Revoir le mode de scrutin

Qui osera le faire?

Tribune libre

Chaque scrutin remet en question sur l’efficacité de notre système électoral. L’omniprésence des medias dans nos vies nous conditionnent à voter maintenant en fonction de leurs critères à eux et ils n’en ont que pour les chefs de partis. La valeur du vote sera en fonction de la performance au débat des chefs, comme de la performance à se sortir d’une controverse, de l’interprétation parfois abusive des sondages.

Comment devrait-on alors réorganiser notre système électoral ? Je vous propose ceci à titre de discussion. Le vote universel préférentiel.
Tel qu’utilisé en Australie, ce système de votation a attiré mon attention. Il me plait grandement.

En voici certaines caractéristiques.

Le vote est obligatoire.

Il faut savoir que les australiens sont obligés d’aller voter sous peine d’amendes. L'obligation de voter aux référendums et plus tard aux élections législatives fut examinée lors d’un référendum en 1915 et fut laissée en suspens, mais elle fut reprise à cause du faible taux de participation (59,38 %) aux élections fédérales de 1922. Les élections fédérales de 1925 furent les premières à se dérouler avec le vote obligatoire. Le taux de participation monta à 91,4 %, soit une augmentation de 32 % par rapport à l'élection précédente. Certaines exceptions existent, comme certains prisonniers ou les handicapés mentaux. Les autres n’ayant pas votés, on leur demande la raison de leur défection et si la réponse est jugée non valable une amende variera de 20 à 50$, plus les frais de justice. Une persistance du refus peut entraîner une condamnation à des travaux d'intérêt général, la saisie de biens, ou encore à un ou deux jours de prison.
Aux élections de 2004, 52 796 personnes payèrent l'amende de 20$, à comparer aux 39 874 qui la payèrent en 2001.

Le vote universel préférentiel.

Sur le bulletin de vote, l’électeur est appelé à inscrire son premier choix en inscrivant le chiffre 1 au dessus du nom du candidat prisé et le chiffre 2 au-dessus du nom de son deuxième choix dans une case appropriée à cet effet. Au dépouillement des votes, si un des candidats obtient plus de 50 % des voix, il est déclaré élu. Par contre, si aucun n’obtient 50%, on prend les votes de deuxième choix du candidat ayant obtenu le moins de votes au départ et on les répartit pour un nouveau décompte. Ce candidat est donc éliminé, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un candidat obtienne 50% plus un vote.

En 1990, lors d’une élection en Australie, un candidat qui avait obtenu 40,9% au premier dépouillement, n’a pas réussit à obtenir suffisamment de votes de deuxième choix et ce fut celui qui a terminé troisième au premier dépouillement qui a obtenu suffisamment de votes de deuxième choix pour l’emporter. C’est lui qui fut déclaré élu.

La formule du vote universel préférentiel est aussi utilisée pour les élections municipales. Y’aura-t-il un gouvernement suffisamment démocrate pour opter pour un tel mode de scrutin ?

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2014

    Intéressant.
    Combien y a t'il de parti en Australie?
    Est-ce que les tiers partis parviennent à obtenir une représentation équitable?
    Ce n'est surement pas parfait, aucun système ne l'est, toutefois cela semble prometteur.

  • Pierre Cloutier Répondre

    11 avril 2014

    M. Kemp
    Le Parti Québécois a été au pouvoir pendant de nombreuses années et rien n'a été fait à ce sujet. Quand il gagne, c'est le statu-quo. Quand il perd, on recommence à chialer. A qui la faute?
    Pierre Cloutier