Rambo: l’habit fait le moine

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«Un show dur à battre»





Nouvel engouement des médias: Bernard «Rambo» Gauthier, dont on connaît les pratiques syndicales comme agent d’affaires de la FTQ sur la Côte-Nord.


Et pour cause, il se lance en politique avec son propre parti, Citoyens du pouvoir du Québec (sic) pour éviter la guerre civile qui menacerait «tabarnak» le Québec.


Bernard Gauthier a été condamné entre autres pour intimidation sur les chantiers contrôlés par La FTQ.


Désormais, il veut battre la «plante verte» du PQ dans le comté de Duplessis, Lorraine Richard.


Rambo possède un casier judiciaire, il tire à boulets rouges sur tous ceux qui s’opposent à ses méthodes viriles et il se croit investi de la mission — hé oui! — de sauver le Québec.


Bernard Rambo s’autoproclame l’authentique incarnation du peuple, car c’est bien connu, les gens du peuple ont tous des casiers judiciaires, ils intimident à longueur d’année leurs concitoyens, ils défèquent (traduction pour Rambo: ils ch...) sur l’ensemble des politiciens, des honnêtes gens modérés et de tous ceux qui refusent le populisme ambiant.


L’homme blanc enragé


Bernard Rambo occupera une place de choix dans les médias, on peut en être assuré. Car il réunit en sa personne si typiquement caricaturale les valeurs du mâle blanc enragé. Il n’a peur de rien; il parle avec un vocabulaire réduit, mais surmultiplié par des sacres et des jurons. Il s’exprime sans filtre, inspiré par sa cour de cerbères. Il saisit l’insaisissable, contrairement à tous les responsables politiques officiels, qui nous font l’amour par en arrière sans notre consentement, dixit le nouveau chef, qui, lui, saura choisir la bonne voie pour pénétrer le peuple, avec son consentement cette fois.


Rambo député ?


Car Bernard Rambo est convaincu comme tant de citoyens, majoritairement des hommes, que sa rage, ses méthodes inspirées par son expérience de conducteur de machinerie lourde et son art oratoire encensé par Victor Lévy-Beaulieu, son biographe, sont irrésistibles.


De plus, il obtiendra l’appui de toutes franges nationalistes tombées en pâmoison devant ses propos sur les immigrants. Citons ses propos rapportés hier par mon confrère Michel Hébert: «Moué, sauver des étrangers au détriment des miens, ben y’en est crissement pas question! On est assez dans marde comme ça!» Tiens donc!


Le décor de sa pensée est planté, l’acteur est prêt à entrer officiellement en scène. Mais sa seule présence ne sera pas sans conséquence pour les autres acteurs politiques, tous les autres qui jouent le jeu en respectant de moins en moins, précisons-le, les règles de la politesse élémentaires en usant d’un langage de moins en moins policé.


Peut-on imaginer Rambo à l’Assemblée nationale? Nos politiciens trahissent déjà dans leurs propos une contamination par le discours populiste que les réseaux sociaux transportent à la vitesse de l’éclair jusqu’à nos yeux et à nos oreilles.


Certains militants marchent déjà sur des œufs, car Rambo est un souverainiste déçu et un supposé défenseur des travailleurs. Des nationalistes bon teint et des gens de gauche bon genre rationalisent et lui trouvent malgré tout des qualités selon le proverbe arabe, «l’ennemi de mon ennemi est mon ami.»


Enfin, Bernard Rambo et son parti ajoutent à la multiplication de choix politiques de francophones. Que les envoûtés de la réforme du système électoral se réjouissent. Le pouvoir se parcellise. Un jour, personne ne pourra gouverner. Ce sera la fête perpétuelle.




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