Rapport Castonguay - Un remède difficile à avaler

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Commission Castonguay



Les réactions au très attendu rapport Castonguay sur le financement du système de santé n'ont pas tardé.
Avant même la présentation du rapport, un groupe de représentants syndicaux ont manifesté devant le centre des congrès de Québec pour dénoncer toute forme de privatisation du système de santé.
Les syndicats CSN, FTQ et CSQ s'inquiètent de certaines de conclusions du rapport sur la plus grande ouverture à donner au secteur privé. Selon eux, l'apport du privé n'est pas la solution aux problèmes du système de santé.
La CSN dit être satisfaite de la mise en place d'un fonds de stabilisation dédié à la santé, mais déplore le principe de l'utilisateur payeur tel que prôné par le rapport. Selon la centrale syndicale, Québec devrait plutôt récupérer la totalité du point de pourcentage de la taxe de vente que vient de délaisser le gouvernement du Canada.
Le syndicat rejette l'instauration d'un « ticket modérateur déguisé » sous la forme d'un système de franchise selon le nombre de visites chez le médecin et du revenu de l'utilisateur. Selon la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, cela constitue une brèche dans le principe de l'accès universel aux soins de santé.
La CSN dénonce aussi que le rapport prône la mixité public-privé de la pratique médicale. Elle soutient que permettre aux médecins de travailler à la fois au public et au privé ne fera qu'accentuer la pénurie actuelle qui touche le réseau public.
Mme Carbonneau s'insurge également contre la proposition de recourir davantage aux assurances privées en santé et celle de donner la gestion des hôpitaux publics au privé.
De son côté, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec dénonce, elle aussi, le principe de franchise imposée aux patients. Selon sa porte-parole Lina Bonamie, il est injuste de pénaliser financièrement les personnes qui ont une santé plus fragile.


Le Conseil pour la protection des malades réserve aussi un accueil mitigé au rapport. Son président, Paul Brunet, s'oppose au fait de limiter les dépenses en santé selon les revenus de l'État, ce qui va, dit-il, à l'encontre de la loi sur l'assurance hospitalisation et la loi canadienne sur la santé.
Il est également contre l'imposition d'une franchise calculée en fonction du revenu d'un patient et du nombre de visites médicales. À l'instar de la CSN, il soutient que Québec aurait avantage à récupérer le point de pourcentage de la TVQ laissé par Ottawa pour amener de l'argent supplémentaire dans le réseau.
Parmi les bons points du rapport, M. Brunet salue principalement l'idée d'encourager le développement de cliniques privées de première ligne.
De son côté, l'Association médicale du Québec a réagi favorablement au rapport Castonguay. Selon l'Association, le statu quo n'est plus possible et il faut maintenant trouver de nouvelles façons de financer et d'assurer les services en santé.
Une occasion ratée
Le Parti québécois a été le premier parti politique à réagir au rapport. Le porte-parole du parti en matière de santé, Bernard Drainville, croit que Québec a raté une belle occasion d'augmenter le financement en santé en refusant de récupérer la baisse de TPS de deux points de pourcentage d'Ottawa.
Selon lui, Québec devra maintenant donner des explications sur le fait qu'il n'a pas voulu récupérer la baisse de TPS alors que le rapport Castonguay suggère de hausser la TVQ et d'instaurer une franchise.
En ce qui concerne le rapport lui-même, M. Drainville dénonce notamment la recommandation d'ouvrir davantage la voie aux assurances privées en santé.
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