans préciser lesquels. Mais nous ne sommes pas dupes. Nous savons ce qui se trame : le gouvernement met la table pour une augmentation substantielle de plusieurs tarifs : électricité, scolarité, péages. Le budget déposé le 19 mars 2009 prévoit qu’il manquera 3,7 milliards $ de revenus pour retrouver l’équilibre budgétaire dans 4 ans !!!
Le gouvernement s’engage à trouver l’argent pour combler ce manque à gagner. La moindre des choses serait qu’il rompe avec le mensonge et les cachotteries et qu’il dise aux Québécois comment il entend financer un tel déficit. Chose certaine, c’est dans nos poches que Jean Charest va piger. D’ailleurs, sera-t-il même là pour faire le sale boulot ou laissera-t-il à son successeur, homme ou femme, le soin de faire le travail ??? Pire encore, reviendra-t-il encore une fois au Parti Québécois de nettoyer le gâchis laissé par les Libéraux ? Rappelez-vous le déficit zéro des années 1990 rendu nécessaire par le trou de 6 milliards $ que nous avait laissé les Libéraux…
En bout de ligne, et c’est bien là le drame, nous hypothéquons encore plus nos grands services publics, notre capacité à les livrer et à les garder. En augmentant le déficit, nous augmentons la dette, et donc le service de la dette, c’est-à-dire les intérêts que nous devons payer chaque année pour rembourser l’hypothèque. Autant d’argent que nous n’aurons pas pour la santé, l’éducation, les familles, l’environnement et toutes nos autres priorités de société. Cette dette, nous la pelletons en avant, en disant aux générations futures : « bienvenue dans le Québec de l’avenir ». Un Québec aux pieds d’argile, fragilisé par son endettement chronique et sa difficulté à créer la richesse dont nous avons besoin pour augmenter notre capacité de payer, notre capacité de rembourser.
Nous ne sommes pas sortis du bois. Vivement l’indépendance pour que nous puissions décider, tous ensemble, de la stratégie qui nous permettra de nous sortir du trou dans lequel nous nous enfonçons. Ça presse.
Bernard Drainville, député de Marie-Victorin
Le jeudi 2 avril 2009


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2009

    Décidément les fédé ont la réplique facile et le verbe haut pour déboulonner sur le Pq.
    Un retour de mémoire historique ferait du bien à plusieurs de ces critiqueux qui nous demande de changer l'axe de la terre sachant bien que c'est impossible ?
    Le fédéral a pris possession de l'information en 1942, les américains ont pris le contrôle des écoles du Québec de langues françaises depuis 1963 et pas un seul je dis bien pas un seul article ne sort sans voir en petits caractères Pc qui veut dire presse canadienne. Si ça réveille trop ça prend le bord comme nos oppinions dans La Presse à Gesca Desmarais avec ses huits pattes pieuves.
    Ça Prend de la patience en maudit pour écouter le weap en chef du parti libéral à l'Assemblée nationale, Le Ministre de la Justice est le moralisateur par excellence et chaque fois qu'il sort une connerie tu vois les robots libéraux applaudir à pleinne mains.
    C'est parce que Ottawa a soignés ses téteux fédéralistes que ces dernier ont le verbe si haut pour nous cracher au visage et à ceux pour lequel nous avons votés !
    Moi, j'ai fait le chemin qui mène à la Liberté ce n'est pas une sinécure que d'oubliér les mythes auquels je croyais fermement.
    Perdre son père, c'est commme perdre son pays et flotter à la dérive pour s'accrocher souvent à des illusions comme le fédéralisme rentable ?
    J'ai fait de la prison parce que en 1970 j'écrivais que des poèmes ?
    Je pourrais en donner la preuve j'ai conserver ces deux ans ou j'ai un bon nombre de poèmes qui décrit ma personnalités
    avec assez de justesse.
    Comme chantait Raymond Lévesque c'est Québec qu'est mon pays
    salutation
    au député de l'opposition qui ose décrire la lâcheté et la couardise du Parti Libéral du Québec.
    le grand roch

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2009

    Vous dites ¨vivement l'indépendance¨et c'est bien car avec les 45 G de dollars que nous garderons chez-nous au lieu de les envoyer à Ottawa nous serons plus prospères. Finies les querelles d'harmonisation de 3 milliards, les autres remboursement qui ne viennent jamais ou très très tard, finies les querelles infinies qui nous coûtent des sommes énormes pour des services onéreux. Nous serons enfin responsables de notre vie de peuple. Du temps des deux Canada chacun avait ses impôts et ça marchait sans querelles avec un fédéral. Il ne nous manquait que le gouvernement responsable pour continuer et Londres n'a pas voulu nous le céder car il savait que nous réussirions et et avait peur que nous nous affranchissions. Maintenant ce sont les québécois qui ont peur du bonhomme sept-heures et reculent devant la perspective d'un beau pays à eux. Et ils comptent les sous dans leur tire-lire.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2009

    Revenons à la base, svp…
    La souveraineté du Québec soulève la grogne de bien des supporteurs de la première heure qui sont devenues des gérants d’estrades voyant que les questions gomment le projet bien plus que les réponses peuvent le mettre en évidence.
    Combien de fois la question suivante s’est posée ? Comment ça coûte, hein ? Alors pourquoi ne pas ajouter celle-ci ? Combien perdons-nous du fait d’être administrer par l’autre solitude ?
    Toutes les réponses venant des études les plus crédibles prendront le champ en moins de deux avec un peuple qui a la volonté de se prendre en main, de croire au lendemain, d’apprendre, de penser, de travailler et de vivre avec fierté.
    Tout cela commence lors d’un vote pour acquérir la légitimité d’agir.
    A Forgues, Lévis

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2009

    Est-ce parce qu'il manque d'argent dans le système que la reprise se fait attendre? Non.

    En fait, plusieurs indicateurs montrent que les institutions financières, les investisseurs et les consommateurs ont de l'argent plein leurs coffres et poches; cependant, ils ne le dépensent pas. Ils ont peur.
    Ce qui manque, c'est la confiance.

    Or, au-delà d'un certain seuil, les injections de fonds publics n'ont plus d'effet sur la psychologie des acteurs économiques.
    Au contraire, à mesure que les chiffres grossissent, s'installe l'indifférence, puis la crainte que toutes ces dépenses génèrent des effets pervers: gaspillage, inflation, explosion des taux d'intérêt, intervention débridée de la bureaucratie gouvernementale.

    Ce n'est pas parce qu'on peut s'endetter davantage qu'il faut le faire.
    Les machines à imprimer de l'argent ont commencé à rouler et cela annonce le début de l'inflation», a averti le pdg de Nestlé, Peter Brabeck.
    La plus grande partie des milliards annoncés pour stimuler l'économie n'ont pas encore été dépensés.Il faut plutôt s'assurer que les sommes promises sont versées rapidement et à bon escient.
    —André Pratte,la Presse,4 avril 2009

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    MOI, pas de problème...le peuple...OUI.
    Ce n'est pas moi qui a dit qu'on était dans le rouge. C'est M. DRAINVILLE. Ce n'est pas moi qui a dit que suite budget, j'en ferais un plus gros que le PLQ.
    LE PQ CHIALE après le gouvernement. IL ne dit jamais ce qu'il ferait dans un Québec indépendant, avec quelques chiffres. Bien d'accord pour la liberté...mais il y a un prix à payer. Pauline disait qu'il y aurait 5 ans de turbulence après l'indépendance. FARCE OU RÉALITÉ?
    Nestor Turcotte

  • Jacques Bergeron Répondre

    3 avril 2009

    Cher Nestor, encore un problème ?Quelques mots pour vous dire que l'on ne recherche pas à devenir indépendant pour des sous. On veut l'indépendance pour pouvoir prendre les décisions en notre nom et pour notre peuple. Tout autre motif que vous cherchez à nous imposer relève de l'esclave qui refuse de se libérer, croyant qu'il est mieux avec son maître, qui pourtant, prend les décisions pour lui. Vous qui êtes «Philosophe» connaissez peut-être cette question posée à un «Grand Philosophe» (avec des majuscules): qu'est que la liberté lui demandait l'individu?(probablement un Philiosophe encore aux études?)Demande-le à l'esclave affranchi il saura te répondre.Celui-là ne se demande pas combien de dollars ils épargnera sur ses impôts. Il veut tout simplement être libre de ses mouvements, sachant que de toute façon il paiera des impôts. Ceci dit, on devrait être beaucoup plus préoccupé par ces «rapaces» qui s'arrogent légalement ,mais amoralement, vos sous alors que les peuples souffrent de tous les maux causés par les malversations de tous ces malfrats qui se disent amants de la liberté , pour eux et elles ,bien sûr. On me permettra de terminer ce court propos, en souhaitant que les aveugles voient et que les sourds entendent avant qu'ils ne parlent plus leur langue.

  • Raymond Poulin Répondre

    3 avril 2009

    Comme vous pouvez le constater par les commentaires, monsieur Drainville, les représentants du Parti québécois sont parfois reçus avec une brique et un fanal par ceux qui, parce qu’ils n’avaient pas vraiment le choix, ont voté pour ce parti, de même que par ceux qui l’ont quitté de guerre lasse après des années de fidélité. Ce texte n’était pas votre premier dans Vigile; s’il se limite aux critiques de l’Opposition officielle malgré tous les sujets qui fâchent et sur lesquels la plupart des indépendantistes attendent autre chose qu’un silence poli, on peut être porté à croire (à raison?) que vous êtes en mission commandée et que cette mission se résume à diffuser le ronron habituel dans l’espoir de calmer la grogne et la rogne avec une aspirine. Beaucoup s’attendent à bien davantage de votre part, compte tenu de vos antécédents. Si même des gens connus pour leur intégrité et leur parler vrai n’ont pas d’autre choix que de se cantonner, une fois intégrés dans les rouages du Parti, à nous servir la langue de bois habituelle, cela finira très rapidement par nous convaincre qu’il n’y a en définitive plus riend’autre à espérer que ce que nous sommes déjà enclins à croire qu’est devenu ce parti depuis le dernier référendum, ce qui servirait plutôt mal non seulement la crédibilité des messagers et l’avenir du Parti mais surtout la cause de l’indépendance. Quelqu’un, chez vous, finira-t-il non seulement par le comprendre mais par agir rapidement en conséquence?

  • Robert Bertrand Répondre

    3 avril 2009

    Savoir assumer notre présent et notre avenir
    OUI pour notre santé,
    OUI pour nos familles,
    OUI pour notre éducation,
    OUI pour nos garderies,
    OUI pour nos polyvalentes,
    OUI pour nos CÉGEPS,
    OUI pour nos universités,
    OUI pour nos centres de recherches
    OUI pour notre agriculture,
    OUI pour notre industrie forestière,
    OUI pour notre industrie minière,
    OUI pour notre aluminium,
    OUI pour nos emplois,
    OUI pour nos régions,
    OUI pour notre électricité,
    OUI pour notre bois d'oeuvre,
    OUI pour nos richesses naturelles,
    OUI pour notre développement social,
    OUI pour notre culture,
    OUI pour nos artistes et nos représentants culturels sur toutes les scènes internationales,
    OUI pour notre radio et télévision du Québec,
    OUI pour notre économie,
    OUI pour notre CAISSE,
    OUI pour nos PME et leurs développements,
    OUI pour nos grandes entreprises qui font notre honneur dans notre monde,
    OUI pour notre prise en mains pour mener nos affaires intérieures et extérieures,
    OUI pour notre Constitution du Québec pour l'assurance de tous nos droits et nos responsabilités,
    OUI pour nos allocations pour tous les jeunes de nos familles,
    OUI pour nos pensions de vieillesse du Québec,
    OUI pour notre gouvernement qui gouverne avec toutes nos taxes et tous nos impôts,

    OUI à NOTRE PAYS DU QUÉBEC.

    Robert Bertrand
    ps: D'autres raisons ? À votre tour d'ajouter.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    M. Drainville,
    Le PQ s'est-il occupé de garder un visage français à Montréal ?
    Voici ce qu'écrit Jean-Marie Montbarbut Du Plessis
    « Quelques décennies avaient suffi
    pour que la Nouvelle-Orléans cesse d'être exclusivement une ville française,
    peuplée de Blancs et de Noirs francophones, avec une minorité espagnole.
    Elle était devenue New Orleans, ville cosmopolite et américaine qui
    respectait le culte du dollar, et son port occupait déjà l'une des premières
    places aux États-Unis. »
    Cela se passait vers 1803.
    En passant, en visitant la ville, il y a des points de ressemblance avec
    Montréal : une place d'Armes, un marché public, le Vieux Carré, un port,
    etc. quelques noms de rues français.
    Est-ce le sort réservé à Montréal et au Québec tout entier?????
    Nous dérivons, nous dérivons... et nous sommes dans le rouge à tous les points de vue.
    Marie Mance Vallée

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    Quand j'ai appris que vous passiez au parti québécois, je me suis dit bon enfin on a quelqu'un de l'intérieur de radio-canada qui va nous aider à venir à bout de cette machine à casser le Québec et qui sait on va peut-être avoir enfin des enquêtes normales sur la façon coloniale (despotisme et corruption) de gérer la province. Vous avez plutôt chanté le professionnalisme de la boite qui est a pourtant favorisé grandement l'entrée au pouvoir aux libéraux en avril 2003...
    À votre entrevue aux francs tireurs il m'est apparu que vous étiez plus obsédé de grosseurs de ministères que vous auriez advenant une victoire que d'indépendance.
    On (le Québec, les Québécois) a un gros gros gros problème au niveau des communications M Drainville. C'est pas pour rien que Paul Desmarais nous impose les Trudeau ou Charest de ce monde, libéraux ou conservateurs... toujours hostiles à la province. Vous pourriez pas nous aider avec votre grosse tribune d'élu du Parti Québécois à sortir de ce bois-là ?! Au lieu de rêver gestion ministériel et de nous dire que radio-canada sont des pros... et laisser toute la critique du régime à Falardeau ?
    François Therrien

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    À entendre les endormis et les soumis qui ont kidnappé le PQ, on ne dirait pas que ça presse pour réaliser l'indépendance. À entendre la chef, on dirait que ça presse surtout pour que nous parlions tous anglais sans accent.
    L'indépendance du Québec version péquiste actuelle ressemble à un vague projet pour créer enfin le Canada bilingue de Trudeau, mais en plus petit, avec des privilèges énormes pour les suprémacistes anglo-saxons de Westmount, qui vont maintenir leur ségrégation linguistique avec l'argent des bonasses toujours prêts à leur en donner davantage.
    La chef du PQ n'a même pas le cran de dénoncer la construction complètement aberrante de deux grands centres hospitaliers universitaires à Montréal, un gaspillage de plusieurs milliards de dollars. Elle a peur de se faire traiter de fasciste par les représentants du pouvoir néocolonial dans leur gazette.
    Les échanges d'un député du PQ avec les militants indépendantistes, sur Vigile, seront d'autant plus corsés que le député semble n'avoir rien d'autre à nous raconter que les critiques de Jean-le-menteur dont nous abreuve déjà la chef à longueur de semaine.
    À quoi sert un appel timide à l'indépendance du Québec quand il est précédé de neuf paragraphes n'ayant qu'un lien diffus avec le projet indépendantiste? Pourquoi l'indépendance nous mettrait-elle à l'abri de Jean-le-menteur? Parce que le PQ pense bannir les libéraux dans un Québec indépendant? Et pourquoi, si Jean-le-menteur est mauvais, les Québécois ne choisiraient-ils pas tout simplement des fédéralistes qui sont d'honnêtes gestionnaires la prochaine fois? (C'est du reste peut-être le pari que fait la chef pour 2012.)
    La critique de Jean-le-menteur a peu à voir avec le problème fondamental qu'est l'asservissement du Québec aux mains du pouvoir néocolonial d'Ottawa. Si au moins on disait que Jean-le-menteur est en fait Jean-le-collabo au service de l'occupant. Mais, je devine que certains aplatis partisans du souverainisme bilingue tressaillent déjà à la simple pensée qu'un député, même du PQ, puisse prononcer des mots aussi crus. Après quelques décennies d'enfermement de la pensée, il est vrai qu'il est difficile de libérer la parole.
    Le PQ ne se rend pas compte de la faiblesse doctrinaire qui l'afflige, lui qui est tout fier d'être devenu la loyale opposition officielle de Sa Majesté. Est-ce qu'il y a des gens au PQ qui réfléchissent vraiment ou s'ils sont tous occupés à envoyer des communiqués et à donner des entrevues pour réagir aux évènements? Ça ne sert à rien d'avoir une stratégie de communication sur le Web si on n'a rien à communiquer. Jetez un coup d'oeil à l'insipide blogue du président du PQ et vous comprendrez ce que je veux dire.
    À moins que le PQ n'aspire qu'à obtenir un contrat de 4 ans de gestion de la paroisse, ce n'est plus le temps de chanter «Libérez-nous des libéraux». C'est le temps de chanter «Libérez-nous du Canada».

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2009

    Monsieur le député,
    Comme vous proposez, dans votre article, de faire l'indépendance pour sortir le Québec du rouge, est-ce que vous seriez capable, si vous voulez que le peuple prenne le PQ au sérieux, de nous dire, en gros, les données fiscales d'une première année d'un Québec indépendant?
    Parizeau l'a fait en 1973. J'étais de cette cuvée. J'ai défendu son budget. Depuis, l'opération n'a jamais été reprise systématiquement. Quand au rouge des Libéraux, si j'ai bien entendu à la télé, Madame Marois promettrait de faire un déficit plus grand que celui des libéraux. Alors, rouge pour rouge, je choisis lequel ?
    Les gens veulent savoir comment ça coûte faire l'indépendance? Il en va de la crédibilité de votre formation politique. Si vous êtes capables d'établir ces chiffres, le peuple suivra.
    Nestor Turcotte

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 avril 2009

    "Vivement l’indépendance pour que nous puissions décider, tous ensemble, de la stratégie qui nous permettra..."
    Oui, c'est bien commode à votre chef de vous laisser le proclamer ici, dans la confidentialité de Vigile... sans par contre vous autoriser à émettre quelque piste qu'elle puisse suggérer pour réveiller le peuple souverain indolent et lui demander de s'élever contre le sort impitoyable que nous a réservé l'ennemi: pauvreté record(40% ne gagnent pas assez cher pour payer impôt), ignorance par sabotage de l'information et perversion de la conception de l'éducation(décrochage toléré par les parents dénationalisés depuis les tricheries â des référendums trop mous) humiliation dans la ré-écriture de l'histoire: Q400 et Plaines d'Abraham.
    A ce propos, serez-vous prêt à rappeler l'erreur de gifler les combattants du RRQ? Au contraire, si le parti souhaite se rallier la masse des Québécois bafoués, s'il souhaite vraiment réunir les forces de résistance à l'occupant qui a anglicisé Montréal et châtié les créateurs, il ne doit pas distribuer des coups de baguette sur les doigts mais fournir aux patriotes toute l'infrastructure bureautique nécessaire pour couvrir rapidement notre vaste territoire à libérer.
    La jeunesse piaffe pour le pays, il ne faut pas la réprimander mais l'équiper... faut dire que ce parti ne serait pas, lui-même très fort en informatique, nous a-t-on dit, un certain dimanche soir des rendez-vous préférés de votre chef à la télé très radiocanadienne.